Mouette et chouette, Sandra Le Guen, Julien Arnal, Little urban,
Dès la couverture, au titre rose comme du chewing gum en tube et aux tonalités douces et pop à la fois, on sent qu’on va se sentir bien dans cet album, que l’ambiance y sera tendre, le texte musical, l’image ronde et douce comme un coussin en plume.
C’est l’histoire d’une rencontre, due au hasard d’une commande similaire au bar de la guinguette. Dès qu’elles se sont vues, Mouette et Chouette se sont reconnues, elles ont partagé une soirée, se sont recroisées, ont sympathisé, n’ont plus voulu se quitter.
Elles sont pourtant bien différentes, l’une diurne, l’autre nocturne, Mouette toute en longueur et Chouette toute en rondeur. C’est peut-être là le secret de leur affection, leur altérité justement.
Comme elles ont plaisir à être toujours ensemble, elles se construisent un nid douillet, et bientôt cinq petits œufs viennent s’y loger.
C’est donc l’histoire banale et merveilleuse d’une famille qui va naitre. Sa singularité tient moins à l’homosexualité des protagonistes qu’au traitement artistique de l’album. Le rythme du texte est soigneusement travaillé, comme sa musicalité et les aquarelles de Julien Arnal attirent immanquablement le regard, il s’en dégage une ambiance chaleureuse.
Ulysse, Alexandra Pichard, les fourmis rouges, 2023, 16€50
Les bonhommes de neige savent-ils qu’ils sont voués à fondre très rapidement?
Ulysse, le protagoniste de cet album, en est d’autant plus conscient que l’enfant qui l’a fabriqué a légèrement manqué de tact en lui affirmant que la neige ne tient pas dans les grandes villes.
Pourtant, il est optimiste. Il pense que l’enfant va revenir et l’amener faire un tour dans la ville.
Bon.
Là, l’enfant s’est éloigné.
Et la nuit tombe.
Mais quand il reviendra, demain sûrement, ils pourront aller au café. L’enfant prendra un chocolat chaud, parce que c’est ce que font les enfants. Puis il devra aller à l’école. Et Ulysse continuera sa promenade.
Alors qu’il est parfaitement immobile, comme le sont les bonhommes de neige, Ulysse se projette dans une vie possible, une vie vouée à être courte mais tout de même intense, au rythme de la ville (les connaisseurs y reconnaîtront Strasbourg).
L’image le montre vivant des aventures, alors que le texte nous rappelle qu’il est toujours abandonné sur son trottoir. Sa vie fantasmée inclue une histoire d’amour également brève et douce.
Il fond d’amour dans sa rêverie comme il fond sur son coin de rue, et finalement il se sent… Bien.
J’avais déjà repéré dans un précédent album de cette autrice un tropisme pour les histoires décalées, un brin absurdes, portées par des images aux couleurs franches, façon pochoir ou tampon.
Notre bonhomme de neige y apparaît donc le plus souvent en creux, sa forme blanche prenant sens par les deux yeux et la carotte qui lui sert de nez. Il est forcément figé, avec ses branches mortes pour bras, et aucune autre articulation que son cou. D’où un savoureux décalage lorsqu’il nous affirme avoir le sens du rythme!
Quand l’histoire ne se passe pas tout à fait telle qu’il nous la raconte, l’image nous le montre tandis que ne parvient pas à (se) nous le cacher. Alors il dit juste:
Bon.
Voilà. C’est une petite histoire de vie. Ni vraiment triste ni vraiment gaie, qui ne se termine ni vraiment bien ni vraiment mal. Une petite histoire qu’on a plaisir à lire et relire, et c’est là l’essentiel.
