Mon grand-père, Anthony Browne, kaléidoscope, 2024, 13€50
Anthony Browne poursuit son exploration des liens familiaux, amorcée en 2000 avec l’album Mon papa.
Cette fois il ne s’agit pas d’un seul grand-père vu à travers les yeux de son petit fils, l’album, au contraire, met la diversité à l’honneur.
C’est ainsi une dizaine de portraits montrant des grands-pères des quatre coins du monde ayant chacun son style qui sont offerts aux yeux des jeunes enfants.
il y a celui qui a l’air très jeune et celui qui possède un chat, le très câlin et le très souriant, celui qui raconte des histoires et celui qui aime les voitures.
On les voit sur la page de droite alors qu’en vis-à-vis l’enfant qui le présente est montré en pied. On peut s’amuser à chercher des points communs, la posture souvent.
Si l’œil est d’abord attiré par les visages des protagonistes, chaque image est riche de détails, sur les vêtements ou à l’arrière plan. On se plait à les explorer au fil des relectures.
En fin d’album, plusieurs portraits de grands-pères, dont certains semblent s’être échappés de peintures célèbres (une des spécialités de l’auteur). Parmi eux, le papa du premier album de la série, reconnaissable à son visage jovial mais aussi à son emblématique robe de chambre. Il a désormais les cheveux grisonnants, le voilà grand-père à présent, la succession des générations est en marche.
Le roi est occupé, Mario Ramos, Pastel, 1998, 16 €.
Je poursuis mon exploration de l’œuvre de Mario Ramos, toujours en vue de cette intervention (que vous pouvez suivre en visio si ça vous branche). À vrai dire, mon texte est prêt, mais, étant contrainte par le temps, il y a plein de livres dont je ne vais pas parler. Dont celui-là, pour lequel j’ai pourtant de chouettes observations de terrain avec les enfants.
C’est un livre jeu interactif, l’enfant est invité à chercher sous des rabats les passages secrets qui mènent vers le roi. L’objectif est de trouver le souverain pour lui expliquer « tout ce qui ne va pas dans le royaume ».
On en profite pour visiter cet archétype de château-fort, avec son vocabulaire spécifique. Partout sont cachées des créatures vertes plutôt joviales.
En fin d’album, on découvre enfin le roi, qui a délaissé son trône pour s’asseoir sur… Les toilettes ! Désolée pour le spoil, mais les réactions des enfants tournent quand même beaucoup autour de cette page. Ils sont ravis de voir que les puissants aussi font caca, et une des réactions qui revient souvent c’est « même la maîtresse va aux toilettes ! » (mes observations proviennent pour beaucoup d’une bibliothèque de rue qui se tient devant une école, le contexte explique sans doute la récurrence de cette remarque.)
On se rapproche de l’album Chhht, lui aussi basé sur des caches à soulever dans un château mais avec beaucoup moins de tension narrative, ici c’est plus doux, on peut s’adresser à des enfants plus jeunes ou plus craintifs. Le roi est occupé nécessite aussi moins de théâtralisation, et quand je le lis les enfants prennent volontiers la parole. Ils me racontent qu’ils n’ont pas peur des monstres (ou alors juste un tout petit peu), ils mémorisent les caches qui mènent au passage secret sur chaque page et sont fiers de me montrer qu’ils l’ouvrent du premier coup, ils commentent les actions des sujets. Aucun enfant n’a relevé que le roi était un chat alors que tous les autres personnages sont des souris. Pour ce que j’en ai vu les enfants sont assez peu inquiets de la salle des tortures où le bourreau chauffe ses instruments. Par contre, ils manifestent un vif intérêt pour la salle du trésor, et certains préféreraient faire main-basse sur les coffres que poursuivre le chemin en direction du roi. Un enfant m’a dit « hop, je prends ce coffre, hop, je remonte l’escalier, hop, je ressors comme je suis venu. » Il a tourné les pages en sens inverse pour revenir à la première et s’est ravisé « en fait, j’y retourne et je prends tous les coffres, sur mon dos ! »
Il a tout de même accepté qu’on aille jusqu’au bout du livre « pour voir ». À la dernière page, découvrant le roi sous le cache, je lui dis « alors, qu’est-ce qu’on lui dit maintenant qu’on l’a trouvé ? » Il m’a répondu « moi c’est bon, j’ai les coffres maintenant, j’ai plus de problème à lui dire ».
