Des albums de littérature enfantine à proposer aux enfants dès 3 ans. Petites comptines, grandes histoires, imagiers, ils affirment leurs gouts et aiment à la fois relire inlassablement les mêmes albums et en découvrir de nouveaux. C’est le moment de leur faire découvrir la grande richesse de la production, de nombreux livres s’offrent à eux.
Nous retrouvons ici Berk, le doudou cradoc et attachant que l’on avait déjà rencontré dans plusieurs histoires.
Comme d’hab, il raconte, via son petit humain, sa mésaventure du moment.
C’est qu’il lui arrive toujours des choses TERRIBLES.
Ces aventures se déroulent toujours dans une pièce qui fait partie du quotidien des enfants (d’abord la chambre à coucher, puis la salle de bain, la salle de classe et dans ce nouvel album la cuisine).
Il y est accompagné d’autres personnages jouets aux personnalités variées et aussi sympathiques que lui. Il y a souvent un malentendu, de la surprise, beaucoup d’humour et de très belles images pleines pages.
On retrouve ici tous les ingrédients qui font le succès de la série.
Berk, comme on s’en doute en voyant la couverture, a perdu son œil. L’avantage d’être un doudou c’est qu’il peut assez bien s’en passer, mais il craint de faire peur aux enfants ce qui serait fâcheux.
Les autres, au contraire, trouvent que c’est marrant de faire peur, et ils s’amusent à se grimer, avec les ustensiles qu’ils ont sous la main, en différents personnages emblématiques d’Halloween.
L’histoire tient la route et on y retrouve tout le talent de Julien Béziat pour l’illustrer: les personnages sont expressifs et très drôles, les cadrages audacieux et variés.
Je regrette juste la fin que je trouve un peu abrupte. Une page de plus, en guise d’épilogue, aurait été bienvenue.
Parfois, c’est sur le long terme qu’on peut vraiment évaluer l’intérêt d’un album. Particulièrement avec ces livres un peu ovnis, ces atypiques qui peuvent à la fois susciter notre emballement ou nous laisser perplexe. C’est à l’usage et surtout en observant ce que les enfants en font qu’on saura s’ils sont destinés à devenir des « classiques » ou à être oublié en quelques mois.
C’est la raison pour laquelle je présente aujourd’hui le livre « Caché » avec quelques années de recul sur son usage.
Présenté comme « le premier roman pour bébé », il se compose de chapitres, est accompagné d’une préface et il est paginé. Il ne contient pas d’image, uniquement des mots, imprimés en noir sur fond blanc, et il a un format rectangle à la française. Pour toutes ces raisons, il s’apparente donc bien à un roman plus qu’à un album, genre dans lequel l’image est supposée être prépondérante. On peut le rapprocher de deux autres ovnis, « Le livre sans image » et le magnifique « On dirait qu’il neige », mais ces trois ouvrages ne se ressemblent en rien, ils ont chacun leur singularité.
Et l’histoire ?
Un jeu de cache-cache entre un narrateur et son complice très bien dissimulé.
L’invention de cet album c’est d’utiliser les mots comme image. Ils structurent l’espace de la double page, l’aménagent, la subliment.
La mise en page est aussi un accompagnement à la lecture à voix haute. Spontanément, on ne lit pas de la même façon un mot écrit en gros ou en petit, des lettres dont le contour s’estompe ou qui se détachent en noir profond sur la page blanche.
Des phrases qui zigzaguent, qui s’enroulent, qui tombent vont aussi induire un rythme ou un ton chez le lecteur.
Quand on lit ce livre à voix haute à un bébé, il va s’appuyer sur notre voix, nos mimiques et la mise en page autant que sur le texte lui-même pour comprendre le sens.
Le livre devient même un accessoire de l’histoire, que l’on va tourner à certaines pages. Le récit n’est plus seulement dans le livre, il est partout autour. C’est assez étonnant et il faut vraiment l’expérimenter pour en être convaincu.
