Au pied du chêne, Song Hyunjoo, Didier jeunesse, 2022, 14€50
Au centre de la double page, précisément à l’intersection de celle de droite et de celle de gauche, un tronc sombre se détache sur le fond clair. Un gland en tombe. L’écureuil se précipite: “Tiens, un gland!” Mais voilà un serpent, qu’on remarquait à peine jusqu’ici, endormi sous l’arbre, qui se réveille. L’écureuil, inquiet, se réfugie en hauteur. Pour se rapprocher du gland convoité il va redescendre mais c’est un blaireau qui arrive alors. Puis un marcassin, suivi de sa famille, sanglier compris. Et ensuite un renard.
Pauvre écureuil, dès que sa friandise semble presque à portée de main un nouveau prédateur débarque, c’est à se demander s’il arrivera finalement à mettre la patte dessus.
L’organisation graphique met en valeur les allers-retours du protagoniste, on assiste, impuissant, à son agitation gourmande, et on compatit de tout notre cœur, le pauvre ne ménage pas sa peine.
L’utilisation de couleurs met en évidence les personnages principaux et les autres en retrait, à l’arrière plan, en ton gris pale. D’ailleurs ce sont souvent les enfants qui les repèrent en premier, nous autres adultes ne sommes pas aussi doués pour la lecture de l’image.
La fin de l’album est très satisfaisante puisqu’elle va rimer avec abondance pour notre petit écureuil qui va recevoir une véritable pluie de glands quand un ours se frottera à l’écorce pour se gratter le dos. Soulagement des petits lecteurs qui ne manquent pas de s’identifier au rongeur.