Fin d’été, Stéphanie Demasse-Pottier, Clarisse Lochmann, l’étagère du bas, 2021, 13€50
On peut, dès l’enfance, être sujet à la nostalgie. Et au spleen, tellement légitime, de fin d’été. La petite narratrice fait bonne figure quand il s’agit de dire au revoir à la maison de vacances, aux voisins. Les parents aussi prennent sur eux. Un peu de musique dans la voiture, un dernier pique-nique pour tenter d’agrémenter le trajet du retour.
Mais il faut un peu plus de temps pour être prêts à rentrer. C’est papa qui a eu l’idée. Une petite folie, une dernière nuit à la belle étoile, pour faire encore des couronnes de fleurs, profiter de la nature.
C’est seulement après que tout le monde est prêt pour rentrer.
J’aime bien les livres d’ambiance, ceux qui nous plongent dans une atmosphère douce, dans lesquels on ressent la chaleur des relations.
L’histoire tient en peu de choses, elle est d’ailleurs racontée en peu de mots. C’est une bonne idée de laisser un peu de place au silence dans les albums, les enfants en profitent pour écouter leurs propres pensées.
Je suis avec attention le travail de Stéphanie Demasse-Pottier depuis quelques temps déjà, aux éditions l’étagère du bas mais aussi aux éditions des éléphants, et je trouve généralement ses textes poétiques et accessibles à la fois. Clarisse Lochmann en revanche m’étais encore inconnue il y a peu de temps, mais j’ai déjà repéré son talent dans le très beau “La passoire”, où elle déploie une gamme de couleurs sombres, pour évoquer le monde de la nuit.
Ici ce sont des jaunes lumineux, des rouges vifs, des verts tendres qui font la palette de l’été.
Et puis ces traits imprécis, ces personnages presque flous, sur lesquels on peut projeter nos propres images mentales me plaisent beaucoup. Une illustratrice à suivre, dont je ne doute pas qu’elle va être de plus en plus remarquée dans un avenir proche.