La première fois que j’ai compris que « Caché » n’était pas un simple album gadget c’est quand je l’ai présenté au cours d’un relais d’assistantes maternelles (dans le cadre de mon travail pour l’association LIRE). J’ai dit aux assistantes maternelles présentes que j’allais leur lire un livre, profitant que les enfants étaient occupés avec l’éducatrice de jeunes enfants. Quand j’ai commencé à lire, j’ai eu tout de suite l’attention des adultes présentes. Mais très rapidement, celle des enfants a été sollicitée aussi, ils ont interrompu leurs jeux et se sont approchés, à quatre pattes pour certains, pour voir de quel étrange livre sortaient ces mots.
Depuis son succès ne s’est pas démenti et s’il créé souvent un certain trouble en formation avec les adultes, il emporte presque toujours l’adhésion des enfants sur le terrain.
Une journée trop mortelle, Michel Van Zeveren, Pastel, 2020, 12€
« Je ne sais pas pourquoi mais ce matin je me suis réveillé avec une autre tête! Heureusement, je n’étais pas le seul »
Effectivement, ce jour-là l’école est peuplée de petits monstres plus attachants qu’effrayants.
A part ça, la journée débute assez normalement: les enfants se retrouvent dans la cour avant d’aller en classe. Sauf que le petit squelette a oublié de faire ses devoirs, drame, il devait justement présenter un exposé. Outre l’apparence étrange des petits écoliers, on repère un vocabulaire assez marqué: Isabelle est « belle à tomber raide », le héros voudrait « disparaître sous terre », en rentrant du travail sa mère affirme être « au bout de sa vie ».
Quant à l’histoire, elle est terrible puisque le petit héros se casse le bras et doit être accompagné à l’hôpital d’urgence.
Mais c’est dans une ambiance tendre et douce que se déroule cette improbable aventure.
Les libraires, bibliothécaires et autre prescripteurs de livres -dont je fais parfois partie- le savent bien: un album qui évoque Halloween, ça ne se refuse pas.
Tout comme ceux avec des histoires de galette, ils sont rares et très demandés.
Durant tout le mois d’octobre, des hordes de professeurs des écoles, parents et professionnels de l’enfance cherchent des livres qui correspondent à cette période de l’année. Lassés des livres sur les saisons, ils veulent des histoires de monstres et autres citrouilles.
Aussi cette histoire amusante et adaptée aux plus jeunes est-elle la bienvenue.
À titre personnel, je suis assez mitigée sur ces demandes liées au calendrier. Je suis sceptique quant à ce que ça peut apporter aux enfants.
Mais je conseillerais avec plaisir cet album, parce qu’il est tout à fait adorable. En abordant l’accident de façon humoristique et un peu absurde (l’enfant va être promptement plâtré par son père urgentiste avant de retourner à l’école comme si de rien) il le dédramatise totalement.
Une journée trop mortelle est un album plaisant et plein de fraîcheur. Et puis on y croise le père de Raoul et ça, c’est chouette. Allez, soyons fous, essayons donc de le proposer aux enfants toute l’année et pas seulement en octobre. Je vous promet qu’ils seront tout autant intéressés en été.
Notre fille, Anthony Browne, kaleidoscope, 2020, 13€
« Elle est merveilleuse notre fille. C’est une super gardienne de but, et une nageuse hors pair. Ses dessins sont magnifiques. Et ses déguisements toujours fabuleux. Elle est merveilleuse, notre fille. »
Anthony Browne poursuit ici la série de portraits de famille entamée en 2000 avec le remarquable album « Mon papa ».
Le premier opus n’était pas pensé comme le début d’une série et ce n’est que 5 ans plus tard qu’est sorti le suivant, « Ma maman », à la demande de l’éditeur américain de l’auteur. Puis en 2007 « Mon frère ». Celui-là, j’avoue, je n’ai pas très bien compris à la demande de qui il avait été écrit (il me semble qu’il résulte d’un atelier avec des enfants dans une école) mais il est clairement moins bons que les autres.
Avec « Notre fille » il y a un changement de point de vue, le narrateur n’est plus un enfant mais, semble-t-il le couple parental. Ce sont eux qui portent sur la protagoniste un regard plein d’amour et d’admiration. C’est déjà un joli retournement de situation, qui montre une certaine symétrie dans la relation parent/enfant que je trouve intéressante.
