La soupe est prête, Susanne Straßer, tourbillon, 2023, 12€50
Décidément, j’ai un faible pour les histoires drôles et tendres de cette autrice.
Comme souvent, c’est une histoire en randonnée (dans laquelle une phrase est répétée régulièrement comme un refrain) et ici une randonnée a accumulation (on ajoute des éléments au fur et à mesure).
Ça commence par un enfant qui prépare la soupe. À sa droite, la table est dressée pour six convives.
Le cheval arrive, il estime qu’une bonne soupe a besoin de betteraves. Snipp snipp snipp, dans la marmite. Puis il prend place à table. Arrive ensuite l’oie. Une bonne soupe a besoin de betteraves et d’herbe verte, rip, rap, dans la marmite.
Puis la chèvre: Une bonne soupe a besoin de betteraves, d’herbes vertes et de tendres rameaux, cric, crac, dans la marmite.
Structure simple, toujours très efficace, surtout quand elle est rehaussée d’onomatopées comme ici. Au-delà de la fantaisie des ingrédients utilisés, on s’amuse des bouillettes des personnages qui s’accumulent, eux aussi, sur la page de droite. On sait, au nombre de places vides, combien d’invités sont attendus.
Et l’œil attentif des enfants remarquera qu’un des convives n’a pas attendu que la soupe soit servie pour se mettre quelque chose sous la dent…
Et quand la soupe est prête, l’album se termine par une double chute, certes un peu attendue pour nous adultes, mais qui fonctionne très bien avec les bambins.
Et puis on est séduit par les expressions cocasses des personnages.
La galette, Mathilde Brosset, l’étagère du bas, 2023, 15€ Oui, bon, d’accord, je sais, il y a une date pour manger la galette des rois, c’est une tradition et patati et patata. Personnellement, je n’ai jamais retenu la date de l’épiphanie et, avouons le, je me soucie peu de sa signification. Car il y a une chose bien plus importante dans mon quotidien que la spiritualité, c’est la gourmandise. Aussi pour moi le mois de janvier est-il plus synonyme de crème d’amande que de rois mages.
La tradition d’ailleurs est aujourd’hui souvent célébrée dans bien des établissements scolaires ou petite enfance sans que la connotation religieuse ne soit abordée. On peut donc sans craintes proposer des histoires de galette aux enfants même si la date du 6 janvier est passée.
Après cette longue introduction visant à noyer le poisson de ma procrastination et à justifier que mon article paraisse avec un léger retard de calendrier, voyons un peu de quoi il s’agit.
Une petite princesse acariâtre, autoritaire et qui semble avoir une tendance à l’excès exige de son cuisinier toujours plus d’ingrédients dans la galette qui trône au milieu de la table.
Il se prête au jeu avec déférence et humour, au point que la demoiselle se déride un peu devant l’amoncellement d’ingrédients.
Après le beurre et la poudre d’amande, elle réclame confiture, chocolats, bonbons, quelques caramels et des bâtons de cannelles, et ce n’est pas fini… Si on la flambait au rhum? La princesse en sera pour ses frais, le cuisinier semble finalement plus facétieux que servile. Et le petit chien que se promène de ci de là? Il à l’air de trouver tout cela bien amusant.
Le texte très court, tout en dialogue incite à une lecture rapide, qui met en valeur l’humour de la situation et l’excès de la surenchère. Les illustrations en papier découpé sont vraiment sympas et dynamiques. Voilà un album qui met de bonne humeur!
Au pied du chêne, Song Hyunjoo, Didier jeunesse, 2022, 14€50
Au centre de la double page, précisément à l’intersection de celle de droite et de celle de gauche, un tronc sombre se détache sur le fond clair. Un gland en tombe. L’écureuil se précipite: “Tiens, un gland!” Mais voilà un serpent, qu’on remarquait à peine jusqu’ici, endormi sous l’arbre, qui se réveille. L’écureuil, inquiet, se réfugie en hauteur. Pour se rapprocher du gland convoité il va redescendre mais c’est un blaireau qui arrive alors. Puis un marcassin, suivi de sa famille, sanglier compris. Et ensuite un renard. Pauvre écureuil, dès que sa friandise semble presque à portée de main un nouveau prédateur débarque, c’est à se demander s’il arrivera finalement à mettre la patte dessus.
