Le pousseur de bois, Frédéric Marais, HongFei, 16€15, 2020
Quelque part, en Inde, un jeune mendiant. Quand un vieux fou propose de lui offrir quelques figurines de bois en prétendant que c’est un trésor, il n’est pas convaincu.
Mais le vieux, tout en lui expliquant les règles du jeu lui raconte des histoires.
Des histoires de cavaliers, de rois et de reines qui mènent des batailles féroces.
L’enfant se prend au jeu et devient rapidement imbattable. Au point que sa renommée arrive jusqu’au maharadjah. Le destin de l’enfant va s’en trouver changé et le jeu d’échec prendra une place prépondérante dans sa vie. De mendiant, il devient le pousseur de bois, et partout à travers le monde il ne connait que des victoires.
Devenu vieux à son tour, c’est à une petite fille qu’il va transmettre les figurines et le plateau.
L’histoire, librement inspirée de la vie de Mir Malik Sultan Khan, champion mondial d’échec, est juste suffisamment sublimée pour susciter l’intérêt des enfants tout en restant crédible. Elle est racontée sur un rythme vif, presque haletant.
L’image est saisissante, d’une part parce qu’elle est imprimée en trois tons directs, d’autres part parce que les points de vue et les cadrages sont impressionnants: beaucoup de très gros plans (avec toujours des formes dans le fond qui évoquent à la fois le décors et les pièces d’échec) des vues subjectives, des contre-plongées qui accrochent vraiment le regard.
Un très bel album et un thème trop peu abordé en littérature enfantine: la pauvreté.