Mais quand un petit groupe d’enfant se constitue autour de cet album, en général les discussions vont bon train quant à ce qu’il faut dire au roi. C’est assez marrant de voir comment les gamins de maternelle ont des idées de ce qui ne va pas dans leur royaume personnel. Les revendications tournent beaucoup autour du menu de la cantine ! J’aime bien la façon dont Mario Ramos prend l’enfant par la main pour le rendre acteur et lui donner un pouvoir d’agir. En lui faisant ouvrir les caches, il l’invite à agir, et en lui proposant cette histoire, il l’invite à réfléchir. D’une façon générale, les livres de cet auteur se veulent émancipateurs, ils font confiance à l’enfant, le reconnaissent dans sa capacité à comprendre et à penser le monde. C’est tout simple, c’est ludique, c’est accessible, et en même temps c’est futé et juste assez subversif. Et en plus, c’est drôle, que demander de plus?
Je suis un dragon, Sabina Hahn, école des loisirs, 2024, 14 €. Il y a bien des façons de parler d’identité aux enfants. On peut le faire de façon très frontale, et parfois, c’est nécessaire. Mais les enfants sont aussi réceptifs à des propos plus détournés. Et rien de tel que l’humour pour faire passer une idée l’air de rien. Quand un nouveau venu déboule dans la mare des grenouilles, elles n’ont aucun doute sur sa nature. C’est une grenouille, tout comme elles. La preuve, c’est vert et visqueux, ça vit dans l’eau, il n’y a pas à chercher plus loin, c’est une grenouille (grosse). Elles sont toutes réunies sur la page de droite, parlent d’une seule voix, sont pleines de certitude, il est difficile de leur faire entendre un autre point de vue.
Mais sur la page de gauche, la créature tient à affirmer son identité, il est un dragon, voyons. Un dragon, n’importe quoi, ça n’existe même pas ! C’est maman qui l’a dit, les dragons, les licornes, les girafes et les choux-fleurs, ça n’existe pas, point (ben oui, on est soit chou soit fleur, pas les deux). Elles sont plutôt marrantes, les grenouillettes. Pas agressives, pas méchantes ni rien, souriantes même, elles n’ont visiblement aucune conscience de la violence de leur propos même quand elles affirment : « C’est trop triste ! Tu ne sais même pas qui tu es. On va te le dire nous. Tu es une grenouille. »
Bon, il est temps de s’affirmer, il balance un tonitruant (et enflammé) « Je suis un dragon très en colère » Ça explose un peu quand ça sort, forcément (pourtant, c’est pas comme ça qu’il faut faire, maman grenouille l’a bien expliqué, quand on est en colère on compte jusqu’à dix, tavu) Le message finit par passer, il sera reconnu dans son identité, les grenouilles prennent une petite leçon d’acceptation de l’autre et le lecteur peut en retenir que la première impression n’est pas toujours la bonne. D’ailleurs, dans ce livre, y’a un truc, pendant tout l’album tu crois que c’est un rocher et en vrai c’est une tortue alors, ça prouve. Bref, pari réussi pour cet album qui traite avec malice et humour un sujet de société très actuel.
Dans la forêt sombre et profonde, Delphine Bournay, l’école des loisirs, 2021, 12€
Attention, attention, voilà un album qui fait un peu peur, je vous aurai prévenu. D’ailleurs, voyez le titre, l’image de couverture, les choses sont claires, nous avons affaire à des créatures inquiétantes.
D’abord, on n’en perçoit que les yeux, et ce n’est déjà pas rassurant. Puis ce sont des crocs, pointus et acérés, qui se détachent dans le bleu nuit de la forêt.
Et, pire que tout, des hurlements soudain déchirent la nuit.
