Je ne m’appelle pas Alfred, Ben Manley, Aurélie Guillerey, Little urban, 2021, 14€50
Qu’est-ce qu’ils sont terre-à-terre les adultes parfois! Tiens, par exemple, ils n’arrêtent pas de dire des trucs comme “Alfred, lève toi”, “Alfred, plonge dans le grand bain”, “Alfred, présente nous ton travail”.
Pff…
Mais le petit garçon sait très bien s’échapper de ces contraintes. Il part dans ses pensées.
Je ne m’appelle pas Alfred.
Mon nom est Billy la terreur, célèbre hors-la-loi, recherché par le shérif dans tout le pays.
A chaque situation quotidienne correspond un personnage imaginaire, un nom improbable et un décor qui se déploie sur une double page.
Pour oublier qu’on le met parfois en situation déplaisante, l’enfant se projette tour à tour hors-la-loi, alpiniste, inventeur de génie ou encore plongeur sous-marin.
Son monde interne fourmille de détails, et les petits lecteurs à qui on lit cet album ont plein de choses à voir dans les grandes illustrations.
L’histoire ne prétends pas qu’Alfred échappe effectivement à l’exposé devant toute la classe, ni à la séance de piscine. Mais il trouve incontestablement dans son imaginaire les ressources pour mieux vivre ces petits tracas.
C’est bien souvent par le jeu que les bambins parviennent à surmonter les petits défis de tous les jours.
Mais rassurons-nous, malgré son imagination fertile, Alfred sait très bien qui il est, et au moment d’aller se coucher, quand maman vient pour le bisou du soir, il ne s’agit plus d’être quelqu’un d’autre, il n’échangerait pas sa place!
C’est un album bien charmant, sur les pouvoirs de l’imaginaire, qui montre un personnage principal attachant et touchant.
Il puise manifestement dans ses jouets pour alimenter ses fantasmes et on peut s’amuser à retrouver dans sa chambre les différents objets qui se rapportent aux pages précédentes.
Un petit cherche-et-trouve auquel les enfants s’adonnent avec plaisir. Vous pouvez en lire un extrait sur le site de l’éditeur.