La recette miracle, Delphine Bournay, école des loisirs, 11€50.

Voilà un vrai petit Vaudeville, tout en dialogues, avec une unité de lieu (la maison de Taupinette, sous terre, et son entrée juste au dessus, en plan de coupe), des péripéties hilarantes et un dénouement providentiel.

Tout commence par de bons gâteaux, cuisinés par Taupinette, au moment même où, au dessus, le crocodile crie famine.

Croco vient se plaindre chez son amie de l’hiver qui n’en finit pas et de la faim qui le tenaille. Mais Taupinette n’a pas l’intention de partager ses biscuits et elle va inventer mille mensonges pour prétendre qu’elle n’a plus la moindre réserve à se mettre sous la dent.

Les choses se corsent pour elle quand Renard, bien plus généreux, vient partager sa pâte à biscuit, qui a juste besoin d’être cuite. Dans le four de Taupinette. Où elle a caché sa propre production.

Mensonges, quiproquos, intervention inopinée de Mamie au téléphone, Taupinette a bien du mal à se sortir de ce mauvais pas mais heureusement, la chance est avec elle. Sur un malentendu elle parvient à faire illusion jusqu’au bout, et l’histoire se termine dans la bonne humeur.

Je n’ai jamais pensé que la littérature avait pour but d’éduquer les enfants et j’aime assez quand elle joue l’impertinence. Ici c’est jubilatoire de voir comment la petite héroïne s’en sort, en dépit de tout sens moral!

Les enfants sont parfois bien plus formatés que moi et certains affirment avec force que vraiment, elle exagère. Mais au fond, je suis convaincue qu’ils sont bien soulagés de constater qu’un mensonge n’est pas toujours si terrible et qu’on se remet assez bien du pêcher de gourmandise.