Jour de lessive, Frédéric Stehr, école des loisirs

Il y a des albums que je perds de vue. Je les égare, les oublie dans un des lieux où je travaille, ils sortent de mes pensées. Et puis un jour, ils ressurgissent et je me demande comment j’ai pu aussi bien me passer d’eux.

Jour de lessive était sans doute là, sur cette étagère, depuis plusieurs années mais, à cause sans doute de son format souple (mon exemplaire faisait partie de l’abonnement de l’école des loisirs) mes yeux n’étaient pas tombés dessus. Quand une fillette l’a sortie et me l’a tendu pour que je lui lise, j’étais vraiment contente de le retrouver! Et nous avons passé un bon moment ensemble, autour de cette histoire tendre et charmante.

Héléna est une fillette qui, tranquille, joue seule au bord de la rivière. Au loin, on peut apercevoir une maison, la sienne sans doute, mais aucun adulte ne l’accompagne.

A ses côtés, une petite souris s’affaire, rapidement rejointe par d’autres animaux (le castor, la grenouille et les ratons-laveurs), elle savonne, frotte et rince son linge en chanson.

Quand Héléna décide de retirer ses vêtements pour les laver aussi, chacun à quelque chose à lui prêter: savon, planche, fil à linge. Elle finit toute nue, juste à temps pour le grand bain.

La nudité de l’enfant est montrée ici de façon très naturelle, avec beaucoup de pudeur. Elle participe au sentiment de liberté que l’on ressent à la lecture de cet album.

La nature esquissée au trait gris fait ressortir la rivière et les animaux mais aussi un papillon par ci, une libellule par là. La simplicité des images va de pair avec celle du moment partagé.

Je suis toujours très sensible au coup de crayon de Frédéric Stehr et la petite Héléna est une fillette comme je les aime: joyeuse, naturelle, malicieuse. On la retrouve d’ailleurs dans L’infirmière du docteur Souris où elle se montre futée et serviable.

La petite à la quelle j’ai lu cet album l’autre jour avait l’air de se reconnaitre pleinement dans le personnage, et elle affichait un sourire grandissant au fil de la lecture.

Quand le livre a été finit, elle l’a pris pour le regarder à nouveau toute seule en pointant les animaux et en faisant des commentaires à voix haute, sous le regard émerveillé de sa mère.