au revoir maisonAu revoir, maison, Margaret Wild, Ann James, éditions le Genévrier, 2020, 13€

Sur la page de garde, une fillette, de dos, debout sur une terrasse, contemple le paysage face à elle. A ses côté, des cartons de déménagement s’entassent.

Nous suivons ses déambulations dans une campagne où elle semble parfaitement à l’aise, puis dans une maison. “C’est la dernière fois que je pêche dans cette rivière. C’est la dernière fois que je caresse ce poney”.

Aucune nostalgie apparente dans ces propos, un simple constat. D’ailleurs, c’est assez joyeusement qu’elle nous guide à travers les différentes pièces, avant de se mettre à leur dire au revoir, sans se retourner, prête manifestement à aller de l’avant.

Au terme d’un voyage en voiture, rapidement évoqué en une seule double page, elle arrive dans sa nouvelle demeure, qu’elle nous fait visiter avec la même gaité. Elle est souriante, bondissante, très dynamique.

au revoir maison

Elle semble accueillir le changement (elle est passée de la campagne à la ville) avec plaisir et naturel.

L’enfant, dessinée au feutre noir, se détache sur un décor représenté à l’aquarelle. Elle reste la même dans les deux maisons: une petite un peu fofolle, qui entre partout sans peur, grimpe aux arbres (heureusement, il y a aussi un arbre où elle peut grimper dans la ville), s’amuse.

On sent que le nouvel habitat est plein de promesse, on fait confiance à la mouflette pour l’investir. D’ailleurs, elle s’empresse de marquer son territoire dans sa chambre, en écrivant son prénom sur le mur comme elle l’avait fait dans la précédente.

Et le dessin de la troisième de couverture invite à penser qu’elle va très vite se faire une nouvelle copine.

Le texte se résume aux  quelques mots que l’enfant adresse aux différentes pièces. C’est suffisant pour transmettre l’assurance tranquille dont elle fait preuve.

au revoir maison

Le déménagement est un thème qui m’est assez souvent demandé et sur lequel je peine franchement à trouver de bons titres. Dans “Au revoir, maison…” il n’est pas montré comme un problème ou une source d’angoisse, mais comme un évènement plutôt sympathique. C’est très rafraichissant et je pense que c’est ce type de vision optimiste dont les enfants ont besoin.

Les images sont belles et originales, l’album est très agréable à lire à voix haute.