Moi j'attends Davide Cali Serge Bloch Sarbacane Moi j’attends, Davide Cali, Serge Bloch, sarbacane, 2005, 15€

Est-ce que la vie est faite d’attente? De promesses que l’on espère, de moments plus douloureux que l’on redoute?
Cette impatience qui nous donne envie de tourner la page, pour savoir de quoi demain sera fait est le prisme choisi par les auteurs pour nous offrir un récit de vie.

Il y a d’abord l’attente joyeuse de l’enfant, cette pulsion vitale qui le pousse vers l’avenir: Il attend de grandir. Puis le bisou du soir, puis que Noël arrive, puis une rencontre…

Avec un long format à l’italienne, l’album évoque un traveling cinématographique, dans lequel le personnage grandit au fil des pages.

Il est esquissé d’un trait de plume noir, dans un décor minimaliste mais fortement évocateur.

Moi j'attends Davide Cali Serge Bloch Sarbacane

Un fil de laine rouge offre une continuité à l’ensemble. Il est doudou, gilet, écharpe. Il créé du lien quand il est cordon ombilical ou qu’il relie le protagoniste à sa bien aimée. Il s’effiloche parfois, mettant la fragilité du personnage en avant mais devient au contraire solide et épais quand il le rattache fermement à la vie, par exemple quand l’image s’accompagne du texte J’attends… Un bébé.

L’histoire ne nous épargne pas les moments sombres, les disputes, le deuil, la solitude. Car ainsi va la vie. Et quand soudain les mots manquent, l’image seule, porte l’histoire. Mais les mots reviennent, et le cycle de la vie continue.

Moi j’attends est un livre d’une grande justesse, très subtil et chargé en émotion. Comme pour compenser cette pesanteur, l’image et le texte se font tout légers, laissant une large place au blanc de la page. Dans cette légèreté se niche de la tendresse et de l’humour.

Moi j'attends Davide Cali Serge Bloch Sarbacane

C’est ce que l’on appelle dans le jargon des libraires ou bibliothécaires un “livre de fonds”. C’est à dire un livre que l’on va garder en rayon au delà des modes et des périodes, que l’on ne va cesser de faire connaitre, qui correspondra très souvent aux demandes des lecteurs.

Pourquoi certains albums comme celui là vont ainsi résister au temps? Sans doute en partie en raison de l’universalité de l’histoire, et d’une illustration intemporelle. Depuis sa création, il a été réédité plusieurs fois (avec des modifications de couvertures) et il rencontre toujours son public.

Des enfants mais aussi beaucoup des adultes. C’est un album que l’on apprécie à tout âge.

Moi j’attends est est également une application et un film d’animation, réalisé par Claire Sichez, avec la voix d’André Dussolier.