L’album met en scène une bande d’animaux sauvages qui tour à tour se repentent de leur choix. Il faut avouer qu’ils se sont mis dans de drôles de situations, mais qu’à t-il bien pu se passer?
Pour le savoir les jeunes lecteurs vont devoir faire des hypothèses et se fier à leur capacité de lecture de l’image. Quand ils voient par exemple un petit lapin blanc, l’air renfrogné, qui dit “Si j’avais su, je n’aurais pas été aussi mignon” certains peuvent deviner ce qui va suivre. La page suivante confirme alors leur intuition, on y voit une fillette couverte de boutons câliner l’animal.
L’énigme est parfois plus difficile à percer, et la réponse en image n’est pas toujours compréhensible immédiatement. Les enfants réfléchissent, s’ils sont plusieurs ils confrontent leurs points de vue et aiment faire marcher leurs méninges.
Les situations sont parfois improbables, souvent loufoques, toujours drôles.
Les bouilles très expressives des personnages sont un petit récit à elles seules, on a beaucoup de tendresse pour ces bestioles, aussi inconséquentes fussent-elles.
Je ne crois pas d’ailleurs que les enfants s’arrêtent beaucoup sur la question centrale de l’album à savoir qu’il est préférable de réfléchir avant d’agir. Ce qui les intéresse c’est plutôt de comprendre ce qui a bien pu se passer. Et de s’amuser des situations!
Mon ballon, Mario Ramos, Pastel, l’école des loisirs, 2012
Pour une intervention que je prépare dans le cadre de la journée Mario Ramos (dont vous trouverez le programme ici), je me plonge ces derniers temps avec bonheur dans l’œuvre de cet auteur.
J’ai un grand plaisir à partager ses albums avec les enfants sur le terrain, ils sont souvent choisis et toujours appréciés. Comme souvent dans mon ballon, il emprunte son personnage principal à un conte traditionnel, ici le petit chaperon rouge.
Elle n’est pas chargée d’apporter à sa grand-mère un petit pot de beurre et une galette, mais de lui montrer le joli ballon rouge que lui a offert sa mère. Mère dont on ne voit que la silhouette quand elle lui fait signe avec insouciance en la laissant se diriger vers la forêt.
De la fillette on ne voit pas grand-chose non plus. Une petite bouille ronde en début d’album qui disparait rapidement hors-champ, pour ne plus laisser à l’image que le ballon qui se fraye un chemin entre les arbres. Notre petit chaperon s’éloigne en chantant “promenons nous dans les bois” mais rapidement son regard (que nous ne voyons pas, donc) s’arrête sur un personnage, que nous ne voyons pas plus. “Qui se promène aussi par là? Un renard? Un autobus? une locomotive?”.
A ce stade il n’est pas rare que le bambin qui écoute l’histoire lève un sourcil interrogateur? Quel peut donc être ce personnage si difficile à identifier? Pour le savoir il tourne la page et découvre… Un lion pressé chaussé de baskets.
Ah?
Oui.
Inlassablement le petit chaperon va reprendre sa chanson et n’aura le temps d’y ajouter qu’un vers à chaque fois avant qu’un nouveau personnage n’apparaisse, toujours aussi improbable.
Les albums de Mario Ramos reposent sur la complicité qu’il établit avec le petit lecteur. Il lui donne des indices et le laisse tirer les conclusions. Ainsi quand la chanson touche à sa fin l’enfant se doute que la rencontre fatidique va avoir lieux. Mais il nous ménage encore quelques surprises pour donner plus de sel à son histoire, avant même d’en arriver à la chute (elle aussi très savoureuse et inattendue).
Les jeux de hors-champ, de non dit, d’allusions et de références sont toujours très habilement menées dans l’œuvre de cet auteur, parfaitement accessibles aux enfants mais juste assez résistants pour qu’ils aient le plaisir de s’exclamer “ah, j’ai compris!”
Car il est tout de même plus satisfaisant pour les enfants (pour nous aussi d’ailleurs) de comprendre un sens caché plutôt qu’une chose qui nous est donnée immédiatement. C’est là le signe d’une belle littérature enfantine.