Et l’album se présente en effet comme le pendant des précédents, il en reprend la structure narrative et leur fait des clins d’œil graphiques.
La fillette montrée dans cet album est parfois intrépide, colérique, joueuse, timide, créative, travailleuse ou paresseuse.
Autant de qualité généralement identifiées comme masculines que comme féminines.
C’est avec un grand naturel qu’elle est montrée jouant au foot ou au docteur. Quand le texte mentionne qu’elle a l’élégance d’une grande dame, l’image la montre plus enfantine que féminine.
Si le style d’Anthony Browne est plus épuré que dans ses ouvrages plus anciens, on trouve tout de même des détails qui font la richesse de l’album. Les motifs de la robe de l’enfant qui changent selon ce qu’elle vit (rappelant le papier-peint dans « Toc-toc qui est là? »), les références à d’autres histoires (les chaussures de « Marcel le champion », l’arrière plan de « Mon papa ») par exemple.
Je pense que cet album va rapidement s’imposer comme un classique. Avec son texte court, et ses images lisibles, il est très facile d’accès y compris pour les enfants les plus éloignés des livres.
La page où la fillette se met en colère plaira beaucoup aux professionnels de l’enfance avide d’albums sur les émotions.
Les enfants s’identifieront volontiers à ce personnage au caractère nuancé. Et les médiateurs du livre, dont je fais partie, apprécieront qu’il soit suffisamment riche pour être relu à de multiples reprise sans nous lasser.
La cabane à dodo, Frédéric Stehr, pastel, 2020, 9€80
On dirait bien que Frédéric Stehr a décidé de faire toute une série d’albums avec cette petite bande d’oisillons, pour notre plus grand bonheur.
Après « Zim Bam Boum » et « Copains-calins », nous retrouvons donc Oscar, Léon, Gladys et les autres. Au fil des albums, on les connait de mieux en mieux et on rentre dans leur vie quotidienne.
Ils ne sont jamais à court d’idées pour s’amuser, créatifs comme savent l’être les jeunes enfants. Y compris à l’heure de la sieste.
Les voilà profondément endormis, avec ces postures enfantines très bien rendues: pouce dans le bec, corps en travers du matelas, abandonnés au sommeil. On reconnait un dortoir, qui peut être aussi bien celui d’une école maternelle que d’une crèche.
Mais Léon ne dort pas. Il a mieux à faire: une cabane à dodo avec le matelas. Et avec l’aide d’un copain, c’est encore mieux. Oscar se joint au jeu, avec son propre matelas pour agrandir la cabane.
Petit à petit, les poussins se réveillent. Sur la page de droite, la cabane se développe, alors que sur la page de gauche les petits endormis sont de moins en moins nombreux.
Outre la douceur et la sensibilité qui se dégage des images, j’aime beaucoup les valeurs qui sont transmises très simplement par cette histoire.
Si on a une cabane trop petite pour abriter tous les amis c’est facile, il faut l’agrandir. Et c’est ensemble qu’on y arrivera le mieux.
Frédéric Stehr pose un regard tendre sur l’enfance et la montre avec beaucoup de justesse. Jusqu’à la quatrième de couverture, qui donne une représentation parfaite des jeux des petits.
Au revoir, maison, Margaret Wild, Ann James, éditions le Genévrier, 2020, 13€
Sur la page de garde, une fillette, de dos, debout sur une terrasse, contemple le paysage face à elle. A ses côté, des cartons de déménagement s’entassent.
Nous suivons ses déambulations dans une campagne où elle semble parfaitement à l’aise, puis dans une maison. « C’est la dernière fois que je pêche dans cette rivière. C’est la dernière fois que je caresse ce poney ».
Aucune nostalgie apparente dans ces propos, un simple constat. D’ailleurs, c’est assez joyeusement qu’elle nous guide à travers les différentes pièces, avant de se mettre à leur dire au revoir, sans se retourner, prête manifestement à aller de l’avant.
Au terme d’un voyage en voiture, rapidement évoqué en une seule double page, elle arrive dans sa nouvelle demeure, qu’elle nous fait visiter avec la même gaité. Elle est souriante, bondissante, très dynamique.