Sur la page de gauche, en vis-à-vis de la forêt sombre et profonde, apparaît alors… Un loup. Enfin, une louve plutôt. En pyjama. Et elle n’a pas l’air très très contente. Elle voudrait bien dormir, et ce sont ses petits qui dérangent ainsi tout le monde dans la forêt sombre et profonde.
Les loupiots sont tout de suite beaucoup moins menaçants quand on comprend qu’ils hurlent à la lune pour réclamer le bisou du soir. Qu’ils ont déjà eu, les bougres! Donc ils réclament une histoire. La louve commence à perdre patience, ils ont eu leur histoire, il est temps de dormir maintenant.
Je l’avoue sans honte, je me suis immédiatement identifiée à la maman louve et j’ai fortement compati quand elle s’est trouvée contrainte de chanter une berceuse pour ses petits, qui n’étaient pas prêts à se laisser spolier d’une partie du rituel du soir.
C’était une bien belle idée de les avoir mis dans le noir et de ne montrer d’eux que les dents et les yeux, tels des petits carnassiers insatiables qui en demandent toujours plus.
Seul celui qui semble chargé des négociations est montré dans la lumière de la page de gauche. Il porte le même pyjama que sa mère et il est tout de même bien mignon, cherchant tous les prétextes pour retarder l’heure du coucher.
D’ailleurs, les marmots s’identifient autant aux petits loups que moi à leur mère. Voilà en tout cas un album qui fera bien marrer toute la famille.
Tut-tut Yuichi Kasano, école des loisirs, 2021, 8€
Il y a des auteurs qui sont vraiment forts pour capter l’attention des enfants en quelques pages, trois mots et quatre dessins.
Yuichi Kasano est de ceux-là. Il excelle dans les albums complexes, qui transmettent beaucoup d’informations, à la limite du documentaire par exemple dans « Cueillons les feuilles de thé » mais il est également remarquable quand il fait des petits albums aux pages cartonnées destinés aux tout petits.
Ici, un bus, rouge, qu’un simple point noir sur le pare-brise suffit à personnifier. À son bord, trois petits cochons, museau au vent, tout contents. Voilà une moto. Tut-tut, le bus rouge la double. Puis un taxi. Et même un (gros) camion.
Le bus rouge double tout le monde, les petits pourceaux en sont ravis.
Les voilà arrivés à destination, maman les attends. Dès demain, ils remonteront dans le bus rouge.
Mais les enfants à qui vous lirez cet album n’attendront certainement pas le lendemain pour vous demander de recommencer!
C’est un petit album d’une remarquable efficacité, qu’on relit en boucle avec toujours le même plaisir.
Sorti d’abord en 2018 cette nouvelle édition propose un format légèrement plus petit, idéal pour les petites menottes des mouflets, qui apprécient également de le feuilleter tout seuls.
Notre boucle d’or, Adrien Albert, école des loisirs, 2020, 12€50
Dans la maisonnette rose habitent deux gros ours: Papa et maman ours. Il y a aussi leur tout petit ourson.
Aujourd’hui, ils plantent des bulbes dans le jardin.
En leur absence, un petit garçon s’approche de la maison et, sans sonner, ouvre la porte et entre. Quel malpoli!
Sur la table sont posés deux grands bols de chocolat chaud et un plus petit. Sans gêne, l’enfant monte sur une chaise haute et tente d’attraper un bol. Mais le maladroit bascule et se retrouve au sol dans une flaque de chocolat. Il se relève et déambule dans la maison, semant des traces de chocolat partout.
A leur retour, les ours découvrant les dégâts ne sont pas très contents…
Boucle d’or est un conte très souvent adapté en littérature enfantine, sans doute parce qu’il s’adresse aux tout petits et qu’il permet de nombreuses interprétations.
Les auteurs et illustrateurs s’en donnent à cœur joie avec cette trame et laissent libre court à leur créativité. On peut ainsi voir des versions très graphiques, comme chez Olivier Douzou, ou une boucle d’or aux cheveux noirs.
Mais c’est la première fois que je vois une version où le protagoniste est un garçon. Et pourquoi pas. Après tout, le petit chaperon rouge est bien une fillette!
