ABC de la nature, Bernadette Gervais, éditions les grandes personnes, 22€50, 2020
Au fil des albums, Bernadette Gervais semble s’être spécialisée dans les images très réalistes, d’une précision digne d’un documentaire.
Elle semble aussi avoir une certaine inclinaison pour les albums aux format généreux, qui permettent à ses illustrations de se déployer au mieux. On peut citer par exemple le très beau “Aximanu”, dessiné en duo avec Francesco Pittau.
C’est le cas avec le magnifique ABCde la nature qui présente sur chaque double page plusieurs insectes, animaux ou végétaux.
De facture classique, l’album semble chercher la précision et la beauté plus que l’originalité dans la démarche.
Cependant on y trouve des bestioles peu montrées et des légumes improbables.
Certes, on n’échappe pas aux classiques yack et zèbres, mais ils sont au côté de mots bien plus rares. Je vous laisse les découvrir dans les dernières pages.
Au-delà du côté abécédaire, cet album peut être appréciée à tout âge pour la très grande qualité de ses images (ça semble très réducteur de parler d’illustration dans ce cas). La technique utilisée, à base de tampons et d’éponges, est parfaitement maîtrisée et le rendu est spectaculaire.
Smack! et Hmmm… Tupera Tupera, éditions des grandes personnes, 11€50
Je vous parlais récemment de la maison d’éditions les grandes personnes et de son attrait pour les livres aux formes atypiques.
En voilà deux nouveaux exemples, venus du Japon.
Ce sont deux flip books, vous savez, ces petits livrets dont on doit feuilleter rapidement les pages pour faire apparaître une histoire en mouvement, façon dessin animé.
Une forme, donc, qui se lit forcément rapidement et qui généralement incite à la répétition: On le regarde une première fois pour voir de quoi il s’agit et avoir la surprise de la chute, une deuxième pour bien comprendre l’histoire (car il y en a une), une troisième pour savourer les détails qui nous ont échappés jusque là et ensuite encore juste pour le plaisir.
J’ai très peu de flips books dans mon fonds de livre professionnel, et c’est dommage parce qu’ils sont parfaits pour mon métier.
Je suis amenée à lire à des enfants dans la salle d’attente d’une PMI par exemple, avant qu’ils voient le médecin. Les bambins dans ces moments là peuvent être stressés, avoir envie de jouer, on peut être interrompus pour la consultation à tout moment.
Un petit flip-book c’est la possibilité de rentrer dans un récit et d’en sortir aussitôt, on peut le regarder vite fait debout, puis décider ou non de le lire une fois de plus.
La forme même est très ludique, elle attise la curiosité des enfants les moins habitués aux livres. Ils perçoivent tout de suite que c’est une lecture offerte, que ma seule attente c’est qu’ils passent un bon moment. Et, comme ça va vite, personne ne leur reproche de partir avant la fin.
Niveau manipulation, c’est assez intéressant d’observer les petits avec ces livres. Une fillette de 18 mois a passé un long moment à essayer de faire défiler les images, calant parfois le livre entre ses genoux pour y parvenir, quand elle me l’a finalement tendu pour que je fasse défiler les images, j’ai lu dans ses yeux que je faisais là une sorte de magie.
De ces deux titres, c’est Smack! qui a ma préférence. Une charmante histoire de gourmandise et bisous échangés sur (et sous) un joli petit pont de bois.
Hmmm… quant à lui commence aussi par de la gourmandise. Il repose sur un humour proche de l’enfance (et, à ma connaissance très apprécié au Japon), qui, je dois l’avouer, n’est pas ma tasse de thé. Je ne vous en dis pas plus mais je vous laisse le découvrir dans cette petite vidéo.
Il est cependant affectionné des enfants qui aiment le regarder, seuls ou à plusieurs, parfois presque en cachette, ce qui semble augmenter leur plaisir! J’imagine déjà son succès en bibliothèque de rue avec des enfants de maternelle voire plus grands.
