Sous la mer, Natasha Durley, amaterra, 2022, 13€90
J’apprécie beaucoup cette série d’imagiers, toujours très colorés, qui se caractérisent par leur forme en accordéon et leur couverture qui forme une boite au rabat aimanté.
J’ai déjà parlé de ceux qui ont un continent pour thématique ici.
Sous la mer a les mêmes qualités formelles: c’est un livre solide et ludique, qui attire le regard des petits (et résiste à leur manipulation)
Les objets réunis ici ont donc pour point commun la thématique marine.
On trouve sur certaines pages des choses que les enfants peuvent voir à la plage: l’algue, la bouée, le crabe ou la vague par exemple, d’autres choses plus rares et qu’ils ne verront probablement jamais en vrai (l’épave de bateau, le message dans sa bouteille) et d’autres encore qui n’existent pas ou plus (la sirène ou le plésiosaure)
Les images sont jolies, colorées et lisibles et chacune d’elle peut rappeler une histoire ou inspirer une rêverie.
Si avec certains mouflets la lecture peut être rapide, d’autres vont s’attarder longuement sur chaque page, faire des commentaires, imaginer des liens entre elles.
Et puis il y a ceux qui jouent avec la forme paravent, en faisant par exemple un chemin, et ceux, très nombreux, qui ne se lassent pas de faire claquer l’aimant qui le maintient fermé.
Ne bouge pas! Anne-Sophie Tilly, Julien Chung, les 400 coups, 2021, 10€50
L’imagination est généralement définie comme la capacité à créer des images mentales. C’est exactement ce qui est mis en jeu dans cet imagier pour les tout petits.
Un bestiaire qui présente d’abord chaque animal de façon parcellaire, invitant le lecteur à deviner de qui il s’agit, avant de le montrer entièrement à la double page suivante.
Les animaux sont stylisées et toujours montrées en silhouette noire sur fond très coloré, créant un contraste adapté à la vue des tout petits.
Le petit format aux pages cartonnées et aux angles arrondis convient également à cet âge tendre.
Quant au jeu de devinette qui s’installe au fil des pages, il sera d’autant plus apprécié par les enfants à la relecture. Si c’est bien un élément emblématique qui est montré pour chaque animal il reste néanmoins difficile d’identifier certains d’entre eux. La queue du caméléon est reconnaissable pour qui est familier des imagiers animalier, tout comme les longues pattes palmées du flamand rose, mais les défenses du phacochère sont déjà plus difficiles à reconnaître.
Qu’importe, pour que l’enfant profite pleinement de la lecture, il suffit que nous, adultes, ayons des attentes raisonnables. Ainsi à la première lecture, inutile d’espérer que l’enfant saura anticiper sur l’animal qui va arriver, mais quand il l’aura écouté plusieurs fois il est probable qu’il se mettra spontanément à montrer qu’il sait déjà ce qui va advenir par la suite. Dans tous les cas, ce qui compte ce n’est pas que l’enfant donne la bonne réponse mais qu’il passe un bon moment.
Mais au fait, pourquoi cet album s’intitule-t-il Ne bouge pas? Et est-ce que tous ces animaux vont, effectivement, rester immobile? Vous le saurez en découvrant les dernières images de l’album, car il y a une chute, humoristique qui plus est.
De papa à maman, Delphine Chedru, sarbacane, 2021, 13€90
C’est un album conçu à la façon de la chanson trois petits chats, chapeau de paille.
Un imagier dans lequel chaque mot commence par la syllabe qui terminait le mot précédent.
Le lien d’une page à l’autre est donc sonore et évident à repérer.
Il en existe un autre, visuel, moins évident, qui occupera les enfants qui apprécient les livres jeux.
Un élément de l’image, différent à chaque page, que l’on retrouve sur la page suivante.
Vous le voyez, sur la double page « papi/pipi »?
Oui, c’est bien le journal.
En tournant la page, on arrive sur Pita, et on retrouve le chien au pelage bicolore. Vient ensuite tata, avec une fillette sur l’image qui est présente sur une bonne partie du livre.