Adrien Albert s’émancipe aussi de l’idée, trop souvent admise, selon laquelle le papa ours est forcément plus gros que la maman et que ses possessions sont à l’avenant. Ici ils sont mis sur un pied d’égalité: chaises et bols sont de la même taille et ils font manifestement lit commun.
Il en va de même pour les parents de boucle d’or, que l’on rencontre à la fin de l’album et qui travaillent de concert dans la bergerie, sans hiérarchie apparente entre eux.
Outre ce traitement égalitaire entre les genres auquel je suis (vous le savez sans doute) sensible, Notre boucle d’or propose une version très plaisante du conte traditionnel.
Souvent, avec cet auteur, on part d’un univers très ancré dans le réel puis ça dérape vers le loufoque.
Ici c’est l’inverse, on a d’abord les animaux qui parlent et on finit dans une histoire de voisinage tout à fait classique.
J’aime assez cette façon dont Adrien Albert brouille les pistes entre le réaliste et le fantastique.
Et puis il y a toujours les bouilles très expressives de ses personnages (mention spéciale à la bouille des ours quand ils sont successivement en colère puis effrayés) et les aplats de couleurs vives qui attirent l’œil (cette forêt rose, quelle merveille!).
Si vous voulez en savoir plus sur son travail, vous pouvez l’écouter au micro de Marie Richeux dans l’émission de radio Par les temps qui courent.
Jack, Gabriel gay, école des loisirs
Parfois, quand on est petit, on a très envie d’être sage, on sait comment faire (ou plutôt que ne pas faire) pour être sage, mais voilà, on n’y arrive pas.
Faut dire, c’est pas toujours facile de se retenir.
Pour Jack, le petit chien, c’est une vraie gageure de se retenir de creuser dans le jardin.
Pourtant, papa maman sont très clairs sur le sujet: pas de trou dans la pelouse !
Bon, allez, juste un tout petit, ça se verra pas.
Oups, ça c’est vu.
La sanction tombe immédiatement : privé d’os et de caresse. C’est rude.
Alors, quand de nouveaux trous apparaissent sur la pelouse, Jack refuse de porter le chapeau, il cherche le responsable.
Les enfants se reconnaissent souvent dans le petit chien, victime à la fois de ses pulsions (impossible de se retenir de faire une bêtise) et d’une injustice.
Il faut dire qu’il a une petite bouille touchante qui force l’empathie.
Quand j’ai commencé à travailler avec cet album, j’ai très rapidement eu des retours négatifs de la part des adultes (parents ou professionnels) sur le couple de vieux qui sert de parent à Jack.
Ils n’ont pas vocation à être un modèle d’éducation, évidemment. Entre gronderie, chantage affectif, jugements hâtifs, on n’a pas très envie de se reconnaître en eux.
Mais je ne vois pas du tout en quoi c’est problématique de montrer dans une histoire des parents qui qui se comportent mal (voire carrément maltraitants, ce qui n’est pas le cas ici).
D’ailleurs, les enfants ne s’y trompent pas, ils savent bien que ce n’est qu’une histoire, et pas la vie (la vraie vie est parfois bien pire). Ce qui les intéresse je pense, c’est surtout les sentiments de Jack. Quel enfant ne s’est jamais senti accusé à tort? Quel bambin ne s’est jamais senti un peu minable après avoir fait une bêtise? Ce sont ces sentiments là qu’ils ont besoin d’éprouver dans la sécurité d’une histoire.
En tout cas, ils se font lire et relire cet album, ce qui me semble confirmer qu’il se passe quelque chose d’important dans leur tête à ce moment-là.
Pour accompagner la construction psychique des enfants, les livres ne peuvent pas raconter uniquement des histoires de gens gentils à qui il arrive des choses plaisantes.
Par contre, s’agissant de jeunes enfants, je pense qu’ils ont besoin d’histoires qui se finissent bien, ce qui est le cas ici, rassurez vous, Jack obtiendra finalement son os et plein de caresses.
C’est qui chat ? Michel Van Zeveren, pastel, école des loisirs, 9€
Papa et maman, dont on aperçoit les jambes sur la première page, peuvent s’éclipser. Le chat est là, le bébé est en bonne compagnie.