Qui suis-je? Claire Dé, les grandes personnes, 24€50
Ce qu’il y a de vraiment chouette, avec la littérature enfantine, c’est qu’elle peut prendre des formes multiples, que l’album pour enfant peut se décliner en formats, matières, types d’illustrations très variés et que les possibilités sont infinies.
La maison d’éditions Les grandes personnes édite régulièrement des ouvrages atypiques, qui souvent sont à la frontière du jeu et du livre. De véritables objets artistiques qui incitent l’enfant à participer activement à la lecture.
Et pour cela, elle collabore avec des auteurs qui inscrivent leur travail dans une pratique artistique plus large.
C’est le cas avec la photographe Claire Dé, qui fait des livres mais aussi de la scénographie et propose des expositions ludiques dont les enfants sont de véritables acteurs.
Qui suis-je? est un grand livre frise, qui se déplie en accordéon sur plusieurs mètres. Au recto, des photos d’enfants qui manipulent des fruits. Au verso, les végétaux sont mis en scène façon Archimboldo, pour former des visages colorés.
D’un côté comme de l’autre, les couleurs sont acidulées comme un jus de citron et vives comme un champ de fleur au printemps.
Les photos sont très composées, lumineuses, joyeuses.
On peut feuilleter l’ouvrage comme un livre classique ou le déployer, en paravent ou à plat sur le sol. Selon la façon dont on va le présenter, il sera exploité et exploré différemment par les enfants. J’en ai vu qui passaient d’un côté à l’autre, pour comparer les visages des bambins et ceux créés en fruits, d’autres qui aimaient s’allonger à plat ventre, face au livre, et passer chaque visage en revue consciencieusement. Le texte nous invite à deviner de quel fruit il s’agit, et ce n’est pas toujours facile. Alors on cherche, on se trompe et si besoin, on vérifie avec les petites fiches descriptives qui complètent l’ouvrage.
Je pense que dans un cadre d’apprentissage il y a beaucoup à tirer de cet album.
Moi qui fréquente les enfants dans un cadre purement ludique, qui ne lit aux enfants que pour leur plaisir, je n’utilise généralement pas les cartes, mais j’ai constaté que quand je les laisse à disposition des enfants, ils inventent avec des jeux auxquels je n’aurais pas pensé.
Ma maison, Laetitia Bourget, Alice Gravier, les grandes personnes, 20€
En raison de sa jaquette, on ouvre cet album accordéon directement sur sa première page et on est immédiatement happé par le récit. Un narrateur invisible nous entraine sur le chemin qui mène à sa maison. Un chemin qui se fait en train, en car et à pied. Il faut prendre son temps, les grandes illustrations attirent notre regard. On ne se presse pas, il faut laisser l’œil découvrir l’écureuil ici, le geste tendre d’un bambin qui met son pouce dans la bouche là et puis les fleurs, partout, magnifiques, luxuriantes, une vraie bouffée d’oxygène.
Étonnamment, alors qu’on découvre un lieu inconnu on se sent chez soi, il y a du familier dans l’air et une atmosphère chaleureuse. Chaque personnage croisé semble prêt à nous saluer.
On tourne les pages ou on déploie le leporello, dans les deux cas la lecture est fluide, comme un traveling latéral.
Quand on arrive à la dernière page la maisonnette est là, parfaitement insérée dans son écrin de verdure.
Alors on passe de l’autre côté du paravent et on entre.
On quitte le monde très végétal de l’extérieur, même s’il est rappelé régulièrement dans l’image.
Il n’y a toujours pas de protagoniste mais la maison est pleine de vie, les personnages sont très présents, bien qu’on ne les voit pas.
Chaque double page nous montre une pièce différente, on comprend qu’on est dans une famille qui compte deux enfants, en étant très attentifs, on peut même découvrir leurs prénoms.
Je pense que si cet album est si touchant c’est parce qu’il nous convie dans l’intime. Il y a une vraie générosité dans la démarche. On est accueillis par ce narrateur invisible dont on se sent pourtant si proche.
Les enfants en font volontiers un jeu, avec ses pages cartonnées et son grand format, il peut faire une cabane, on peut alors être “pour de vrai” dans la maison, s’amuser à passer de l’intérieur à l’extérieur.
