
Hervé ne veut pas partager, Steve Small, Sarbacane, 2025, 15€50
Dès la couverture, tout est dit. Hervé est un gros radin, amateur de gros radis, qu’il garde rien que pour lui.
Non mais après tout c’est normal, parce que si on partage les trucs après on en a moins pour soi, c’est logique, donc donner à ses voisins sans raison, il n’en voit pas la logique. Point.
Ses voisins, justement, qui sont-ils? De nombreux animaux variés qui sont plutôt prompts à faire preuve de générosité et en font la preuve quand la famille lapin emménage dans le coin. Chacun donne un petit truc à manger à la famille dans le besoin, qui saura très rapidement leur rendre la pareille en organisant une soupe collective.
Hervé, comme tout le monde, est invité, mais il a été très clair, il ne veut pas partager! Alors du coup, bon ben voilà quoi il va pas manger avec les autres vu que bon quand-même les autres ils partagent et que ça Hervé il le fait pas, enfin, c’est pas vrai que les carottes de Lapin elles ont l’air drôlement bonnes mais bon voilà, lui, ses navets, il veut pas trop en donner aux autres quoi et puis bon après sinon, hein, on sait où ça commence mais heu, hein, voilà quoi.

En réalité, le texte es beaucoup moins bavard que le résumé que j’en fais, parce que les bouilles des personnages sont tellement expressives qu’elles ne nécessitent pas beaucoup de mots pour être explicites. On voit Hervé courroucé et on comprend bien que ce qui l’agace le plus c’est d’être coincé dans ses propres principes, alors qu’autour personne ne lui demande de compte.
Jusqu’à ce qu’un ennemi commun surgisse, sous la forme d’un sanglier glouton qui ne se soucie pas de savoir à qui appartiennent les légumes avant de les croquer.

Ce sera l’occasion pour Henri, qui n’est finalement pas si détestable que ça, de se montrer sous un jour nouveau et de se faire des amis, ce qui n’est pas si mal qu’il le pensait.
Dans ses différents albums, Steve Small tourne souvent autour du thème de l’amitié, comme c’était le cas dans la série des super potes Ours et Écureuil, mais aussi dans le plus récent Plouf et Nouille, pour les plus jeunes, dont je vous parlerai très prochainement. C’est un excellent point de départ pour penser le vivre ensemble. À mes yeux dans Hervé ne veut pas partager il est autant question d’acceptation de l’autre que de répartition des richesses. Des valeurs que je suis heureuse d’apporter aux enfants.
Et puis, au delà de la question du message, ses albums sont toujours très marrants et ça, c’est chouette!