Nous retrouvons ici les protagonistes déjà rencontrés lors de leur vacances estivales. Pour leurs vacances d’hiver ils sont partis loin de chez eux, il sont montés dans un avion direction Paris puis visité la France.
Ils ont gardé cette habitude de prendre la pause pour immortaliser les meilleurs instants de leur séjour ici. Et quand ils rentrent au Japon, c’est chargés de souvenirs, les photos bien sûr mais aussi des objets qui trouveront leur place dans leur maison, typiquement japonaise. En observateurs attentifs, nous reconnaîtrons les lieux emblématiques, dans la partie qui se déroule en France comme au Japon, et également deux références en hommage à la littérature enfantine française (je vous laisse le plaisir de chercher, mais si vous ne les repérez pas une note en fin d’ouvrage vous donnera la réponse)
Je suis toujours sensible à la bouille de ces deux personnages, les yeux ronds du chat qui affiche un air sage dont on n’est pas totalement dupes en particulier. Et la couverture qui scintille comme la neige au soleil ne manque pas d’attirer les regards des petits. Une façon sympathique d’aborder l’hiver qui change un peu des représentations habituelles de cette saison.
Comme le précédent, cet album est sans texte, si vous voulez des pistes pour exploiter ce types d’ouvrages, rendez-vous ici.
Loin de moi l’idée qu’il faut absolument des albums cartonnés pour lire avec les bébés. Je dis même régulièrement en formation qu’il y a plein de livres en papier adaptés avec les nourrissons, qui ont un temps d’attention parfois long et qui n’abîment pas tellement les livres.
Ça se complique avec les enfants qui commencent à se déplacer, mettent les livres dans la bouche et veulent tourner les pages eux-mêmes!
Cependant, parce que c’est pratique, parce que c’est un peu moins cher et parce que ça permet de garder les mêmes livres quand les enfants grandissent, on me demande très régulièrement des albums aux pages cartonnées.
Les éditeurs connaissent bien cette demande et rééditent souvent des livres à succès dans ce format (citons par exemple ceux de Chris Haughton ou encore le très réussi Bébé au marché).
Dans les sorties récentes j’ai repéré entre autre ces quatres petits albums que j’aime bien lire avec les bébés, qui sont agréables en bouche, et qui plaisent aussi aux adultes qui accompagnent les enfants (ce qui, vous le savez, est un critère important dans mon travail)
C’est le troisième album de ce format proposé par l’atelier SAJE et, comme les deux précédents, il se reconnaît à son style épuré, ses couleurs vives, ses lignes simples. Les pages sont animées (on peut faire tourner le petit hérisson ou le cacher dans le feuillage) mais tout de même solides. Et ici, petit intérêt supplémentaire, le texte est une comptine (Qu’est-ce qui pique pique pique, qu’est-ce qui pique quand on le prend? C’est mon hérisson mesdames, c’est mon hérisson. Ceux qui la connaissent l’ont désormais dans la tête pour la journée. De rien.)
Un livre accroche idéal, qui attirera l’oreille comme le regard.
C’est parti, petite souris, Emmanuelle Halgand, Motus, 12€
C’est parti petite souris joue également sur des lignes pures, et des images très lisibles. Pas de comptine ici mais un texte très court, celui prononcé par une petite souris malicieuse qui n’hésite pas à aller voir les animaux les plus imposants. Mais elle file si vite de pages en pages qu’ils n’ont même pas le temps de réagir, hop, la voilà partie.
L’histoire de cette petite souris qui n’a pas froid aux yeux ravit les petits, tout comme la diversité des animaux représentés.
Hi! Colette, Catherine Louis, HongFei, 10,90
Hue, Oh, Eh, Ah, Hi, voilà le tout dernier de la série de Catherine Louis!
Comme les autres, il est illustré par des gravures où le noir et blanc domine. Ici le rouge surgit en fil d’album.