C’est aussi un cherche-et-trouve, le verso de la jaquette propose des vignettes à retrouver dans les pages. Cette précaution n’était pas nécessaire, les bambins, spontanément, s’amusent à relever les détails qui les touchent particulièrement.
Mais où est Momo? Andrew Knapp, les grandes personnes, 10€
Momo, c’est le cabot qui sur la couverture nous regarde avec sa tête penchée sur le côté. Il louche un peu Momo, mais pour jouer à cache-cache, c’est le plus fort.
Sur chaque page de droite, il est photographié dans un espace différent (librairie, jardin, cuisine, fête foraine etc), plus ou moins dissimulé dans l’image. Le jeu c’est de le trouver mais également d’y trouver trois objets, présentés hors contexte sur la page de gauche.
Un cherche-et-trouve adapté aux plus jeunes des lecteurs. Il faut dire que les bébés n’ont pas leur pareil pour dénicher le détail de l’image, ils ne se lassent pas de faire des recherches, tous sens en éveil, et de faire des liens entre les différentes choses qu’ils rencontrent. Alors mettre en relation l’image de la page de droite, et celle de gauche, c’est largement dans leurs cordes.
Ils scrutent, repèrent puis pointent joyeusement la tête du chien qui émerge d’un tas de peluches ou qui se camoufle dans les hautes herbes du jardin. Certains adorent chercher aussi les autres objets, d’autres se concentrent sur Momo, et puis il y a ceux qui lisent cet album comme un simple imagier, ils désignent, parfois nomment les objets et s’ils sondent l’image ce n’est pas pour participer au jeu de recherche.
Chacun sa démarche de lecteur, en tout cas tous apprécient.
Il faut dire que Momo est franchement attachant et que le travail photographique est de qualité. Avec un jeu de résonance entre les couleurs de la page de droite et de gauche, chaque double nous plonge dans une ambiance. L’auteur est canadien et ses photos sont juste assez dépaysantes et suffisamment familières à la fois.
Le rendez-vous de Monsieur chat, Marie Poirier, les grandes personnes
Cette histoire toute en image, en linogravures lumineuses, nous entraîne à la poursuite de Monsieur Chat, qui lui même suit une fillette.
Des personnages, nous ne voyons que le dos et parfois moins encore: Monsieur Chat se dissimule dans les feuillages, parfois on ne perçoit de lui que le bout des oreilles. Mais sa silhouette noire se détache nettement sur la page et les enfants, bien vite, la repèrent et la pointent. La petite fille, elle, a une longue chevelure, surmontée d’un chapeau jaune. Étonnamment, les enfants s’y intéressent généralement moins qu’au félin et moins même qu’à la tache ronde du soleil, visible sur toutes les pages sauf une, et que l’on voit grossir au fil du récit.
Les rues que traversent les protagonistes, bleues et blanches, évoquent volontiers le bord de mer (pour moi c’est la Grèce, mais chacun peut y projeter ses propres souvenirs de vacances) et on n’est pas surpris de découvrir que le rendez-vous aura lieu au bord de l’eau.
Après vu d’en haut, Marie Poirier explore un nouveau point de vue qui, une fois de plus, met en jeu la capacité de lecture de l’image des enfants. Ils savent bien que les personnages ont un visage, un regard (on aperçoit furtivement celui du chat dans un miroir) et s’en font probablement une image mentale. A la fin de l’album, ils sont généralement très satisfaits quand, enfin, des personnages leur font face (je vous laisse découvrir les quels).
Comme souvent les albums sans paroles, ce livre grade quelques mystères pour lui, ce qui permet aux enfants de s’interroger et de laisser libre cour à leur imagination pour compléter l’histoire.
Mais les plus jeunes peuvent aussi prendre plaisir à contempler les images, peut-être même sans chercher un récit dans la succession de tableaux qui suffisent à les émerveiller.
Si vous avez des difficulté avec les albums tout en image, vous trouverez quelques pistes pour les utiliser ici.