Elle semble accueillir le changement (elle est passée de la campagne à la ville) avec plaisir et naturel.
L’enfant, dessinée au feutre noir, se détache sur un décor représenté à l’aquarelle. Elle reste la même dans les deux maisons: une petite un peu fofolle, qui entre partout sans peur, grimpe aux arbres (heureusement, il y a aussi un arbre où elle peut grimper dans la ville), s’amuse.
On sent que le nouvel habitat est plein de promesse, on fait confiance à la mouflette pour l’investir. D’ailleurs, elle s’empresse de marquer son territoire dans sa chambre, en écrivant son prénom sur le mur comme elle l’avait fait dans la précédente.
Et le dessin de la troisième de couverture invite à penser qu’elle va très vite se faire une nouvelle copine.
Le texte se résume aux quelques mots que l’enfant adresse aux différentes pièces. C’est suffisant pour transmettre l’assurance tranquille dont elle fait preuve.
Le déménagement est un thème qui m’est assez souvent demandé et sur lequel je peine franchement à trouver de bons titres. Dans « Au revoir, maison… » il n’est pas montré comme un problème ou une source d’angoisse, mais comme un évènement plutôt sympathique. C’est très rafraichissant et je pense que c’est ce type de vision optimiste dont les enfants ont besoin.
Les images sont belles et originales, l’album est très agréable à lire à voix haute.
Depuis que j’ai publié ceux pour les enfants de crèche, on me demande régulièrement de faire un top 20 des albums à avoir en maternelle. Si dans ma pratique professionnelle, au sein de l’association LIRE, je lis énormément aux moins de trois ans, il m’arrive aussi régulièrement de travailler auprès d’enfants plus grands.
Voilà donc mon top 20 des albums à avoir en maternelle, bien entendu n’hésitez pas à compléter en commentaire avec vos propres coups de cœur.
Je n’ai pas souhaité les classer par âge, il y a une trop grande différence entre des enfants très habitués aux livres (ceux qui, dès 2 ans et demi peuvent écouter sans se lasser des albums longs comme « Max et les maximonstres » par exemple) et ceux qui découvrent la littérature enfantine à l’entrée en maternelle (et pour ceux-là il faudra peut-être attendre la grande section de maternelle pour qu’ils prennent plaisir à écouter l’album de Sendak en entier).
J’ai donc choisi quatre catégories qui me semblent importantes à avoir dans une classe. Bien sûr, j’écris de là où je me trouve. C’est à dire que je ne suis pas enseignante et que ma préoccupation première est l’accès à la lecture plaisir, plus que les apprentissages. Les albums qui vont soutenir les apprentissages formels (dénombrer, acquérir du vocabulaire, les couleurs, que sais-je) ne sont donc pas les plus représentés. Mais, les professeurs des écoles le savent bien, la lecture gratuite, sans récupération pédagogique, a aussi toute sa place à l’école.
La suite du classique « préférerais-tu », qui repose sur la même idée, une succession de propositions absurdes et inacceptables pour les enfants. Une formidable occasion d’avoir avec eux des discussions tout à fait loufoques et pleines de surprises!
Quand le roi marrie son unique fils, il souhaite pour lui le meilleur parti.Toutes les vaches des environs sont donc invitées pour que le jeune taureau puisse faire son choix… Qui sera des plus inattendus. Une histoire en randonnée hilarante comme sait si bien le faire Christian Voltz. (utile aussi pour luter contre certaines discriminations)
Une petite fille seule dans la forêt à la tombée de la nuit, voilà qui peut sembler imprudent. les prédateurs s’accumulent à ses côtés, pourtant elle n’a pas l’air bien inquiète… Plein de références aux contes pour enfants et un humour qui se manifeste autant dans le texte (un régal à lire à voix haute) que dans l’image (pleine de détails savoureux)
La piscine magique, Carl Norac, Clothilde Delacroix, Didier jeunesse 12 €50
Une blague de cour de récré, habilement mise en image, avec son lot de mots irrévérencieux qui feront le délice des mouflets.
