Sans détour, Stéphanie Demasse-Pottier, Tom Haugomat, l’étagère du bas, 2022, 15€
Une fillette, dans un paysage urbain. Accompagnée de sa mère elle parcourt tous les matins le même chemin qui la mène jusqu’à l’école. Elle porte des bottes rouges, est protégée de la pluie par sa capuche.
Un trajet banal, vu à travers les yeux de l’enfant, qui compte ses pas, observe l’environnement.
mais une chose la tracasse.
Quotidiennement, elle passe devant la dame, assise devant la boulangerie, son bébé dans les bras. Pour la fillette, cette rencontre est terrible, entre honte et compassion elle ne sait pas comment réagir.
Maman semble moins affectée, elle donne parfois une pièce, un gâteau, toujours un bonjour et un sourire.
Mais quand on est petit, c’est plus compliqué de savoir que dire ou faire.
Alors maman trouve les mots, et l’enfant comprend qu’elle aussi peut agir, à son niveau, pour la dame et son bébé.
Le titre, Sans détour, évoque bien sûr le trajet de la fillette, et l’idée de ne pas se détourner des plus pauvres. Mais il convient également parfaitement à l’ambiance générale de l’album. Le sujet est abordé de façon franche, directe et avec un style épuré tant dans les images que dans les mots.
Les très belles illustrations sont sensibles et très évocatrices. Le sujet de la précarité est très rarement abordé en littérature enfantine. Ici il est traité avec la gravité qu’il mérite, sans édulcorant, mais la fin pleine de douceur et d’espoir, tout comme la simplicité de la forme, le rendent accessible aux enfants même jeunes, je pense que dès la fin de la maternelle on peut le proposer.