L’imagier pas si sage, Aude Morel, Richard Magnier, Frimousse, 2024, 13€50
Tout commence comme un imagier classique, avec des représentations réalistes: Une paire de bottes rouges en vis-à-vis d’une banane. Mais dès la page suivante, cela dérape. Les bottes ont manifestement piétiné la banane qui se retrouve toute écrasée. Un narrateur commente la scène en appuyant bien sur sa désapprobation: “Oh, c’est pas vrai, une banane écrasée, mais qu’est-ce qu’il s’est passé ?” Quand, page suivante, un feutre bleu est mis en regard d’un t-shirt jaune (bien repassé précise le texte), nous (c’est à dire à la fois le narrateur, l’enfant avec qui on partage l’histoire et nous mêmes) sentons que ça va encore mal se passer. Ainsi, à chaque page, le petit lecteur est incité à mettre deux objets en relation pour anticiper sur ce qu’il découvrira sur la double page suivante.
Et, croyez-moi, à ce jeu-là ils sont super forts. Ils se doutent que les ciseaux vont servir à couper les cheveux de la poupée, et que les bonbons vont être mangés et ils ont beaucoup de plaisir à montrer qu’ils ont compris le procédé. Généralement, ils se marrent bien à cette lecture, et je doute qu’ils aient conscience de travailler des notions telles que la relation de cause à effet ou l’ordre des actions. Tout ce qu’ils voient, c’est des “bêtises” se dérouler sous leurs yeux envieux. Un (tout) petit brin d’impertinence n’a jamais fait de mal à personne, en tout cas pas aux enfants. Car voyez-vous, les bambins sont très tôt capables de repérer que certaines choses sont interdites, ils arrivent même généralement assez bien à se retenir de passer à l’acte mais, il faut bien le reconnaître, ils ont souvent plaisir à imaginer toutes les petites bêtises qu’ils pourraient faire. Ça doit être la raison pour laquelle quand un livre les montre, ils ne boudent pas leur plaisir. L’imagier pas si sage leur permet à la fois de montrer qu’ils savent bien ce qui est interdit (certains vont l’affirmer avec véhémence) et de s’y adonner par procuration.
Émile fait sa retraite, Vincent Cuvellier, Ronan Badel, Gallimard jeunese, 2024, 6€90
Vous connaissez Émile, le petit garçon atypique au caractère bien trempé ? Il affirme ses désirs avec autorité (parce que c’est comme ça et pas autrement) et noue des amitiés improbables, avec une vieille dame ou avec son voisin, monsieur Ferber, qui cache sa fantaisie derrière un costume et une cravate des plus austères.
Au fil d’une trentaine d’albums, ses petites spécificités se sont précisées. Il a toujours le regard franc tourné vers le lecteur, est généralement en dialogue avec un de ses parents mais on ne le voit jamais et il a des marottes des plus inattendues. Or donc, voilà qu’il décide de faire sa retraite, ce qu’on fait quand on a bien travaillé et qu’on est vieux. Ça tombe bien, Émile a bien travaillé et Émile est vieux, y’a qu’à voir, il porte une barbe. Ça prouve.
Quand vient le pot de départ de monsieur Ferber, tous deux sont ravis de recevoir le magnifique cadeau que l’entreprise a prévu pour eux. Un vélo pour monsieur Ferber et, heu, ben un klaxon pour Émile, qui n’était pas vraiment prévu au programme. Ils ne sont démonstratifs ni l’un ni l’autre mais derrière leur air pince sans rire on devine avec quelle malice ils se jouent des conventions et on envie le sens de la liberté dont ils font preuve.
C’est sans doute ce qui fait le succès de cette série d’ailleurs, Émile est un enfant hors du temps, hors des normes, émancipé des codes sociaux, facétieux sans en avoir l’air. Il est hors normes et pourtant, qu’est-ce qu’on se reconnaît en lui ! Un vrai plaisir à chaque album.
Loup gris et le gang des petits, Gilles Bizouerne, Ronan badel, Didier jeunesse, 2024, 13€50
J’avoue que quand une nouvelle aventure de Loup Gris sort, je ne boude pas mon plaisir. La collection atteint avec ce nouvel opus la dizaine d’albums, et l’auteur Gilles Bizouerne nous régale toujours de nouvelles trouvailles. Dans “loup gris et le gang des petits”, notre beautiful loser préféré est aux prises avec une bande de marmots au caractère bien trempé. Et pourtant, il n’a même pas essayé de les croquer ni rien, ce sont eux, les bougres, qui l’agressent ! Faut dire que pour les petiots c’est pas marrant, leurs parents inquiets ne cessent de les entraver : “Reste dans le pré… Ne t’éloigne pas… Reviens vite dans le poulailler”, qu’est-ce que c’est casse-pieds ! Alors, cette fois, c’est décidé, ce problème, ils vont le régler, le loup, ils n’en veulent plus du tout.