La noisette, Anne-Florence Lemasson, Dominique Ehrhard, Les grandes personnes, 17€50
Voilà un merveilleux livre pop-up aux découpes précises, aux pliages impeccables, aux formes parfaites, comme on y est habitués avec cet éditeur.
La neige tombe à travers la fenêtre. Dehors, un écureuil se hâte. Alors qu’il prépare ses provisions pour l’hiver, une noisette lui échappe.
Petit à petit, la neige la recouvre, tandis que différents animaux se promènent à leur tour dans le jardin. Une petite souris d’abord, fine et discrète, puis une mésange d’une grande délicatesse et des corbeaux qui se détachent, très impressionnants, sur le blanc de la page.
On en prend plein les yeux et puis on touche aussi, le beau papier épais, les ronds de la neige en sur-impression.
Des traces de pas témoignent du passage de chaque animal, comme la neige, elles disparaissent petit à petit. Et quand l’herbe réapparait, une belle surprise nous attends.
J’ai pas mal travaillé avec ce livre depuis plusieurs semaines, je l’ai lu à plein de bébés et j’ai laissé de nombreuses petites menottes y toucher. Bien sûr, il faut toujours accompagner avec attention la lecture des livres fragiles, mais il résiste bien. Et puis, quel plaisir de partager cette lecture avec les bambins. Ils se laissent à chaque fois surprendre, chaque page tournée est sujet d’un véritable émerveillement.
Le texte, simple, est joliment tourné et peut convenir à un tout petit. Je l’ai lu à des bébés de quelques mois qui n’ont pas boudé leur plaisir.
En collectivité, j’éviterais bien sûr de le laisser en libre accès, mais avec un adulte disponible, on peut le lire à un petit groupe.
Fruits, fleurs, légumes et petites bêtes… François Delebecque, les grandes personnes 15€
Isbn: 978-2-36193-222-0
Après les animaux et les moyens de transport, François Delebecque photographie le potager. Quand j’ai vu la couverture sur le catalogue je me suis dit “oui, la couverture est belle (avoir un album des grandes personnes entre les mains c’est toujours avoir un travail d’éditeur soigné), oui, la thématique est sympa mais bon, j’ai déjà tous les autres de ce photographe, est-il bien nécessaire d’avoir celui là aussi”
Et puis j’ai vu l’album dans ma librairie et la réponse s’est imposée. Il me le fallait. D’urgence. François Delebecque a la capacité de se renouveler dans chacun de ses albums alors même qu’il décline le même mécanisme à chaque fois.
On découvre dans les pages de ce livre les fruits dans un contexte inhabituel. On s’amuse à essayer de deviner comment les enfants vont recevoir les images: “tu l’auras reconnue, toi, la silhouette des pommes de terres, si tu n’avais pas su lire?” “Tiens, j’ignorais que les kiwis poussaient comme ça”. Et quand on soulève les caches, quelles surprises dans chaque photo! Ah, comme elles brillent ces cerises (“il les a essuyées, c’est pas possible!”), comme elles semblent douces ces pêches. Et puis quelle bonne idée d’avoir mis aussi les petites bêtes. Belles, touchantes ou, brrr, un peu dégueu, les enfants hésitent alors à toucher la photo. Et la surprise encore quand une double page présente les outils de jardin, ce que le titre avait omis (oui, l’image de couverture l’annonçait, mais non, je ne m’y attendais pas pour autant, j’ai encore des progrès à faire en lecture de l’image…)
Bref, encore un album qui ravit les enfants comme les adultes, qu’on aime regarder ensemble et qui donne envie d’aller voir dans le jardin comment ça se passe.
Plus d’images sur le site de l’auteur.
Un imagier pour jouer, Pascale Estellon, les grandes personnes. 12€50
isbn: 978-2-36193-224-4
Le titre annonce la couleur, cet album qui se déplie comme un paravent est un intermédiaire entre le jeu et le livre. On peut le poser sur un tapis, près d’un bébé. On pourra alors voir le bébé ramper vers le livre, essayer de l’attraper, le toucher, le gratter, le mettre à la bouche aussi sans doute. Le regarder dans un sens puis dans l’autre, à l’envers même. Le bébé découvre l’objet avec tous ses sens, avant de rentrer dans le contenu.