L’organisation graphique met en valeur les allers-retours du protagoniste, on assiste, impuissant, à son agitation gourmande, et on compatit de tout notre cœur, le pauvre ne ménage pas sa peine. L’utilisation de couleurs met en évidence les personnages principaux et les autres en retrait, à l’arrière plan, en ton gris pale. D’ailleurs ce sont souvent les enfants qui les repèrent en premier, nous autres adultes ne sommes pas aussi doués pour la lecture de l’image. La fin de l’album est très satisfaisante puisqu’elle va rimer avec abondance pour notre petit écureuil qui va recevoir une véritable pluie de glands quand un ours se frottera à l’écorce pour se gratter le dos. Soulagement des petits lecteurs qui ne manquent pas de s’identifier au rongeur.
Tiguidanké, Vanessa Simon-Catelin, François Soutif, Kaléidoscope, 2020, 13€50
Tiguidanké ne veut pas finir son assiettes. Ni même la commencer à vrai dire. Papa est fâché, ils sont tout de même bons les p’tits farcis qu’il a cuisiné. Ça suffit, puisque la gamine n’écoute rien, papa emploie les grands moyens : “monsieur le louuuup”
Ni une ni deux, voilà le loup qui déboule et hop, il avale papa. Oups.
Tigui a l’air un peu sidéré mais elle ne se démonte pas, puisque le loup est là, il a qu’à les manger, lui, les p’tits farcis.
Mais il tourne la tête : “J’ai plus faim”
Ah bon, le loup ne veut pas manger? Très bien, puisque c’est comme ça, Tigui décide d’employer les grands moyens : “Monsieur le chasseuuuuur”
Hop, le chasseur débarque, bim, il avale le loup. Ouais. Mais le bougre ne veut pas non plus manger les p’tits farcis. Tiguidanké commence à être sérieusement courroucée, cette fois elle appelle l’ogre. Puis le dragon.
Mais les dragons, ça n’existe pas, et c’est grand-mère qui arrive. Et avec elle, ça rigole pas.
J’adore toujours les images de François Soutif, dont les personnages sont toujours super expressifs. On retrouve le loup rencontré dans ses albums sans textes. Ici aussi il joue avec les hors champs, les variations de cadrages et le découpage en vignette.
C’est extrêmement efficace et vraiment drôle.
Orchestré comme une petite pièce de théâtre, avec sa scène colorée et son entrée coté cour, l’histoire mêle habilement surprise et structure classique.
Ce livre a un grand succès avec les enfants dès la maternelle, et il plaît encore aux enfants déjà grands, d’ailleurs les parents à qui je l’ai montré l’ont aussi trouvé super.
Et puis j’avoue avoir un faible pour cette mouflette au caractère bien affirmé qui ne s’en laisse pas imposer (non, elle ne finira pas par manger les p’tits farcis, mais ne vous en faites pas, ils ne seront pas gâchés).
Le gâteau de lune, Grace Lin, éditions le Genévrier, Collection Caldecott, 2019, 16€
Le gâteau de lune préparé par Petite Étoile et sa maman est énorme, rond et jaune, très appétissant. Il faut le laisser refroidir. Obéissante, la fillette promet de ne pas y toucher.
Sagement, elle se brosse les dents, se débarbouille, et se couche après avoir lu une histoire.
Elle a l’air de dormir profondément, dans son pyjama noir orné d’étoiles jaunes. Ses cheveux flottent sur l’oreiller, son petit bidon s’est découvert, elle serre son doudou. Belle image du sommeil enfantin.
Mais, au milieu de la nuit, Petite Étoile se réveille. La gourmandise prend le pas sur sa vertu. Si elle goûte un tout petit morceau du gâteau de lune, est-ce que ça se verra? Elle ne le croit pas.