C’est d’ailleurs elle le personnage principal de cet album qui n’est pas une histoire. Les différentes pages montrent sa famille, son environnement, ses actions.
Car oui, certains mots présentés sont des verbes, et même des verbes conjugués, ce qui ajoute de la richesse et de la complexité.
Ainsi le mot « déroba » succède à « iodé » et précède « battu ». Des mots qui prennent sens grâce aux images qui les contextualisent.
C’est donc un livre qui offre plusieurs niveaux de lecture. On peut le parcourir comme un imagier, se laisse porter par les images épurées et très lisibles, ou comme un livre jeu et chercher ensemble le lien graphique d’une page à l’autre (parfois c’est très facile, d’autres fois il faut beaucoup d’attention), on peut aussi se raconter des histoires, faire des hypothèses sur cette petite fille au pull rayé que l’on retrouve à plusieurs reprises, ou sur les autres personnages.
Chaque lecture sera donc singulière (oui, je sais, avec les enfants c’est toujours le cas, mais certains livres offrent plus de variations possibles).
C’est assez amusant de voir ce que les enfants peuvent en faire et c’est très variable aussi selon l’âge. Un bambin qui est en plein apprentissage de la lecture y trouvera le plaisir de la maîtrise, dès qu’il comprend le principe il peut anticiper sur le mot suivant.
Un plus jeune pourra également être attiré par cette petite comptine qui lui permet de jouer avec les mots.
Et avec son grand format et ses couleurs vives, on peut aussi le montrer à des bébés.
(encore un livre sur lequel je suis incapable de mettre une notion d’âge précise, donc…)
Bienvenue, Marta Comin, les grandes personnes, 2021 13€50
Parfois il y a des livres dont la simplicité confine à l’évidence. Au point qu’on se demande en les feuilletant pourquoi personne n’a eu l’idée de les réaliser plus tôt.
C’est le cas de ce petit album, dans lequel chaque page se déplie pour former un animal.
Le papier est à peine plus épais qu’une feuille standard, juste assez pour lui conférer une (relative) solidité.
Mais la proximité avec le papier qu’on utilise si souvent rends l’objet très familier, on a l’impression (fausse) que c’est aussi simple que les avions en origami de notre enfance. Cela ajoute au plaisir que l’on a à feuilleter cet album, on se sent chez soi, on devine qu’on peut s’y attacher comme à un doudou.
Le texte se compose d’une unique phrase sur chaque page:
Bienvenue joli museau de la souris.
Bienvenue petit nez rose du lapin
Chaque animal nouveau né est accueilli dans la douceur de couleurs pastels. C’est tendre mais pas mièvre, enfantin sans être puéril.
L’album s’adresse aux bébés et fait un adorable cadeau de naissance.
Et il se termine par une promesse d’émancipation, un charmant envol vers la liberté.
Cela fait plusieurs semaines que je le prends systématiquement avec moi lors de mes séances de lecture. Je le propose aux enfants et aux parents qui les accompagnent et il est toujours très apprécié.
J’ai constaté qu’il suscite souvent chez les parents la même émotion que chez moi, beaucoup sont touchés par le charme et la délicatesse de cet album.
Avec les nouveaux-nés pas de problème, ils regardent, yeux grands ouverts, fascinés par les images.
Les plus grands arrivent a le manipuler en douceur.
C’est avec les bébés qui sont déjà capables d’attraper le livre mais pas encore de tourner les pages avec la douceur nécessaire que les choses se compliquent. Avec eux, il faut redoubler de vigilance pour préserver l’album de leur éventuelle maladresse.
On échange! Bernadette Gervais, Seuil jeunesse, 2019, 14€50
Ce que j’apprécie souvent dans les imagiers, c’est qu’ils mettent en valeur les prouesses techniques des illustrateurs. Photographies, dessins à la plume, à l’aquarelle, au fusain, gravures, tout existe, les styles se mêlent parfois, on trouve tous les formats, toutes les matières.
Mais ce que j’apprécie le plus, c’est quand un brin de fantaisie vient bousculer ce genre, traditionnellement assez classique.
C’est le cas ici, et c’est une belle réussite.