Bien qu’il n’apparaisse pas sur la couverture le héros de ce petit album est le chat noir, qui va retrouver la petite Colette pour des jeux pleins d’imagination. C’est simple et joli, le contraste noir, blanc et rouge est toujours très efficace pour lire avec les bébés, il attire leur regard immanquablement. D’ailleurs, cette petite collection a déjà montré ses qualités puisque ce sont des livres qui sont très souvent choisis par les petits.
L’escapade, Marine Schneider, Cambourakis, 10€
Du noir et blanc ici encore (nous savons combien les bébés sont sensibles aux contrastes) à l’exception de la couverture et d’un mot sur chaque page écrit en orange.
Bravant la pluie, un narrateur invisible décide de faire une petite promenade. Il enfile ses bottes et hop, dehors. Il voit des animaux, observe la nature. L’image montre un focus sur un élément important, montré en noir sur fond blanc. C’est très joli et efficace.
Après le très joli Hue !Colette, sorti l’an dernier, nous retrouvons ici les gravures de l’illustratrice Catherine Louis dans un nouvel album tout carton en petit format.
Ici ce ne sont pas des animaux mais des fruits et des légumes qu’elle nous propose de découvrir.
Chaque double page montre deux états d’un même végétal.
De face ou en coupe, entier ou coupé en rondelle, seul ou en quantité.
Les images sont en noir et blanc, mais un mot coloré indique de quelle couleur est la chose représentée. Cela fait un drôle d’effet au lecteur, on imagine spontanément la silhouette noire colorée. C’est presque frustrant et en même temps, le noir et blanc donne une grande élégance aux images.
Et puis, tiens, une petite fantaisie, à la page de la pomme, qui comme nous le savons peut être de plusieurs couleurs, le procédé change légèrement. Ce qui annonce la chute de l’album, qui se décline sur trois doubles pages et transforme cet imagier en petite histoire, avec son héroïne (dont la présence était annoncée dans le titre) et son lot de surprise.
La couleur advient enfin sur les dernières images très joyeuses.
Depuis Tana Hoban, les livres en noir et blancs sont plébiscités pour les jeunes enfants (en raison entre autre d’une idée fausse selon laquelle ils ne percevraient pas les couleurs). Il est vrai que les petits yeux sont particulièrement sensibles aux contrastes et que les bébés apprécient ce type d’image. Ici ils regardent également avec une grande attention les éléments colorés qui se détachent de la page.
A titre personnel, je suis toujours sensible à la valeur esthétique de la linogravure, qui donne une grande force aux images.
Le poisson qui me souriait, Jimmy Liao, HongFei, 2021, 15€90
C’est peut-être avant tout une histoire de solitude.
Un homme qui vit seul, dans une grande ville. Il passe régulièrement devant un grand aquarium et il y a repéré un poisson parmi les autres, qui se distingue par son éternel sourire. Et l’homme n’a aucun doute. Il est convaincu que c’est à lui seul que le sourire s’adresse.
Il achète le poisson et partage avec lui sa vie quotidienne, qui semble terne et monotone mais est sublimée par la présence du bocal à ses côtés, avec le poisson toujours souriant.
Une nuit, le narrateur rêve de son poisson. Ensemble, ils se promènent dans la ville, puis la quittent pour la campagne et enfin arrivent à la mer. Là, ils se baignent. Le poisson est débarrassé du bocal et l’homme se dépouille de ses vêtements. Le cadre de l’image disparaît, il n’y a plus de limite à la liberté de l’homme et de son poisson. Le texte minimaliste, le blanc de la page et l’immensité de la mer accentuent ce sentiment. Le monde leur appartient, ils peuvent se mouvoir sans entrave, rouge aux joues et sourire aux lèvres.
Mais brutalement, l’homme butte contre une paroi et comprend qu’il est prisonnier d’un aquarium géant.
Au réveil, il est tiraillé. Il hésite avant de prendre sa décision. C’est par un bel acte d’amour qu’il va finalement décider de se séparer de ce poisson pourtant “aussi dévoué qu’un chien, aussi affable qu’un chat et aussi attentionné qu’une amoureuse.”