L’amour, Georgette, Didier jeunesse, 2022, 11€90 Après le très réussi Familles, Georgette revient pour répondre à cette vaste question, qu’est ce que l’amour ? Et bien entendu, la réponse est multiple, selon la place de laquelle on parle. Chaque interlocuteur donne donc sa propre définition, toujours tendre et touchante. Il y a l’amour des couples, celui des copains, celui de la maman qui sent son ventre grandir et qui fait une petite boule de joie à l’intérieur. L’amour d’un père pour son fils et réciproquement. Et les montagnes russes de l’amour de deux jeunes garçons. A la lecture de cet album chacun peut se sentir proche des personnages, s’y reconnaître, même s’ils ne nous ressemblent pas toujours. Moi je me reconnais assez bien dans la mamie pour qui c’est « quand papi me fait un massage de pied à la fin de la journée » (et pourtant, j’ai pas encore l’âge d’être une mamie, hein!) Les personnages aux bouilles rondes, comme des gommettes, ont des caractéristiques différentes (couleur de peau, coiffures, vêtements) mais tous affichent le même sourire.
Le propos est simple, il est porté avec une sorte d’évidence et légitime toutes les sortes d’amour, à hauteur d’enfant. Tout comme Familles je pense que cet album va s’imposer dans les structures d’accueil de la petite enfance comme un incontournable, tant il me semble important de porter ce message.
Le petit monde de Nour, Jérôme Ruillier, Isabelle Carrier, saltimbanque, 2022, 13€50
Nour est une fillette joyeuse qui aime rire, sauter dans les flaques et danser. Mais c’est aussi une enfant singulière, elle est dans son monde et a du mal à écouter. Elle fait rire les autres enfants, mais on se rend compte qu’ils rient d’elle plutôt qu’avec elle. Quant aux adultes, elle semble les agacer, ils lui crient dessus.
Elle en conçoit une tristesse qui grossit, grossit, finit par prendre toute la place.
Avec ses cheveux blonds et sa joie de vivre, l’image la montre d’abord plutôt solaire, radieuse (Nour signifie d’ailleurs lumière). Elle semble très proche de la nature. Mais le chagrin se matérialise sous la forme d’une tâche grise qui petit à petit prend toute la place dans l’image. Invasive, la tristesse éclipse l’enfant.
Les adultes autour semblent inquiets et compatissants. Mais ce n’est pas d’eux que viendra la solution.
Le petit monde de Nour est un album assez minimaliste, il fonctionne à l’économie tant sur les mots que sur les images. Le trait est sensible, le texte juste.
Il n’est pas nécessaire de faire de grands discours aux enfants pour qu’ils puissent comprendre la différence, ressentir le poids du stigmate et se sentir solidaire de cette fillette pas tout à fait dans la norme.
J’apprécie beaucoup la sobriété du propos, que l’on retrouve d’ailleurs habituellement chez ces auteurs (mais si, vous savez, Isabelle Carrier c’est l’autrice entre autre de La petite casserole d’Anatole, quant à Jérome Ruillier, il a notamment écrit 4 petits coins de rien du tout)
Boubou en était sûr, Karen Hottois, Émilie Seron, la partie, 2022, 15€90 Tout commence par l’évidence du sentiment de Boubou. Assis à son bureau, il semble nous regarder dans les yeux et affirme: « J’en étais sûr » Et ce sont ces mots qu’il écrit sur la lettre qu’il confié à Fromage, son petit rat. La livraison est rapidement assurée, Nadia reçoit la missive, nourrit Fromage et écrit à son tour. Mais elle n’est pas certaine de comprendre le message de son ami, et la réponse qu’elle lui adresse ne correspond pas à ses attentes. Face aux certitudes de Boubou, Nadia est pleine de doutes: C’est que le sentiment amoureux n’est pas toujours facile à exprimer, surtout quand on est petit. Fromage fera ainsi plusieurs allers-retours, toujours chargé d’une lettre, mais entre l’implicite des lettres ou dessins de l’un et la peur qui empêche parfois d’ouvrir le courrier, un quiproquo s’installe.