Loup Gris, bien entendu, ignore tout de leur projet, il est d’ailleurs particulièrement bien luné. Il doit avoir tourné végétarien, je ne vois que cela comme explication à sa bonne humeur, vu le peu de succès qu’il rencontre comme prédateur dans les épisodes précédents. Quoi qu’il en soit, il est pleinement détendu quand il tombe dans le premier des pièges tendu par les loustics. Il s’en tire avec quelques bosses et tente très vite de retrouver sa sérénité. Je pense qu’il a dû prendre des cours de développement personnel ou un truc comme ça, il fait tout bien ses exercices de respiration, mais le pauvre n’est pas au bout de ses peines. Je dois avoir un petit fond sadique, parce que j’adore le voir maltraité alors qu’il a pourtant toute ma sympathie. Je crois que c’est justement ce paradoxe qui fait le succès de la série, on est sans cesse partagé entre notre empathie pour le personnage et nos pulsions cruelles qui nous font savourer ses déboires. Comme toujours c’est très drôle, le rythme vif nous embarque, on apprécie de le lire à voix haute parce qu’il est vraiment écrit pour cela, et les expressions des personnages sont désopilantes.
C’est bien mon chéri, Julien Couty, la joie de lire, 2024, 14€90
Vous avez remarqué, on fustige toujours les écrans dans les mains des enfants mais on s’interroge encore assez peu sur l’effet délétère des écrans sur les enfants quand ce sont les adultes qui s’y adonnent. Dans cet album, les parents sont manifestement très absorbés par le smartphone qu’ils ont chacun greffé à la main. C’est pas des mauvais parents, hein. Ils font à manger, ils encouragent leur môme, ils ont l’air plutôt sympa/normaux. Mais, il faut l’avouer, ils sont peu attentifs. Aucun problème pour le gamin, lui aussi est occupé, il a des projets de construction. Aidé du chat (enfin, il aide comme les chats savent aider, quoi, c’est à dire qu’il se lâche la patte en regardant d’un œil), il se lance dans la construction d’une tour de dominos. Puis y ajoute les coussins du canapé pour plus de hauteur. Et la table basse. Hop, quelques portes de placard, et un échafaudage tant qu’à y être. Il commente chaque étape et obtient immanquablement le même commentaire parental “C’est bien mon chéri ” prononcé mécaniquement par un adulte qui n’a toujours pas levé les yeux de son smartphone.
L’imagination du petit s’emballe et son pouvoir d’agir semble sans limite. Des ouvriers viennent lui prêter main forte, une serre tropicale est bâtie, puis un toboggan géant! L’absurdité de la situation contraste avec le réalisme du comportement parental, qui est à peine exagéré. Je n’aime pas trop que la littérature enfantine fasse la morale aux gamins, ici elle ne la fait pas non plus aux parents, puisque rien ne vient sanctionner leur comportement. Ils en sont même presque récompensés, puisqu’ils finissent par retrouver leur salon impeccable. La chute m’a réjouie, elle m’a fait penser à celle de Au lit dans dix minutes, ici aussi il faut tout remettre en ordre en un temps réduit, mais heureusement dans les livres il se produit souvent des miracles!
Le top du top, Beatrice Alemagna, L’école des loisirs, 13€
Ah, Pascaline, la petite chauve souris aux ailes roses fluo, qu’est-ce qu’on est contents de la retrouver!
Toujours aussi singulière, elle n’a pas fini de nous surprendre.
En visite au supermarché avec sa mère, elle est prise d’une irrésistible envie de consommation. Elle bave littéralement d’envie devant sucettes à la limace, vernis rose pour les ailes ou écorces d’érable confites.
Trop gras, trop cher, trop sucré lui oppose sa mère.
Pascaline, toute entière emplie de son désir, de plus en plus baveuse en devient toute molle, visqueuse et gluante.