C’est mon élastique, Shinsuke Yoshitake, kaléidoscope, 2020, 13€ Un élastique trouvé par terre, ça peut être un formidable trésor. Si d’abord. Il suffit de le décider. Déjà, ce qui compte dans un trésor, c’est de le posséder. Pas besoin de le partager, pas besoin de demander la permission de l’emprunter. La petite narratrice est super contente d’avoir un truc rien qu’à elle, pas hérité de son grand frère, pour une fois. Avec, elle fera de grandes choses. Comme dans « Oh, hé, ma tête », l’auteur nous donne à voir les projections d’un enfant, qui ne manque pas d’imagination. Son élastique l’accompagnera tout au long de sa vie et ça sera drôlement bien. Avec, elle fera des choses incroyables, comme attraper tous les méchants de la terre, ou encore sauver le monde. Oui. Rien que ça. Cette plongée dans l’imaginaire enfantin que nous offre Shinsuke Yoshitake au fil des albums est toujours une réussite. Souvent absurde, résolument drôle, chaque histoire a ses spécificités mais on retrouve de nombreux points communs, qui donnent une unité à l’ensemble. Les enfants reconnaissent le trait et apprécient de retrouver le même type d’histoire. Et ici en plus, on retrouve un personnage secondaire déjà croisé dans « Une petite goutte de trop », qu’ils ont un grand plaisir à retrouver. C’est mon élastique est un vrai petit régal d’album.
ABC de la nature, Bernadette Gervais, éditions les grandes personnes, 22€50, 2020
Au fil des albums, Bernadette Gervais semble s’être spécialisée dans les images très réalistes, d’une précision digne d’un documentaire.
Elle semble aussi avoir une certaine inclinaison pour les albums aux format généreux, qui permettent à ses illustrations de se déployer au mieux. On peut citer par exemple le très beau « Aximanu », dessiné en duo avec Francesco Pittau.
C’est le cas avec le magnifique ABCde la nature qui présente sur chaque double page plusieurs insectes, animaux ou végétaux.
De facture classique, l’album semble chercher la précision et la beauté plus que l’originalité dans la démarche.
Cependant on y trouve des bestioles peu montrées et des légumes improbables.
Certes, on n’échappe pas aux classiques yack et zèbres, mais ils sont au côté de mots bien plus rares. Je vous laisse les découvrir dans les dernières pages.
Au-delà du côté abécédaire, cet album peut être appréciée à tout âge pour la très grande qualité de ses images (ça semble très réducteur de parler d’illustration dans ce cas). La technique utilisée, à base de tampons et d’éponges, est parfaitement maîtrisée et le rendu est spectaculaire.
Bintou la casse-cou, Atinuke, Angela Brooksbank, éditions des éléphants, 2020, 14€
Vous vous souvenez de ce bébé facétieux qui grignotait en douce pendant que sa maman faisait le marché? Que l’on retrouvait quelques temps plus tard s’amusant à se cacher? On apprenait alors que Bébé était une fillette. Aujourd’hui, on découvre qu’elle s’appelle Bintou, qu’elle a bien grandit et qu’elle est toujours aussi délurée.
Ce qu’elle adore faire, ce pour quoi elle est douée, ce qui l’amuse le plus, c’est d’attraper les poules. Ça tombe bien, il y en a plein dans son village. Elle a l’habitude de poursuivre les cocottes sous le regard attendri et amusé des villageois, qui reconnaissent volontiers qu’elle est la plus forte à ce jeu.
Mais tout de même, quand elle s’élance sans réfléchir à toutes berzingue, tout le monde l’incite à ralentir. Aïe, trop tard, Bintou la casse-cou a fini par faire une mauvaise chute. La cheville toute gonflée, elle va devoir redoubler de malice pour attraper les poules!
C’est un plaisir de plonger de nouveau dans les images d’Angela Brooksbank, toujours joyeuses, colorées, fourmillants de détails qui sonnent parfaitement juste. Le texte qui va à l’essentiel et rythme agréablement l’histoire.
Bintou est toujours aussi attachante et on ne peut que se prendre de sympathie pour cette fillette intrépide et débordante d’idées et d’énergie.