Ils se découvrent mutuellement, et partagent des jeux sensoriels et joyeux: Câlins, chatouilles, mouvements. Entre un petit brin d’inquiétude et curiosité, on se cherche, se fais connaissance, on joue, tout en douceur.
Un trait minimaliste, qui met en valeur les expressions et la complicité des personnages, associé à un texte court qui joue sur les sonorités.
C’est tout tendre et parfaitement adapté aux plus jeunes enfants, j’ai généralement beaucoup de succès quand je le lis à des bébés.
Dans mes séances de lecture j’ai également constaté qu’il attire les parents, qui le trouvent adorable. Et je partage tout à fait leur point de vue.
J’ai toujours trouvé que Michel Van Zeveren avait un trait qui pouvait convenir aux bébés, et si j’apprécie beaucoup ses précédents albums qui sont généralement axés sur l’humour et l’histoire elle même, je suis contente qu’il fasse aujourd’hui un livre pour les plus jeunes, où ce sont les sensations et les émotions qui dominent.
Bonne nuit tout le monde, Komako Sakaï, Chihiro Ishizu, école des loisirs, 7€
Je ne sais pas vous, mais moi je trouve qu’il n’y a pas grand chose de plus apaisant qu’un bébé endormi. A part peut-être un chaton qui dort. On trouve les deux dans ce très joli album. Et quand en plus c’est Komako Sakaï qui leur donne vie avec ses pinceaux, je fonds littéralement.
L’histoire se résume en quelques mots : après avoir vaqué a leurs occupations, le papillon, les chatons, les pommes, le petit train de bois vont s’endormir. Qui sur une feuille, qui dans un panier ou sous un tabouret. Puis c’est au tour de la petite Louise de prendre son doudou et de dire « bonne nuit tout le monde » avant d’aller au lit à son tour
Chacun a sa place, les pommes ont autant d’importance que les chats, comme cela peut être le cas pour le jeune enfant.
On trouve dans le texte la même douceur et la même simplicité que dans les images.
Un joli album qui peut accompagner le rituel du coucher, mais rien n’empêche de le lire a tout moment de la journée.
Il est parfait pour lire aux bébés et séduit aussi les plus grands ou les parents.
Vive le sport, Ole Konnecke, école des loisirs, 12€80
Décidément, je suis très sensible à l’humour un peu pince sans rire de cet auteur!
Vive le sport se présente comme un documentaire, illustré avec des animaux très expressifs.
Le texte semble surtout descriptif, des phrases courtes, qui vont à l’essentiel en décrivant brièvement chaque activité.
Et pourtant, il prête à sourire a plusieurs reprises.
Mais c’est surtout de l’association du texte et de l’image que naît cet humour délicat et délicieux qui fait qu’on ne se lasse pas de cet album au fil des lectures.
Il y a la répétition du mot « merveilleux » qui rythme l’histoire, puisque (bien sûr) chaque sport présenté l’est.
Ce qui vaut des phrases telles que: « La boxe est un sport merveilleux.
Deux boxeurs se font face et de frappent jusqu’à ce que l’un ait gagné »
Je suis peut être bonne cliente mais je trouve cette phrase pleinement savoureuse.
« La pêche est un sport merveilleux. Pour les pêcheurs comme pour les moustiques » me plaît beaucoup aussi.
Au fil de la lecture, on se demande sans cesse quel est le degré d’ironie. Élevé, probablement.
Les animaux qui s’adonnent à ces pratiques le font avec un tel sérieux!
La girafe qui oublie sa perche pour sauter, tout en gardant son air concentré est cocasse, tout comme son sourire quand elle atterrit finalement sur la tête (après un saut magnifiquement réussi).
On en vient à se demander quel genre de sportif est l’auteur, la réponse réside peut-être dans cet autre extrait: « L’aviron est un sport formidable. On s’installe confortablement sur la berge, on mange, on boit et on encourage les athlètes quand ils passent à toute vitesse. »
Un bel album au format généreux, qui se prête à la lecture à voix haute et que j’imagine très bien investit par les enfants entre eux.