
Grand gorille, un livre des contraires, Anthony Browne, l’école des loisirs, 2024 13€50
Dans la lignée de son magnifique livre à compter, sorti en 2012, Anthony Browne propose cette fois un livre des contraires, en explorant toujours la figure du singe, son animal fétiche qui offre, il est vrai, une belle diversité qui se prête parfaitement au thème.
De tous les albums de l’auteur, ce n’est pas celui qui recèle le plus de fantaisie, mais il touche immédiatement son lecteur par l’incroyable humanité qui émane des figures des singes.
Comment rester insensible face à un frêle bébé singe qui nous observe en suçant son pouce, dont le pelage clair nous donne l’impression qu’il est tout nu? Comment ne pas fondre devant le sourire du chimpanzé joyeux ou s’attendrir du regard profond du gorille en gros plan?

Et puis, parce que c’est Anthony Browne, il colle une double page pleine de références simiesques que l’on se régale à reconnaître (ou pas, il y en a sur lesquels j’hésite encore). On y croise ses propres personnages, Marcel côtoie entre autres le gorille d’Anna, celui de petite beauté, ou encore Mimi (mais je ne crois pas qu’il y ait Pif la terreur), mais aussi des singes empruntés à d’autres et même des qui sont pas du tout des singes, mais il faut regarder avec attention pour les repérer.
Chose rare dans les livres de contraires, il y a une chute, elle est adorable et surtout elle est vraiment à hauteur d’enfant (tout en réjouissant aussi les adultes, en tout cas ceux qui ont su rester un peu juvéniles).
Bref, c’est un album que j’aurai beaucoup de plaisir à lire aussi bien avec des bébés qu’avec des enfants de maternelle.