Bernadette Gervais joue avec les animaux et objets représentés en mélangeant leurs caractéristiques. Elle invente ainsi des chimères improbables, des légumes étrangement crédibles ou des créatures dont on se demande si elles sont vivantes ou non.
Chaque image ainsi obtenue est à la fois emprunte d’étrangeté et de familiarité. Parfois ça « marche » tellement bien qu’on se demande, l’espace d’un instant, si elle n’a pas oublié d’échanger quelque chose.
D’autres fois l’invraisemblance de l’image prête à rire dès le premier regard.
Quand la grâce et la légèreté des ailes de papillons viennent se poser sur la carlingue métallique d’un avion ou que la délicieuse glace au chocolat se télescope avec un visqueux escargot, l’effet produit est sensationnel et déroutant. D’autres pages sont poétiques, absurdes ou amusantes.
Toutes sont follement créatives et inattendues.
Sur le terrain, On échange! provoque surprise et amusement, avec les enfants comme avec leurs parents.
Un album qui a d’ailleurs séduit aussi mes collègues, et que vous pouvez retrouver sur le site de l’association LIRE.
Picasso Imagier, Grégoire Solotareff, l’école des loisirs, 2020, 13€50
L’on se souvient de Petit musée, sorti il y à bientôt 30 ans et toujours apprécié des enfants. Il est l’œuvre de Grégoire Solotareff et du regretté Alain Le Seau. Un imagier atypique, qui recense pas loin de 150 mots, représentés par des tableaux de grands peintres.
C’est dans la continuité de ce travail que s’inscrit l’album Picasso Imagier, qui explore l’œuvre du maître en 36 mots.
Pas de classement alphabétique cette fois (l’auteur a déjà fait le choix de bousculer ce classement dans le dictionnaire des sorcières). Les images se succèdent donc dans un ordre qui ne semble obéir à aucune logique, si ce n’est peut-être l’association d’idée.
Certains tableaux sont présentés dans leur ensemble, d’autres pages font un focus sur un détail, aiguisant ainsi le regard des enfants.
Quand je lis cet album avec de jeunes enfants, ce n’est pas pour les familiariser avec la grande peinture. C’est sans doute un effet secondaire et tant mieux, mais ce n’est pas mon objectif.
Il n’est pas non plus question de leur indiquer ainsi ce qu’ils sont censés trouver « beau ». D’ailleurs, faut-il trouver une toile belle pour l’apprécier?
Non, ce que je cherche plutôt c’est à susciter de l’intérêt et même de l’étonnement.
Les images choisies dans cet album sont de nature à produire cet effet. Pour les enfants elles peuvent sembler étranges, bizarres, inhabituelles. Gravures, gouaches ou pastels, d’une page à l’autre, les enfants découvrent des images dont la consistance, la composition, la nature sont très différentes.
Je ne sais pas ce qu’ils « comprennent » de ce livre, mais je vois dans leurs attitudes et leurs regards qu’ils « ressentent ». De l’émerveillement et du plaisir parfois. De l’agacement, du dégoût, de la surprise ou de l’incompréhension d’autre fois. Ce qui compte, c’est qu’ils ne soient pas indifférents. Ça me semble être une bonne façon d’appréhender l’art, se laisser aller à ressentir.
Un album à mettre entre toutes les mains, donc, et dès le plus jeune âge.
Noir sur blanc, Blanc sur noir, Tana Hoban, Kaléidoscope, 1994, 6€10
Ces deux petits albums cartonnés se sont imposés au fil des années comme des incontournables dans les crèches.
Il est vrai qu’ils ont toutes les qualités requises pour cela.
Très faciles d’accès et d’utilisation, ils sont simples à manipuler et attirent le regard des petits.
La photographe Tana Hoban les a conçus à la façon de photogrammes, cette technique qui consiste à poser un objet directement sur le papier réactif et à l’exposer à la lumière. Mais ici ce sont des silhouettes aux formes franches, aux bords nets.
Les objets se détachent sur la page, la partie noire est recouverte d’un vernis sélectif, ce qui ajoute un jeu de texture et de reflets.