Heureusement, Fromage n’est pas un simple messager, il observe la situation et fini par décider de la prendre en main. Malin, le petit rat organise une rencontre entre les deux enfants, en l’entourant de la dose de mystère suffisante pour les plonger dans une ambiance propice aux choses de l’amour. Même la météo s’en mêle et c’est à la faveur d’un nuage qui préservera leur pudeur que la rencontre amoureuse peut avoir lieu.
L’histoire, le texte et l’image mettent tous les trois en scène le non dit, le hors champ, le caché. Ils laissent des vides que le lecteur complète, n’explicitent pas trop. C’est propice à la rêverie. Il y a une petite histoire enchâssée dans le récit, celle d’un écureuil qui trouve l’une des lettres, qui n’est pas indispensable à l’histoire mais qui rajoute un joli moment de poésie.
J’ai aimé retrouver l’illustratrice Émilie Seron, dont j’avais beaucoup apprécié l’histoire de noël sans père Noël, et l’autrice Karen Hottois qui nous offre toujours des histoires pleines de charme. J’aime aussi beaucoup la représentation de la nature, que l’on voit au fil des saisons, très joliment représentée, et Fromage qui fait fonction à la fois de lien et d’élément magique qui permet la résolution du conflit.
Un jour tigre rencontra un autre tigre.
-Ton pelage est tout tassé et tes rayures sont de travers, dit-il, je n’ai jamais vu un tigre comme toi.
-Je ne suis pas un tigre, je suis un léopard, dit Léopard.
Dès que j’ai ouvert cet album, ce début m’a mise en joie. Cette rencontre toute simple de la différence, et le fait que Tigre identifie immédiatement en Léopard un semblable, avant de souligner son physique, ça m’a parlé.
Voilà donc les deux félins qui font connaissance, une relation naît, petit à petit, ils vont faire connaissance.
Les choses sont simples, les tigres sont rayés, jaunes et noirs, ils aiment donc des choses rayées, jaunes et noires.
Pour les léopards, c’est presque pareil. Ils aiment depuis toujours les choses tachetées, jaunes, et noires.
Ah, pour les enfants qui auraient éventuellement peur des prédateurs que peuvent représenter les fauves, notons que l’image montre que tigre et léopard sont deux peluches. Et la douceur des sentiments dont ils font preuve sera au diapason de la douceur de leur pelage.
Nos deux protagonistes s’apprécient et s’invitent mutuellement. Chez l’un, tout est rayé de jaune et de noir, alors que chez l’autre, tout est… Vous l’aurez deviné, tacheté.
Si les goûts de l’un et de l’autre sont bien marqués, cela n’empêche pas de faire un pas vers l’autre. D’ailleurs, les taches, c’est sympa aussi. Les lignes, c’est joli également. Et si, soyons fous, taches et rayures pouvaient aller bien ensemble? Faisons quelques courses pour en avoir le cœur net.
Finalement, le mobilier rayé se mariera parfaitement avec le tacheté.
Les images toutes de jaune et de noir, aux formes psychédéliques et en grand format sont pleines de charme, tout comme l’histoire, qui est d’une grande tendresse. (sans être mièvre!)
C’était une riche idée de la part des éditions MeMo de rééditer cette petite pépite, parue en 1971 aux états-unis et qui n’a rien perdu de son charme.
7 milliards de cochons et Gloria Quichon, Anaïs Vaugelade, l’école des loisirs, 2020, 8€50
Dans la cour de récré, chacun court après chacune, pour jouer mais surtout parce que les uns sont un peu amoureux des autres. Secrètement. Mais généralement pas du bon. Ainsi, Dalla Groin court après Omer Manne et Liam Warda court après Dalla Groin. Oui, une cour de récré, c’est du Tchekhov à hauteur d’enfant.
Gloria Quichon aussi court parfois mais au fond, elle trouve que ce jeu est bête.
« Hi hi a fait Dalla, c’est vrai qu’il est bête » En rougissant, comme ça, et en se tortillant, comme ça.