Et les dernières pages de l’album nous offrent une belle vision de la liberté, avec des images qui se passent de texte, des paysages qui se déploient à fond perdu offrant à notre regard l’immensité du ciel au-dessus de la mer.
Le petit format intimiste ne nuit pas à la beauté des images. Le personnage me fait penser à ceux de Sempé, mais il s’inscrit dans des décors colorés à l’aquarelle, où la couleur bleue domine.
“Le poisson qui me souriait” est bien joli album qui interroge les notions de liberté, d’amitié et de sacrifice.
Le petit camion de papa, Mori, HongFei, 2021, 14€90
De la petite narratrice, on ne voit d’abord que les souliers. Dans un plan subjectif, on découvre aussi l’habitacle, les mains grandes et rassurantes de papa, le paysage à travers le pare-brise.
La cabine du camion semble être un espace contenant, plein de petits détails amusants pour l’enfant: souris qui dépasse de la boite à gants, petite pieuvre en décoration.
Pendant que son papa conduit, la fillette chante.
Et, sous son regard, le panorama devient quelque peu étrange.
Une journée dans le camion de papa, c’est du travail pour lui et du plaisir pour elle.
Elle oscille entre réalité et fantasme, imagine des paysages farfelus, proches des jeux d’enfant. Le camion devient jouet qui se déplace sur une table, un chat géant semble vouloir en faire un jouet. Il n’est pas très menaçant cependant, d’ailleurs, ne serait-ce pas celui qui orne le tee shirt de la petite?
la route devient girafe, puis singe.
Le texte est toujours le monologue de l’enfant, qui semble s’adresser au lecteur ou à elle même autant qu’à son père.
Le camion traverse tous ces endroits sans encombres jusqu’à ce que, kling, klang, tuef, teuf, c’est la panne. En pleine forêt!
Mais avec papa, il n’y a pas à s’inquiéter, en un tournemain c’est réparé. Même le chat à l’air confiant. Et la fillette peut se remettre à chanter.
C’est un album qui instaure une ambiance, joyeuse et rassurante.
On a d’abord l’impression que c’est un livre assez simple, mais il s’y passe bien des choses qui nous échappent à la première lecture.
Et, comme dans l’album Vacances d’été, du même auteur, les images sont gaies et douces, incitant à la rêverie.
Vous pouvez vous faire votre propre avis avec cette vidéo:
Quand l’explorateur débarque sur l’île, en début d’album, il semble déterminé et plein d’énergie.
Dans un décor entièrement représenté en nuances de vert, il se détache, en orange fluo.
Très vite, il est confronté à l’hostilité du milieu: chaud, humide, sombre. Il s’enfonce dans la végétation et se fait accepter de la faune. Il se construit un abri pour affronter la pluie, le froid.
L’histoire s’organise comme un documentaire animalier, le texte, comme une voix off.
L’illustratrice varie les cadrages, travellings, plongée, très gros plans s’alternent.
L’attente du protagoniste est longue, il n’en peut plus. Le temps s’écoule et il commence à douter de l’issue. Et s’il ne voyait jamais ce qu’il est venu chercher?
Côté lecteur, on partage son impatience. On veut savoir ce qu’il cherche, mais pourquoi est-il venu là? N’est-il pas satisfait de tous les animaux des nombreuses et magnifiques plantes qui l’entourent?
Non, ce qu’il cherche est plus rare encore.
Au fil des pages, ils se fond de plus en plus dans le décor. Lui qui semblait jeune et plein d’entrain en début d’album à des allures de baroudeur avec sa barbe qui envahit peu à peu son visage et sa tenue qui change de couleur.
Pour mieux nous faire ressentir le temps qui s’étire, l’illustratrice montre sur quatre pages le héros dans la même position, les yeux rivés à ses jumelles, alors qu’autour de lui la nature évolue et que, petit à petit, il change lui-même.