A tout petit pas dans le noir, elle va chiper une bouchée. Quand elle marche furtivement sur le fond noir de la page, on ne perçoit d’elle que les formes jaunes sur son pyjama, l’image ressemble à une nuit étoilée.
Nuit après nuit, la gourmande de faufile hors de son lit et grignote le gros gâteau rond.
Si bien qu’une nuit, il finit par disparaitre totalement.
Ce n’est pas grave, maman est prête à en faire un autre. On se rend compte qu’il s’agit là d’un jeu entre la fillette et sa mère, comme un rituel qui se reproduit régulièrement.
Les contes et histoires qui expliquent les phases de la lune sont nombreuses, mais ici, le traitement graphique est vraiment original.
En faisant évoluer ses personnages dans une page totalement noire, l’autrice entretien le doute: avons nous affaire à des êtres célestes qui fabriquent et mangent effectivement la lune? La fillette sème-t-elle de la poussière d’étoile sous ses pieds, ou est-ce simplement des miettes de gâteau?
La magie opère à chaque page, l’histoire très simple et poétique nous entraine et nous incite à la rêverie. La relation, toute tendre et complice de Petite Étoile et sa mère est touchante.
Comme à chaque fois que j’ai entre les mains un album de la collection Caldecott, je suis sous le charme. Cette collection qui traduit en français le meilleur des albums ayant obtenu la médaille décernée par l’association des bibliothécaires américains pour la jeunesse n’est jamais décevante.
Un fruit rouge, Yi Gee Eun, Rue du Monde, 2019 16€50
Un ourson affamé et plutôt téméraire, reçoit un fruit rouge sur la tête, alors qu’il est au pied d’un arbre.
Aussitôt, en quête d’un autre fuit, il grimpe au tronc. L’ascension est difficile, l’arbre gigantesque, au point qu’il est toujours en partie hors champ, trop grand pour déployer toute sa hauteur dans les pages de l’album.
Et puis, ah, là, quelque chose de rouge se détache nettement entre les branches. Hop, notre ourson grimpe encore un peu pour l’attraper, mais ce n’est pas un fruit, seulement une chenille.
Il continue sa montée, motivé régulièrement par l’apparition de la couleur rouge, mais ce n’est jamais le fruit tant espéré.
Et arrivé en haut, aïe aïe aïe, sa gourmandise le pousse à une nouvelle maladresse.
Heureusement, une maman ours n’est jamais très éloignée de son petit ourson et et le gourmand finira le ventre plein… Et toujours aussi curieux.
Ce sont d’abord les très jolies images en noir et blanc qui m’ont attirée, avec cette couleur rouge qui ressort si bien. Au fil des lectures, j’apprécie aussi la confiance tranquille d’ourson dans sa capacité d’aller de l’avant.
Sa gourmandise et sa curiosité le poussent à découvrir le monde parce qu’il se sait en sécurité.
Un joli message à transmettre aux enfants.
C’est un premier album très prometteur, j’ai hâte de découvrir les prochaines productions de cette nouvelle autrice.
Un petit lapin se cache dans le jardin, Mathis, Aurore Petit, Milan 10€50 Mathis et Aurore Petit revisitent dans cette collection des comptines traditionnelles. Avec un humour décapant et parfois un brin subversif, ils inventent une suite aux chansons bien connues. Ici, à la suite du petit lapin, les animaux se succèdent dans le potager, dévorant en douce tous les légumes. Le fermier fait office de dindon de la farce. Obsédé par sa moustache, il semble aveugle à ce qui l’entoure. L’ambiance devient de plus en plus absurde au fil de l’histoire, et les animaux qui défilent dans les plantations sont de plus en plus improbables. (Et la moustache du jardinier sera tour à tour frisée, brossée, lissée et même tressée par le jardinier autocentré) Les illustrations pleines de peps conviennent parfaitement à cette chanson entraînante. D’ailleurs, les mouflets ne s’y trompent pas et se mettent volontiers à danser quand on leur chante. La chute, qui joue sur l’idée de la dévoration, fait le plaisir des enfants plus qu’elle ne les effraie.
