Vacances d’été, Morin, HongFei, 13€90
Vacances d’été est un album sans texte qui montre, à travers une série de portraits, les activités d’une fillette et de son chat.
Ils sont toujours en pause, face au public, dans une immobilité parfaite, d’une sagesse presque suspecte.
Natation, promenade à vélo, jeux de ballons sur la plage, leurs activités semblent variées.
Mais on ne les voit jamais, on devine qu’elles viennent d’avoir lieu, ou qu’elles vont arriver par les décors, les accessoires, mais les personnages ne sont représentés que figés.
Qu’ont ils donc à cacher, pour arrêter ainsi leurs jeux des qu’on les regarde, ces deux là ?
A vrai dire, j’ai la conviction qu’ils s’en donnent à cœur joie des que le livre est fermé.
Aussi vrai que la lumière qui se rallume dans le frigo quand on a fermé la porte (si, si, j’en suis sûre, je n’ai pas de preuve mais je sais)
Je ne suis dupe ni des yeux ronds du chat, qui feint d’ignorer le canard qu’il a sur la tête, ni du regard franc de la fillette, indifférente a l’eau qui recouvre ses pieds. D’ailleurs, la preuve, on les voit sur un vélo qui roule. Un vélo, quand on ne pédale pas ça tombe, c’est bien connu. Là, il tient droit, comme si il poursuivant sur son élan, alors même que la fillette prend la pause.
J’avoue, je suis assez cliente de cet humour qui cache bien son jeu, et plus je lis cet album, plus je trouve à ses personnages un petit air chafouin qui n’est pas pour me déplaire.
Et puis j’aime beaucoup sa couverture délicatement irisée qui donne envie aux enfants.