Pascale Estellon a pris la peine de paginer son album, indiquant ainsi aux parents un sens de lecteur. On commence donc avec la page du miroir. Permettre aux bébés de partir d’eux même pour s’aventurer ensuite vers l’inconnu est une très belle idée.
Après avoir observé son propre visage, le bébé découvre sur les deux pages suivantes deux visages stylisés, l’un qui sourit, l’autre qui fait la tête. Cette version très graphique de Jean qui rit/Jean qui pleure est facilement identifiable pour un tout petit, on sait que dès la naissance un bébé est capable de reconnaître une représentation de visage.
On note au passage que, pour une fois, ce n’est pas le visage blanc qui sourit mais le noir, je suis contente que la couleur noire ne soit pas (plus?) systématiquement associée à un aspect négatif.
Viennent ensuite les mains, sur lesquelles les enfants peuvent spontanément poser les leurs.Ils se mesurent, ils comparent: cette main est plus grande que la mienne mais plus petite que la tienne. Les plus jeunes grattent l’image qui est en relief.
Plus tard dans l’album, c’est un cheminement qui est proposé au bambin. On suit la route (un ruban de carton collé sur la page donc une fois encore en relief) et ses boucles, dans un geste qui préfigure déjà celui du tracé de l’écriture.
Succède un jeu de coucou et l’exploration des premières peurs puisque quand le mouton se cache, le loup apparaît et vice versa. Les bambins peuvent passer un temps infini à tourner la page dans un sens puis dans l’autre, à mettre le doigt ou à glisser un coup d’œil dans le trou pour voir sans se faire voir ce qu’il se passe de l’autre côté.
Enfin, l’album se termine sur une image plus complexe, celle d’un petit bateau qui tangue sur les vagues. Plaisir suprême on peut le faire bouger. Alors, entraîné par le rythme du balancement, on se surprend à chanter “bateau, sur l’eau, la rivière la rivière…” et l’enfant, joyeux, accompagne notre chant d’un bercement.
La fin de la chanson, quand le bateau chavire et que les enfants tombent dans l’eau clôt en beauté l’album. Mais on peut aussi le continuer puisque sa forme invite à revenir à la première page pour recommencer le cheminement du début.
Un joli travail d’artiste et un ouvrage très adapté aux plus jeunes des enfants, solide en plus (pour une fois la charnière est en tissus, on peut le plier dans tout les sens sans l’abîmer) en font un album qui devrait trouver sa place dans toute les sections de bébés de crèches.
Voir le jour E. Guiliani Ed les grandes personnes 12,50€
isbn:978-2-36193-258-9
J’aime bien les livres atypiques. Ceux dont un se demande on peu si ils sont des albums pour enfant, des œuvres d’art, des beaux livres pour adultes, des poèmes ou des sculptures. Ceux qui ne rentrent pas tout à fait dans les cases. Ceux que je vais pouvoir lire à la fois à des bébés de quelque mois, des grands enfants déjà scolarisé et leur parents, en suscitant à chaque fois le même sourire émerveillé.
Voir le jour est de ceux là.
C’est un livre pop up qui s’ouvre en accordéon. En bas de page, comme une
frise, le texte déroule le fil de la vie : « Voir le jour, dans un vaste univers. Vivre grâce à la chaleur d’un autre, et donner aussi ».
L’image qui accompagne le texte est d’abord en noir et blanc. Seule une petite coccinelle apporte sur chaque page une touche de couleur. Mais à chaque rabat que l’on ouvre, à chaque pop up que l’on déplie, la couleur surgit, vive, éclatante, joyeuse.
Bien sûr, quand on suit le fil de la vie, on sait où ça mène. Mais cet album se termine sur une note positive, un mot qui donne de la force, une petite coccinelle bien cachée et bien vivante.
Comme toujours chez cet éditeur, l’objet est beau, le papier épais, les découpes soignées. Un bel album à offrir ou à s’offrir.