L’artiste a vraiment pensé ces ouvrages pour les mains et les yeux des bébés. A l’époque, on pensait encore qu’ils ne percevaient pas les couleurs, d’où son choix du noir et blanc. On sait aujourd’hui que c’est faux (même si cette idée reçue circule encore énormément) mais qu’ils sont tout de même sensibles aux contrastes. Beaucoup de livres (et de jouets premier âge) utilisent le noir et blanc pour cette raison.
Les silhouettes qui se succèdent sont facilement identifiables, mais certaines laissent tout de même une petite place à l’interprétation: est-ce un bébé? Une poupée? Un pantin? Toutes les réponses sont valables et avec des enfants qui parlent déjà no peut les laisser faire leurs propres suppositions.
Je montre souvent ces deux albums à des bébés très jeunes, quelques mois à peine. Ils écarquillent les yeux avec gourmandise et dès que leur motricité le permet, tendent les bras vers le livre pour l’attraper et enfin le suçoter.
Je les laisse expérimenter un peu mais rapidement je retire délicatement l’album de leur bouche pour revenir aux images.
Puisqu’il n’y a pas de texte, on peut bien sûr montrer ces livres en silence. Cependant, j’ai remarqué que les bébés ont souvent besoin de notre voix pour y poser leur attention.
Je nomme alors les objets et je m’autorise quelques digressions, en faisant le lien avec l’enfant (des phrases qui s’adressent directement à lui, comme par exemple « ah tiens, un biberon, tu connais ça? Et la tétine, tu en as une aussi?) par exemple, ou en chantonnant une petite comptine en rapport avec l’image (un petit canard au bord de l’eau ou bateau sur l’eau).
Avec les bébés, j’aime bien lire des récits, parce qu’ils sont attentifs et se laissent porter par le texte.
Mais Noir sur blanc et Blanc sur noir sont deux incontournables parce qu’ils ont toujours du succès et qu’ils sont rassurants pour les adultes qui les trouvent faciles à utiliser.
Paradoxalement ceux qui sont souvent déstabilisés par les albums sans textes pour les plus grands (j’ai d’ailleurs donné quelques pistes d’utilisation pour ce type d’ouvrages ici) savent spontanément utiliser ces albums avec les bébés.
ABC de la nature, Bernadette Gervais, éditions les grandes personnes, 22€50, 2020
Au fil des albums, Bernadette Gervais semble s’être spécialisée dans les images très réalistes, d’une précision digne d’un documentaire.
Elle semble aussi avoir une certaine inclinaison pour les albums aux format généreux, qui permettent à ses illustrations de se déployer au mieux. On peut citer par exemple le très beau « Aximanu », dessiné en duo avec Francesco Pittau.
C’est le cas avec le magnifique ABCde la nature qui présente sur chaque double page plusieurs insectes, animaux ou végétaux.
De facture classique, l’album semble chercher la précision et la beauté plus que l’originalité dans la démarche.
Cependant on y trouve des bestioles peu montrées et des légumes improbables.
Certes, on n’échappe pas aux classiques yack et zèbres, mais ils sont au côté de mots bien plus rares. Je vous laisse les découvrir dans les dernières pages.
Au-delà du côté abécédaire, cet album peut être appréciée à tout âge pour la très grande qualité de ses images (ça semble très réducteur de parler d’illustration dans ce cas). La technique utilisée, à base de tampons et d’éponges, est parfaitement maîtrisée et le rendu est spectaculaire.
Comme ci et comme ça, Tomi Ungerer, l’école des loisirs, 2020, 13€70
Je l’avoue, je me méfie toujours des albums posthumes. Je ne peux pas m’empêcher de me demander si l’auteur aurait vraiment souhaité son édition en l’état. Est-ce un fond de tiroir? Un livre inachevé, que l’éditeur a voulu vendre tout de même?
J’avais donc l’esprit plutôt critique vis-à-vis de l’album « Comme ci comme ça », qui vient de sortir alors que son auteur nous a quittés l’an dernier.
Mais nous avons bien affaire à un album du grand Tomi, avec son humour, volontiers grinçant, son sens du rythme narratif et sa volonté de faire cogiter mes mouflets.
Il se présente comme un imagier avec sur chaque page un verbe ou un adverbe. L’image accompagne le texte plus qu’elle ne l’illustre.
