Cachée, Jean-Claude Alphen, éditions d’eux, 2022, 18€
D’emblée, on est saisi par la prouesse graphique. Les animaux représentés par Jean-Claude Alphen sont souvent montrés en gros plan, parfois au point d’être en grande partie hors champ. Mais ils sont immédiatement identifiables et représentés avec une grande précision. Au trait fin noir, rehaussé de couleurs sobres, la texture de la peau de l’éléphant ou le pelage du zèbre sont très réalistes et fortement évocateurs.
De la fillette qui les observe, cachée dans les hautes herbes, on ne voit qu’un œil ici, un morceau de visage là, elle est très discrète (d’ailleurs, l’avez-vous repérée sur la couverture?).
L’histoire étant racontée uniquement par les images, on émet des hypothèses. Est-elle là pour observer les animaux? En tout cas, elle ne semble ni inquiète ni en danger, même quand la nuit tombe et que seul un mince croissant de lune éclaire faiblement la page noire.
Soudain, un petit chien, manifestement domestique, déboule sur la page. Il a tout l’air de la connaitre et semble assez incongru au milieu des animaux d’Afrique.
Il sera l’élément qui amène vers la chute de l’album, très inattendue.
Sur les dernières pages, nous quittons l’ambiance safari pour retrouver celle, beaucoup plus familière, des jeux d’enfant. Mais les surprises ne sont pas finies, l’album nous en réserve jusqu’à la toute fin.
Cachée est vraiment un très chouette album, qui provoque beaucoup de sensations chez le lecteur, surprise, peur, rire. Il se passe parfaitement de texte. Mais si vous êtes mal à l’aise avec les livres tout en image, vous pouvez regarder sur cet article qui donne quelques pistes d’utilisation.