Ce qui intrigue Gloria Quichon, ce sont les probabilités. 7 milliards de cochons dans le monde, comment en choisir un et espérer que celui-ci la choisisse aussi? C’est pas scientifique tout ça. Pourtant, certains trouvent certaines. Tiens, Maman Quichon à bien trouvé Papa Quichon. D’ailleurs, quand elle en parle, elle rougit, comme ça, hi hi.
Comme souvent, Anaïs Vaugelade aborde les grandes questions par le prisme de la petite histoire.
L’histoire de Gloria Quichon est unique. Mais ses interrogations sont universelles.
On peut donc s’interroger avec elle, et à tout âge, sur les mystères de l’amour. Par quelle magie peut-on trouver chaussure à son pied dans tout ce monde?
Sans nous dire comment ça marche, l’histoire nous enseigne juste que souvent ça marche, et c’est déjà pas mal.
A la maison, c’est toujours un peu une fête quand un nouvel opus de la série des Quichon sort. Cette fois ci il est arrivé en librairie en même temps qu’une réédition: La vie rêvée de Papa Quichon, qui était épuisé depuis trop longtemps.
J’aime aussi beaucoup cette histoire, dans laquelle Papa Quichon prend le temps d’évaluer ses choix de vie en fumant une cigarette, et laisse l’occasion à ses 73 enfants d’en faire autant (sans fumer de cigarette).
Le titre annonce la couleur, nous avons affaire à un conte, dans lequel des chevaliers vont défiler pour obtenir la main d’une princesse.
Un détail dénote dès le début tout de même.
Pimprenelle n’est pas réduite au rang de récompense, qui sera offerte au plus valeureux au plus beau ou au plus riche.
Non, c’est à elle de choisir son promis, et pour cela sa mère, la reine, lui donne même le critère: il s’agira de trouver le chevalier qui fera battre son cœur, celui à cause de qui le sol se dérobera sous ses pieds. On espère le coup de foudre en somme.
Mais rien de tel ne se produit pour la princesse qui, à tout prendre, préférerait choisir un cheval.
Jusqu’à ce qu’apparaisse sur son cheval noir la princesse Aliénor. Et le sol se dérobe sous les pieds de Pimprenelle.
Très rapidement, elles décident de se marier. Mais le roi et la reine ne sont pas d’accord. Pourquoi? Hé bien, parce que, heu, enfin, c’est à dire que, heu… Ça ne se fait pas. Voilà, c’est pour ça que c’est impossible. Ça ne se fait pas.
D’ailleurs, le chœur des fâcheux se fait rapidement entendre. A-t-on jamais vu?… Ce n’est pas possible! Oooooh!
Des mots cruels, qui se répandent aux quatre coins du royaume et atteignent les deux princesses.
Le roi et la reine vont prendre conseil auprès de la sage Sophie, qui va remettre les choses à leur juste place: Ce qui compte, c’est l’amour, n’est-ce pas?
Au delà du propos, qui est certes rafraîchissant, et de la happy end, salutaire, j’ai surtout été séduite par les illustrations. Elles mêlent peinture et crayonnés et soutiennent parfaitement le propos.
Des personnages crayonnés, tout en mouvement, on dirait presque qu’ils dansent en permanence. Et des décors qui tirent tantôt l’histoire vers le conte de fée tantôt vers la mythologie ou la Grèce antique (allusion je suppose à une période où l’homosexualité ne posait pas tant de problèmes).
La fin reprend la structure traditionnelle du conte, adaptée, bien sûr: « Et les princesses? Elles vécurent heureuses et eurent beaucoup d’enfants ! »
Un épilogue précise comment deux femmes peuvent s’y prendre pour avoir des enfants. J’avoue que ce passage ne m’enchante pas. Pas pour le fond, au contraire, j’apprécie que l’on puisse aborder cette question avec les enfants. Mais parce qu’il nous sort du merveilleux de l’album, dans lequel j’aurais apprécié de rester encore un peu une fois l’histoire finie.
