Une journée trop mortelle, Michel Van Zeveren, Pastel, 2020, 12€
“Je ne sais pas pourquoi mais ce matin je me suis réveillé avec une autre tête! Heureusement, je n’étais pas le seul”
Effectivement, ce jour-là l’école est peuplée de petits monstres plus attachants qu’effrayants.
A part ça, la journée débute assez normalement: les enfants se retrouvent dans la cour avant d’aller en classe. Sauf que le petit squelette a oublié de faire ses devoirs, drame, il devait justement présenter un exposé. Outre l’apparence étrange des petits écoliers, on repère un vocabulaire assez marqué: Isabelle est “belle à tomber raide”, le héros voudrait “disparaître sous terre”, en rentrant du travail sa mère affirme être “au bout de sa vie”.
Quant à l’histoire, elle est terrible puisque le petit héros se casse le bras et doit être accompagné à l’hôpital d’urgence.
Mais c’est dans une ambiance tendre et douce que se déroule cette improbable aventure.
Les libraires, bibliothécaires et autre prescripteurs de livres -dont je fais parfois partie- le savent bien: un album qui évoque Halloween, ça ne se refuse pas.
Tout comme ceux avec des histoires de galette, ils sont rares et très demandés.
Durant tout le mois d’octobre, des hordes de professeurs des écoles, parents et professionnels de l’enfance cherchent des livres qui correspondent à cette période de l’année. Lassés des livres sur les saisons, ils veulent des histoires de monstres et autres citrouilles.
Aussi cette histoire amusante et adaptée aux plus jeunes est-elle la bienvenue.
À titre personnel, je suis assez mitigée sur ces demandes liées au calendrier. Je suis sceptique quant à ce que ça peut apporter aux enfants.
Mais je conseillerais avec plaisir cet album, parce qu’il est tout à fait adorable. En abordant l’accident de façon humoristique et un peu absurde (l’enfant va être promptement plâtré par son père urgentiste avant de retourner à l’école comme si de rien) il le dédramatise totalement.
Une journée trop mortelle est un album plaisant et plein de fraîcheur. Et puis on y croise le père de Raoul et ça, c’est chouette. Allez, soyons fous, essayons donc de le proposer aux enfants toute l’année et pas seulement en octobre. Je vous promet qu’ils seront tout autant intéressés en été.