Le sens nait à la fois de la confrontation des deux mots de la double page, qui peuvent se répondre ou se contredire, et de celle avec l’image, qui complète, enrichit, ou modifie le sens du texte.
Sur chaque page plusieurs pistes de réflexions possibles, des digressions en pagailles dans la tête du jeune lecteur, des bribes d’histoires qui se construisent.
Adultes et enfants, réunit autour de l’album élaborent du sens, cherchent la nuance, discutent voire négocient.
Entendre, ce n’est pas tout à fait pareil qu’écouter. « Parfois, m’a dit ma mouflette, je n’écoute pas mon maître mais je l’entend quand même… Et d’autre fois, j’écoute tellement pas que je n’entends même plus. » Ici les images vont plus loin. Sur celle de gauche, associée au verbe « entendre », deux lapins s’enfuient, au loin l’orage gronde et un éclair foudroie le sol.
En vis-à-vis, dans une image encadrée, un enfant a collé son oreille contre un coquillage, derrière lui on peut voir la mer. Lui n’entends pas, il écoute.
Que de contrastes mis en scène dans cette double page!
Fuite contre immobilité, peur et apaisement, mais aussi duo solitude, précipitation, concentration.
La page de droite semble très rassurante, l’enfant à les yeux fermés, le sourire aux lèvres, le temps semble s’être arrêté. Mais Ungerer est toujours facétieux, il faut qu’il ajoute un élément perturbateur, comme un grain de sel dans un café. Ici ce sont les pinces de crabe, vertes, menaçantes, qui esquissent un mouvement en direction du personnage à son insu. Alors les yeux fermés ne sont plus rassurants, ils inquiètent, à cause d’eux le garçon ne voit pas le danger approcher.
Chaque page peut être lue et comprise d’emblée, mais si on s’y attarde, on peut toujours pousser plus loin la réflexion.
Évidemment, c’est un livre pour lequel il est particulièrement difficile de donner une prescription d’âge. Je trouve déjà que c’est toujours compliqué et rarement pertinent… Sur le sujet, je vous renvoie donc à l’article que j’avais écris il y a quelque temps et qui est toujours valable.
En littérature enfantine, l’objet est souvent presque aussi important que le contenu.
Un papier de belle qualité, une reliure solide, une impression qui flatte les couleurs vont fortement participer à la qualité de l’album.
Magali Attiogbé a créé, avec les éditions Amaterra, une série de petits imagiers qui plaisent aux enfants autant grâce à leur forme qu’à la qualité de leurs images.
L’imagier d’Afrique est le premier, probablement parce que l’autrice est originaire du Togo. (D’elle, vous connaissez peut-être aussi le magnifique « Rue des quatre vents »). Elle a ensuite fait l’imagier d’Amérique latine. Quant à celui d’Asie, il est l’œuvre de Marie Caillou.
Comme les autres, il se présente sous forme de leporello, aux pages cartonnées, et sa couverture ressemble à une petite boite, fermée par un aimant.
Sur chaque page, un objet, un visage ou un animal, emblématique de la culture africaine.
Les couleurs sont éclatantes, très attractives. Un y trouve, en vrac, une statuette, un bébé porté dans le dos, un ananas. Qu’on le feuillette comme un livre ou qu’on le déploie en accordéon, il nous offre un petit voyage immobile.
En crèche, posé sur le tapis des bébés, il saura attirer le regard et les petites mains. Il est suffisamment solide pour résister à cette exploration.
Je travaille beaucoup avec l’imagier d’Afrique, parce qu’il offre plein de possibilités avec les bébés. Certains peuvent passer pas mal de temps uniquement à jouer avec l’aimant, s’exercer à plier les pages. En PMI (Protection Maternelle Infantile, c’est dans les salles d’attentes de PMI que je fais le plus souvent la lecture aux bébés), il est également très apprécié des parents, que ce soit ceux qui ont grandi en Afrique ou ceux qui rêvent d’y voyager un jour.
Cette collection est une belle réussite, tant sur le fond que sur la forme, et une jolie ouverture sur la diversité du monde.