Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler des éditions les grandes personnes.
Incontournables sur mon blog, cette maison d’édition se distingue par son appétence pour l’art et ses livres objets souvent atypiques. Elle a été crée par Brigitte Morel à la suite de la disparition des éditions Panama et reprend une bonne partie de son catalogue (mais malheureusement pas les titres étrangers, donc le fabuleux Travaux en cours reste introuvable)

Nées en 2009, les éditions les grandes personnes éditent une vingtaine d’ouvrages par an. Oui, ouvrage, le terme est sans doute mieux choisi que « livre », tant ils sont proches parfois de la sculpture ou du jeu.

On identifie sans peine le logo, bien qu’il soit toujours différent, intégrant un élément graphique de chaque livre. De la même façon, on reconnaît la patte de la maison dans une très grande variété de formes d’album et de type d’image.

Chez les grandes personnes, on trouve des très grands formats avec par exemple les albums de Joëlle Jolivet (dont je suis particulièrement fan, elle pratique la linogravure et ses livres sont toujours magnifiques) ou de Bernadette Gervais (qui pratique plutôt le pochoir) ou de tout petits formats, comme certains albums de Martine Perrin qui tiennent dans la main d’un jeune enfant.
On trouve de très nombreux pop-up, des leporellos (livres paravents), des livres à flap (avec un cache à soulever) et même des flip-books (vous savez, ces petits livres que l’on feuillette rapidement pour faire défiler les images façon dessin animé).

Niveau image se côtoient des photos, avec des auteurs tels que François Delebecque, Claire Dé ou encore Ianna Andréadis, des images épurées (comme celles d’Emma Giuliani) ou foisonnantes de détails (citons par exemple le formidable Ma maison )

Et puis il y a les livres objets, souvent inclassables, comme Prendre et donner, de Lucie Félix, un hybride entre le puzzle et le livre, qui d’ailleurs fait échos à Reverso, de l’artiste japonais Katsumi Komagata, également édité en France par les éditions les grandes personnes.

Le travail éditorial est évidemment extrêmement soigné, avec de telles ambitions esthétiques c’est indispensable. L’éditrice, Brigitte Morel, suit elle même de très près tout le processus de création. Le résultat est à la hauteur, chaque album est un bel objet.

On me fait parfois remarquer que ce sont des livres pour adultes. Certes, ils sont beaux et les adultes amateurs d’art peuvent y trouver leur compte. Mais dans le cadre de mon travail je les lis aux enfants, y compris à des enfants qui ne sont pas spécialement lecteurs et ils sont souvent choisis et appréciés. Il ne faut pas penser que parce que ce sont de beaux livres ils sont difficiles d’accès, c’est même parfois exactement le contraire. Le cherche-et-trouve Où est Momo? par exemple rencontre toujours un franc succès sur le terrain. Tout comme les imagiers à caches de François Delebecque. Et l’imagier pour jouer, de Pascale Estellon fait partie de mon top 20 pour les bébés, tant il est apprécié des tout petits.

Les éditions les grandes personnes ont un site internet, une page facebook et un compte instagram.