Une lecture joyeuse en perspective, pas du genre “retour au calme” mais idéale pour ambiancer un groupe de mouflets. En lecture plus individuelle c’est aussi un petit jeu de cherche-et-trouve puisque les animaux sont dissimulés dans l’image.
A noter: il n’est pas spécialement nécessaire de s’être entrainé avant pour la chanter correctement, il n’y a pas de pièges ou de difficulté, ça se met bien en bouche (et en tête, oui, bon, vous l’aurez pour la journée). Un petit lapin qui a été apprécié aussi par Sophie.
Deux albums pour découvrir le monde et ses saveurs
Quoi de plus agréable, pour découvrir un pays, que de faire un tour au marché ? Lieu de rencontre et de gourmandise, on n’y vient pas seulement pour faire des achats mais pour le plaisir des odeurs, des saveurs, rencontrer les habitants et la cuisine locale.
Dans Bébé va au marché, alors que sa mère fait ses emplettes, le bambin est confortablement installé sur son dos, dans un pagne coloré. Sa petite bouille irrésistible ne laisse pas les marchands indifférents.
Madame Ade lui fait cadeau de six bananes. Le fripon en mange une et dépose les cinq autres dans le panier, sur la tête de sa mère qui ne s’aperçoit de rien. Un peu plus loin, ce sont cinq oranges qui lui sont offertes. Hop, une avalée, quatre dans le panier. Viennent ensuite quatre chin-chins sucrés, trois épis de maïs etc… A travers ce livre à compter, on découvre les fruits et les spécialités locales.
Les autrices nous font voyager en Afrique de l’ouest en évoquant le marché de leur enfance : Si l’agitation joyeuse se retrouve partout à travers le monde, d’autres éléments sont caractéristiques : La couleur de la peau, les tenues, les mets vendus etc… L’album offre ainsi un véritable dépaysement à l’enfant. La structure narrative répétitive offre un point de repère et permet d’anticiper sur la suite du récit.
La chute suscite l’amusement. Le lecteur se fait alors complice de bébé : Quand maman découvre son panier plein, elle loue la gentillesse de son petit qui, pense-t-elle, a sagement tout déposé dans le panier sans rien manger. Si cette fin plait tant aux enfants, c’est probablement parce qu’ils s’identifient au petit gourmand.
Plus surprenant, ils peuvent aussi s’identifier à un fermier indien, c’est le cas à la lecture deFalgu le fermier va au marché.
Tomates, coriandre, piments, œufs, la charrette de Falgu est bien chargée. Mais les bœufs trébuchent sur la route défoncée, et voilà les œufs fêlés. Plus loin, c’est une famille de canards qui traverse sans faire attention. Les bœufs pilent, les sacs glissent, les piments sont tout écrasés.
La route est encore longue et petit à petit, toutes les marchandises vont s’abîmer, Falgu n’a plus rien à vendre. Heureusement, il a l’idée d’emprunter une poêle et de transformer tout ça en délicieuses omelettes. Devant son étal une longue queue se forme et sa journée est sauvée.
Nous retrouvons ici les mêmes ingrédients que dans Bébé va au marché : Structure répétitive, chute qui évoque la malice du protagoniste…
Là encore, des marqueurs culturels forts sont associés à une histoire universelle.
Ces deux livres permettent aux enfants d’éprouver que l’on peut être semblable dans la différence en mettant en place un double processus d’identification et de différentiation.
En tant que professionnels de la petite enfance, nous avons à cœur d’éveiller les enfants à l’altérité. Ces deux lectures cultivent ces qualités. Cerise sur le gâteau, elles donneront peut-être envie aux enfants de découvrir la saveur du chin-chin sucré ou le bouquet de la coriandre, pour une découverte gourmande des autres cultures.