Phases de doutes, de découragement, on subit un petit ascenseur émotionnel.
Et puis le dénouement, qui se passe de mot, intervient au tout dernier moment, in extremis sur la toute dernière double page. On n’ose y croire, et on referme l’album satisfait.
Imprimé en trois couleurs pures, l’orange fluo, le noir et le vert, cet album offre des images saisissantes, qui attirent le regard à coup sûr.
Si je devais exprimer un petit regret concernant cet album, ce serait son titre. Certes il est sobre, parlant et adapté au récit. Mais c’est tout de même le troisième album qui porte ce nom que je chronique sur ce blog, un peu plus d’originalité aurait été bienvenue.
Tout ce que j’aime, Mary Murphy, Zhu Chengliang, HongFei, 2021, 14€50
Tout commence par une fenêtre, ouverte sur le monde. A travers elle, la petite narratrice observe et imagine. Sur le carreau, elle peut dessiner un bonhomme dans la buée. Cette fenêtre, c’est ce qu’elle aime le plus au monde… A part peut-être, la confiture d’abricot. Celle fabriquée par Mamie dans la marmite en cuivre.
Par association d’idées, la fillette va faire la liste de toutes les choses qu’elle aime “le plus au monde” et ses pensées l’amènent à franchir cette fameuse fenêtre, pour faire des allers-retours entre l’extérieur (la rivière, les amis et les explorations) et celui de l’intime dans le foyer (les bons petits plats, la lecture).
De fil en aiguille se tisse le portrait de cette enfant, à travers ses aspirations, nombreuses et riches, qui n’entrent pas en concurrence, puisque toutes ces choses sont ce qu’elle aime “le plus au monde”.
La valse de ces petits bonheurs se termine par l’amour le plus absolu, celui que l’enfant porte à sa mère, à qui s’adresse l’ensemble de l’album.
Les illustrations, à l’aquarelle, ont la même douceur et fraîcheur que le texte.
Il pourrait s’agir d’un dialogue chuchoté le soir, avant de s’endormir, quand parents et enfants font le bilan des bonnes choses qui les entourent, pour amener à un sommeil serein.
En tout cas, la complicité parent/enfant s’exprime avec beaucoup de naturel et de simplicité. On prolonge volontiers la lecture de cet album en énumérant à notre tour toutes les choses qu’on aime “le plus au monde”. Tout ce que j’aime est un album très adapté dans le cadre familial, mais dans le cadre professionnel il permet aux enfants de se projeter dans la chaleur du foyer, de penser aux amis, au doudou, à la famille. Toutes ces choses qui peuvent le rassurer pendant une journée passée à la crèche.
Dès potron-minet, tout un chacun commence à chercher l’amour.
L’oiseau, le renard, la souris, tous sont en quête de celui qui le cajolera, l’embrassera, le câlinera.
La silhouette élégante de chaque animal traverse la page, l’objet de sa recherche se trouvant toujours hors champ. On ne sait pas d’ailleurs si la rencontre aura bien lieu.
Petit à petit, le jour décline et la nuit finit par pointer son nez.
En fin d’album, le petit lecteur retrouve son univers familier, et une invitation à aller se coucher.
Alors oui, c’est un album plutôt grand format et oui, il a les pages en papier, mais pourtant, je vous assure, vous pouvez le lire avec des bébés.
C’est même fortement conseillé.
Les bébés apprécient la diversité et ce serait dommage de les cantonner aux petits formats aux pages cartonnées.
Ce qui rend Amour amour après quoi chacun court adapté aux plus jeunes, c’est son texte, court et à la structure répétitive, dans lequel les enfants trouveront un repère et les images, grandes, lisibles, douces. Je regrette juste qu’on ait un peu le sentiment de voir le travail d’une graphiste plutôt que celui d’une illustratrice: c’est très joli, soigneusement composé mais un peu faible au niveau de ce que ça raconte.