C’est tout de même une joie de voir que deux princesses peuvent désormais avoir des enfants dans un album, en cela « Princesse Pimprenelle se marie » va un peu plus loin que « Heu-Reux », que j’apprécie beaucoup également.
Dès potron-minet, tout un chacun commence à chercher l’amour.
L’oiseau, le renard, la souris, tous sont en quête de celui qui le cajolera, l’embrassera, le câlinera.
La silhouette élégante de chaque animal traverse la page, l’objet de sa recherche se trouvant toujours hors champ. On ne sait pas d’ailleurs si la rencontre aura bien lieu.
Petit à petit, le jour décline et la nuit finit par pointer son nez.
En fin d’album, le petit lecteur retrouve son univers familier, et une invitation à aller se coucher.
Alors oui, c’est un album plutôt grand format et oui, il a les pages en papier, mais pourtant, je vous assure, vous pouvez le lire avec des bébés.
C’est même fortement conseillé.
Les bébés apprécient la diversité et ce serait dommage de les cantonner aux petits formats aux pages cartonnées.
Ce qui rend Amour amour après quoi chacun court adapté aux plus jeunes, c’est son texte, court et à la structure répétitive, dans lequel les enfants trouveront un repère et les images, grandes, lisibles, douces. Je regrette juste qu’on ait un peu le sentiment de voir le travail d’une graphiste plutôt que celui d’une illustratrice: c’est très joli, soigneusement composé mais un peu faible au niveau de ce que ça raconte.
Un petit peu le même sentiment au niveau du texte, qui finalement pourrait se contenter d’énumérer les animaux.
Mais avec les bébés je trouve que le texte un peu plus long permet de s’installer dans la lecture. C’est apaisant et agréable, propice à la contemplation des images.
Rare, cet album l’est à plus d’un titre. Déjà parce qu’il s’adresse aux grands. Il se savoure pleinement à partir de 8/10 ans. Mais comme il est très chargé en émotions je pense que les enfants plus jeunes peuvent l’écouter avec grand plaisir, grappillant des sensations même si l’histoire leur reste parfois obscure.
Rare aussi par son épaisseur, sa densité. Et par la richesse et la maîtrise de ses illustrations. Et par le foisonnement des références iconographiques.
Rare enfin pour le récit lui même, d’une consistance singulière.
Comme un journal intime, l’histoire se raconte à la première personne.
La narratrice est une adolescente solitaire, aux parents éternellement indisponibles.
A travers ses yeux, l’étrangeté du monde est palpable, elle prend la forme d’animaux gigantesques, d’arbres en forme de lapin, de décors surréalistes.
Il n’y a pas un propos unique qui se déroule au fil de l’album, mais plusieurs qui s’entremêlent, qui, ensemble, tissent l’histoire.
La difficulté à entrer en relation (avec ses parents mais aussi avec ses camarades), le deuil quand son grand-père meurt (et le blanc de la page vire alors au gris pâle), la rencontre et enfin la fugue, aux cotés d’un garçon tout aussi bizarre et décalé qu’elle.
Pendant leur escapade, le cadre des images disparaît: le monde, immense, s’ouvre à eux.
A leur retour elle tombe malade, et quand elle sera rétablie il sera parti.
De leur rencontre il reste désormais un souvenir, aussi lumineux qu’une nuit étoilée.
Il faut lire cet album, il faut se laisser embarquer dans la tête de cette adolescente, ressentir avec elle. Puis il faut le relire pour mieux mesurer la qualité des illustrations, y trouver les multiples références.
Et le lire encore une fois, pour l’assimiler, l’intégrer, le digérer. Après de multiples lectures, on peut enfin le garder en soi, il est là, on peut y repenser. On reste nourrit de cette lecture, grandit.
De la vraie littérature.
Je vous en laisse un petit aperçu avec cette vidéo de présentation. Et cette autre vidéo, très touchante, de l’auteur.