Au point qu’un oiseau, la prenant pour une limace, l’emporte. On ne s’inquiète pas trop longtemps pour cette petite qui est décidément pleine de ressources inattendues.
après moult rebondissement, elle finit par retrouver sa mère, et finalement, plus que les merveilles qui brillent dans les rayons du supermarché, si c’était là que résidait vraiment le top du top?
Comme l’album précédent, celui-là est bourré d’humour et de tendresse. On est forcément sous le charme des illustrations de Beatrice Alemagna et sa palette de couleurs où vibre le rose fluo. Perso j’ai un faible particulier pour la bouille des escargots, ils sont franchement extras.
je suis parfois un peu agacée par la saisonnalité de la littérature enfantine. Car après tout, qui a décrété que c’était en décembre qu’on avait envie de livres sur noël et en octobre de livres qui font peur?
Il me semble que cette saisonnalité relève plus d’une idée d’adulte que d’un besoin réel des enfants.
Pourtant, demandez à n’importe quel bibliothécaire jeunesse, il vous confirmera que les albums sur noël prennent la poussière dans la réserve toute l’année, où ils occupent une étagère entière, et qu’il n’y en a jamais assez pour répondre à la demande en novembre et décembre.
Je le regrette mais voilà, c’est un fait. C’est en ce moment que les livres sur noël sortent (en librairie) et aussi qu’ils sortent des bibliothèques (jargon de bibliothécaire pour dire qu’un livre est emprunté).
J’en conclu qu’il y a une demande et que c’est le moment idéal pour vous parler de trois livres sur noël, qui ont ce sujet pour seul point commun. ( Enfin, et leur qualité bien sûr, je ne chronique jamais des albums que je ne trouve pas bons)
Mon beau sapin de noël, David A. Carter, Gallimard, 2023, 24€90
Mon beau sapin de noël est un pop-up signé par un des maîtres du genre, David A. Carter. Si vous connaissez l’auteur, cela suffit à éveiller votre intérêt.
Chaque page montre un sapin qui s’élève sur une vingtaine de centimètres. Blanc comme neige ou coloré, habité par de nombreuses créatures ou épuré, tous créent l’émerveillement chez le petit lecteur (et ses parents).
Le texte est court et souligne les qualités de chaque arbre. Il se termine par ces mots: “Joyeux noël mon beau sapin”, ce qui peut motiver les plus motivés d’entre nous à prolonger l’histoire par une chanson, pour une ambiance 100% noëllesque (oui, ce mot existe, puisque je viens de l’écrire et que vous venez de le comprendre)
Comment le père noël descend par la cheminée? Mac Barnett, Jon Klassen, Pastel, 2023, 13€50
Avec ce second album on change radicalement de registre pour passer du côté de l’humour.
Car c’est bien gentil cette histoire de magie de noël mais parfois les enfants se posent des questions très terre à terre. Et les adultes galèrent pour inventer des réponses fantaisistes.
Ici, personne ne donne de réponse au narrateur invisible qui s’interroge. Il est donc contraint d’émettre des hypothèses lui-même. Peut-être que le père noël rétrécit? Qu’il se glisse sous la porte? Ou devient plat comme un timbre-poste? L’image montre un père noël archétypique, reconnaissable à son costume et sa barbe blanche, qui subit avec flegme toutes ces transformations. Le contraste entre sa placidité et les situations improbables dans les quelles il est représenté est savoureux.
C comme caché, Julia Frechette, les fourmis rouges, 2023, 15€
Ce que j’aime dans les abécédaires, comme dans les imagiers d’ailleurs, c’est qu’ils sont un terrain de jeu pour les illustrateurs qui peuvent y déployer leur talent et mettre en valeur leur univers.
Je ne connaissais pas Julia Frechette (dont c’est le premier album) et je suis très heureuse de la découvrir.
Dans C comme caché, les images se répondent pour créer des petites narrations. On suit un bonhomme en doudoune bleu dans ses pérégrinations en montagne, dans une ambiance hivernale, neige et sport d’hiver.
Ce n’est qu’au bout de quelques pages qu’on remarque le personnage caché dans chaque image. Un chapeau pointu, une tenue rouge et blanche. Les enfants auront tôt fait d’identifier le père noël et se plairont à le chercher.
Le jeu de cherche et trouve, l’humour des situations et l’élégance graphique, tous les ingrédients sont là pour que cet album plaise aux enfants. À mon avis on peut le proposer dès 2 ans sans souci, s’ils ne trouvent pas le père noël à la première lecture ils le repéreront les fois suivantes.
