L’enfant et le temps, Marie Sellier, Elsa Oriol, l’étagère du bas, 2024, 15€
C’est toujours compliqué pour les enfants de comprendre comment passe le temps.
Soyons honnêtes, nous autres adultes avons aussi parfois des difficultés (désolée, mais je suis bien obligée de constater que les minutes où je suis coincée dans un embouteillage sont plus longues que celles passées au bord de la plage.)
Quand on est petit, c’est encore plus déroutant, et cela suscite bien des questionnements.
Pour voir ce que le temps à dans le ventre, l’enfant démonte une horloge. Vis, dents et petits ressorts sautent sur le tapis. Le temps serait-il cassé ?
Les adultes tentent de rassurer et d’expliquer. Grand-mère évoque son enfance, quand elle n’avait pas la peau plissée, et qu’elle courait jambes nues sur la plage. Grand-père montant aux arbres. Papa filait sur son vélo rouge. Même maman a été autre chose qu’une maman, avant.
Avant ? Quand je n’étais pas là s’interroge l’enfant ?
Quelle belle image accompagne cette réflexion. On y voit la fillette qui semble flotter dans le ciel, mais elle est très stable et solide, comme ancrée dans le réel, et son regard qui nous fixe a une grande force. Décidément, les images d’Elsa Oriol ne laissent pas indifférent, elles donnent une grande intensité au récit.
Cette image est aussi un point de basculement dans l’histoire, après le présent, on évoque l’avenir et c’est en toute fin que le présent sera à l’honneur, plaçant l’enfant au centre de l’attention familiale, car le présent est le temps de l’enfance.
Un album très poétique et propice à la réflexion à hauteur d’enfant.