Qui suis-je? Claire Dé, les grandes personnes, 24€50
Ce qu’il y a de vraiment chouette, avec la littérature enfantine, c’est qu’elle peut prendre des formes multiples, que l’album pour enfant peut se décliner en formats, matières, types d’illustrations très variés et que les possibilités sont infinies.
La maison d’éditions Les grandes personnes édite régulièrement des ouvrages atypiques, qui souvent sont à la frontière du jeu et du livre. De véritables objets artistiques qui incitent l’enfant à participer activement à la lecture.
Et pour cela, elle collabore avec des auteurs qui inscrivent leur travail dans une pratique artistique plus large.
C’est le cas avec la photographe Claire Dé, qui fait des livres mais aussi de la scénographie et propose des expositions ludiques dont les enfants sont de véritables acteurs.
Qui suis-je? est un grand livre frise, qui se déplie en accordéon sur plusieurs mètres. Au recto, des photos d’enfants qui manipulent des fruits. Au verso, les végétaux sont mis en scène façon Archimboldo, pour former des visages colorés.
D’un côté comme de l’autre, les couleurs sont acidulées comme un jus de citron et vives comme un champ de fleur au printemps.
Les photos sont très composées, lumineuses, joyeuses.
On peut feuilleter l’ouvrage comme un livre classique ou le déployer, en paravent ou à plat sur le sol. Selon la façon dont on va le présenter, il sera exploité et exploré différemment par les enfants. J’en ai vu qui passaient d’un côté à l’autre, pour comparer les visages des bambins et ceux créés en fruits, d’autres qui aimaient s’allonger à plat ventre, face au livre, et passer chaque visage en revue consciencieusement. Le texte nous invite à deviner de quel fruit il s’agit, et ce n’est pas toujours facile. Alors on cherche, on se trompe et si besoin, on vérifie avec les petites fiches descriptives qui complètent l’ouvrage.
Je pense que dans un cadre d’apprentissage il y a beaucoup à tirer de cet album.
Moi qui fréquente les enfants dans un cadre purement ludique, qui ne lit aux enfants que pour leur plaisir, je n’utilise généralement pas les cartes, mais j’ai constaté que quand je les laisse à disposition des enfants, ils inventent avec des jeux auxquels je n’aurais pas pensé.
La recette miracle, Delphine Bournay, école des loisirs, 11€50.
Voilà un vrai petit Vaudeville, tout en dialogues, avec une unité de lieu (la maison de Taupinette, sous terre, et son entrée juste au dessus, en plan de coupe), des péripéties hilarantes et un dénouement providentiel.
Tout commence par de bons gâteaux, cuisinés par Taupinette, au moment même où, au dessus, le crocodile crie famine.
Croco vient se plaindre chez son amie de l’hiver qui n’en finit pas et de la faim qui le tenaille. Mais Taupinette n’a pas l’intention de partager ses biscuits et elle va inventer mille mensonges pour prétendre qu’elle n’a plus la moindre réserve à se mettre sous la dent.
Les choses se corsent pour elle quand Renard, bien plus généreux, vient partager sa pâte à biscuit, qui a juste besoin d’être cuite. Dans le four de Taupinette. Où elle a caché sa propre production.
Mensonges, quiproquos, intervention inopinée de Mamie au téléphone, Taupinette a bien du mal à se sortir de ce mauvais pas mais heureusement, la chance est avec elle. Sur un malentendu elle parvient à faire illusion jusqu’au bout, et l’histoire se termine dans la bonne humeur.
Je n’ai jamais pensé que la littérature avait pour but d’éduquer les enfants et j’aime assez quand elle joue l’impertinence. Ici c’est jubilatoire de voir comment la petite héroïne s’en sort, en dépit de tout sens moral!
Les enfants sont parfois bien plus formatés que moi et certains affirment avec force que vraiment, elle exagère. Mais au fond, je suis convaincue qu’ils sont bien soulagés de constater qu’un mensonge n’est pas toujours si terrible et qu’on se remet assez bien du pêcher de gourmandise.