Les formidables journées de Piloursine, Emmanuelle Houdart, Thierry Magnier, 2023, 17€50 À l’évocation du prénom de la protagoniste, on se demande si elle sera douce comme une couverture en pilou ou au contraire piquante comme un oursin.
D’ailleurs, la saveur aigre-douce, le double mouvement attraction répulsion que provoquent ses images sont récurrentes chez cette autrice. Elle dose avec soin la petite goutte de piment qui rehausse la recette et ses albums ne sont jamais ni fades ni tièdes.
Piloursine, donc. Petite fille? Jeune femme? On ne sait pas. Espiègle? Pas tant que ça. Indépendante? Sans aucun doute. Pour elle, chaque journée qui s’annonce est formidable.
Elle n’a pas de doudou mais un oiseau la suit partout, qui change de souliers comme d’autre de chapeau. On ne lui connaît pas de famille, mais des amis viennent en nombre quand elle fête son anniversaire. Elle aime les gâteaux, les glaces et les fruits de son jardin.
Quand elle pêche elle n’attrape pas de poisson mais une sirène qui lui tient agréablement compagnie.
L’album est divisé en quatre petites histoires, quatre journées, qui commencent toutes par ces mots “Voilà une journée formidable qui commence” et se terminent ainsi “Ah, c’était vraiment une journée formidable”. Une répétition oh combien délicieuse pour les petits! Car il s’agit bien d’un album adapté aux plus jeunes, je n’hésiterai pas à le lire à un bambin de deux ans voire moins. Les phrases sont courtes et l’univers dense.
Certaines pages présentent un catalogue d’objet sur les quels les enfants plus grand passeront de nombreuses minutes.
Au fil des relectures, les mouflets les plus attentifs remarqueront que la couverture de Piloursine change de motif selon la journée qu’elle s’apprête à vivre. D’autres se demanderont si elle a vraiment quitté son lit, puisqu’elle vit toujours des journées de rêve!
Mais les chaussures qui sont sagement alignées à son chevet témoignent de la journée qui vient de s’écouler!
Je suis toujours heureuse de voir un nouvel album d’Emmanuelle Houdart, dont j’apprécie beaucoup le travail, mais plus encore quand je sais que je vais pouvoir l’utiliser dans le mien, de travail (au sein de l’association LIRE, pour ceux du fond qui n’ont pas suivi)
Pour un petit aperçu des images de l’intérieur, il y a cette petite vidéo
Trois, Per Nilsson, Lisen Adbage, l’étagère du bas
C’est un mouvement encore un peu timide mais les albums suédois commencent a arriver en France et la maison d’édition l’étagère du bas en particulier a à cœur de traduire cette littérature.
On reconnaît ici style coloré et vif de l’illustratrice Lisen Adbage, qui se prête parfaitement au texte de Per Nilsson.
C’est l’histoire de trois enfants, qui tous se prénomment Jonatan. Heu, non, il n’y en a qu’un en fait. Mais il a trois yeux. Ah non, bien sûr, des yeux il n’en a que deux. Par contre, il a trois derrières.
Il y a deux choses que les enfants aiment bien à la lecture de cet album. Entendre l’adulte lecteur répéter “je me trompe” très régulièrement (pour une fois qu’un adulte admet son erreur avec tant de facilité) et énumérer les différentes parties du corps (surtout le derrière, qu’il y en ait un seul ou plusieurs, cela les ravit)
Ah, mais non, je me trompe encore! Il y a une autre chose qui fait plaisir aux enfants. la chute qui satisfait pleinement leur tendance auto-centrée. Car si Jonatan n’a pas trois jouets mais des milliers, pas plus qu’il n’a trois nez ou trois mots à son vocabulaire, il a bel et bien trois ans, et ça c’est un âge parfait pour ce petit garçon unique au monde.
Alors que le rythme de lecture de cette histoire est très rapide, chaque relecture permet de mieux apprécier des petits éléments savoureux.
La tentative de Jonatan, fesses à l’air, d’aller sur le pot, déroulant des mètres de papier. le chien qui lui lèche la frimousse. Et la maman, peu mentionnée dans le texte mais très présente dans les images.
Et moi j’aime le ton général réaliste, pas du tout édulcoré de l’ensemble.