Un petit peu le même sentiment au niveau du texte, qui finalement pourrait se contenter d’énumérer les animaux.
Mais avec les bébés je trouve que le texte un peu plus long permet de s’installer dans la lecture. C’est apaisant et agréable, propice à la contemplation des images.
Rare, cet album l’est à plus d’un titre. Déjà parce qu’il s’adresse aux grands. Il se savoure pleinement à partir de 8/10 ans. Mais comme il est très chargé en émotions je pense que les enfants plus jeunes peuvent l’écouter avec grand plaisir, grappillant des sensations même si l’histoire leur reste parfois obscure.
Rare aussi par son épaisseur, sa densité. Et par la richesse et la maîtrise de ses illustrations. Et par le foisonnement des références iconographiques.
Rare enfin pour le récit lui même, d’une consistance singulière.
Comme un journal intime, l’histoire se raconte à la première personne.
La narratrice est une adolescente solitaire, aux parents éternellement indisponibles.
A travers ses yeux, l’étrangeté du monde est palpable, elle prend la forme d’animaux gigantesques, d’arbres en forme de lapin, de décors surréalistes.
Il n’y a pas un propos unique qui se déroule au fil de l’album, mais plusieurs qui s’entremêlent, qui, ensemble, tissent l’histoire.
La difficulté à entrer en relation (avec ses parents mais aussi avec ses camarades), le deuil quand son grand-père meurt (et le blanc de la page vire alors au gris pâle), la rencontre et enfin la fugue, aux cotés d’un garçon tout aussi bizarre et décalé qu’elle.
Pendant leur escapade, le cadre des images disparaît: le monde, immense, s’ouvre à eux.
A leur retour elle tombe malade, et quand elle sera rétablie il sera parti.
De leur rencontre il reste désormais un souvenir, aussi lumineux qu’une nuit étoilée.
Il faut lire cet album, il faut se laisser embarquer dans la tête de cette adolescente, ressentir avec elle. Puis il faut le relire pour mieux mesurer la qualité des illustrations, y trouver les multiples références.
Et le lire encore une fois, pour l’assimiler, l’intégrer, le digérer. Après de multiples lectures, on peut enfin le garder en soi, il est là, on peut y repenser. On reste nourrit de cette lecture, grandit.
De la vraie littérature.
Je vous en laisse un petit aperçu avec cette vidéo de présentation. Et cette autre vidéo, très touchante, de l’auteur.
Le pousseur de bois, Frédéric Marais, HongFei, 16€15, 2020
Quelque part, en Inde, un jeune mendiant. Quand un vieux fou propose de lui offrir quelques figurines de bois en prétendant que c’est un trésor, il n’est pas convaincu. Mais le vieux, tout en lui expliquant les règles du jeu lui raconte des histoires. Des histoires de cavaliers, de rois et de reines qui mènent des batailles féroces. L’enfant se prend au jeu et devient rapidement imbattable. Au point que sa renommée arrive jusqu’au maharadjah. Le destin de l’enfant va s’en trouver changé et le jeu d’échec prendra une place prépondérante dans sa vie. De mendiant, il devient le pousseur de bois, et partout à travers le monde il ne connait que des victoires.
Devenu vieux à son tour, c’est à une petite fille qu’il va transmettre les figurines et le plateau.
L’histoire, librement inspirée de la vie de Mir Malik Sultan Khan, champion mondial d’échec, est juste suffisamment sublimée pour susciter l’intérêt des enfants tout en restant crédible. Elle est racontée sur un rythme vif, presque haletant. L’image est saisissante, d’une part parce qu’elle est imprimée en trois tons directs, d’autres part parce que les points de vue et les cadrages sont impressionnants: beaucoup de très gros plans (avec toujours des formes dans le fond qui évoquent à la fois le décors et les pièces d’échec) des vues subjectives, des contre-plongées qui accrochent vraiment le regard.
Un très bel album et un thème trop peu abordé en littérature enfantine: la pauvreté.