Il elle lui, Alice brière-Haquet, Raphaële Enjary, Olivier Philipponneau, 3œil 12€
Elle est rouge et aime les fraises, il est jaune et aime le camembert, mais leur amour les réunit, un amour tout bleu, comme le petit cœur qui flotte dans l’air quand ils sont ensemble. Si bien que nait le tout petit, il est carré comme ses parents et lui, il est bleu.
Lui va changer leur vie, pour le meilleur et pour le moins chouette, avec des chamboulements et des joies.
Maintenant, elle il et lui sont trois, et leur histoire ne fait que commencer alors qu’on referme l’album.
La simplicité, très poétique, du texte trouve un écho parfait dans les images en gravure sur bois.
La couleur des trois personnages, rehaussée de noir sur certaines pages suffit à créer des pages joyeuses et vivantes. Les protagonistes sont étonnamment expressifs pour de simples carrés.
Et un vrai sentiment de plénitude envahit le lecteur quand, à la fin de l’album, les trois couleurs se superposent pour former le tronc d’un arbre, surmonté de bulles colorées. Force et légèreté de la relation qui unit cette famille sont parfaitement représentés par cette image.
J’ai découvert cette maison d’édition au salon de Montreuil, parallèlement aux albums ils proposent des expositions et des ateliers, à mon avis il faut suivre de près leur travail, je vous invite d’ailleurs à visiter leur site qui montre l’attention qu’ils portent aux œuvres qu’ils éditent.
Nb: je n’ai pas trouvé une image qui rende hommage à la très jolie couverture sérigraphiée, et je le regrette.
Raoul, T’aurais pu prévenir avant de partir, Michel Van Zeveren, Pastel, 13€50
Il y a des livres qu’on attend avec une légère appréhension.
Ok, le premier était parfait, le second pas décevant, mais y a-t-il vraiment un filon pour en faire un troisième opus?
Là en plus, j’avoue que j’étais un peu sceptique sur le thème central de l’album.
Dans cet épisode, Raoul perd son grand-père. Son papipa avec le quel il avait une relation amicale et pleine de tendresse dans Mais c’est une fille.
J’étais pas trop chaude pour le voir mourir moi, ce personnage là, je m’y étais attachée. Et puis, disons le, j’avais peur du côté pathos qu’il n’est pas facile de tenir à distance quand on aborde le deuil avec les enfants.
Mais comme le titre prêtait à sourire, j’ai tout de même voulu le voir.
Première bonne surprise, la mort du grand-père n’est pas le seul sujet de l’album. De même que la naissance de Louna n’est pas prépondérante dans l’opus précédent d’ailleurs.
Nous retrouvons donc toute la famille, dans des petits moments de la vie quotidienne et nous découvrons que la petite dernière à bien grandit. Raoul à toujours un sens certain de la répartie et ses parents sont toujours aussi bienveillants.
Et puis, dans cette vie tout à fait normale, survient la mort, tout aussi banale. Voilà, papipa est parti alors qu’on pensait justement à lui hier, c’est con, la mort, hein.
Il y a le temps du deuil et les larmes qui restent en dedans, il y a l’enterrement, à peine évoqué, et puis il y a l’imagination de Raoul qui fait revenir ce papi parti trop vite pour l’engueuler. Parce-que, voilà, quoi, il était pas prêt à perdre son grand-père notre loupiot préféré.
Il y a la délicatesse du trait et l’humour des situations qui donnent une grande légèreté à ce sujet si lourd.
Et puis il y a tout le reste de la vie, papa qui ronfle, le gâteau au chocolat mangé trop vite, la neige dans le jardin.
J’ai déjà déploré ici que les livres qui abordent la mort ne soit généralement proposés aux enfants que lorsqu’ils sont concernés.
J’espère qu’avec ce livre-là on évitera cet écueil, qu’il trouvera sa place dans les bibliothèques des bambins juste parce que c’est un chouette livre et qu’ils auront plaisir à le lire. Et je ne doute pas que le jour où ils seront confrontés à la mort, pouvoir se référer à ce livre les aidera, au moins un peu.
Mon chien à des plumes, Susan McElroy Montanari, Anne Wilsdorf, kaléidoscope 13€
Lula Mae voudrait avoir un petit chien. Mais sa maman ne veut pas entendre parler d’une bouche de plus à nourrir. La fillette n’est pas en manque d’idées, elle lorgne sur les poulets qui se promènent devant la maison. Et l’un d’entre eux semble se prendre pour le maître des lieux. Ni une ni deux, paf, elle lui saute dessus, s’en saisit et le caresse en chuchotant “Bon chiot”. Il a pas l’air de cet avis et se débat “Ka ka ka!” en battant des ailes.
Papa, maman et même bébé Berry semblent bien un peu perplexes devant la lubie de Lula Maé mais après tout, pourquoi pas. Tant que cette poule ne rentre pas dans la maison précise maman.
J’aime beaucoup la détermination de la gamine, qui va jusqu’au bout de son jeu. Elle baptise la poule Pookie et entreprend de l’utiliser comme un chien, un point c’est tout. Elle l’affuble d’un petit nœud et en interprétant un tout petit peu son comportement démontre que c’est une chienne tout à fait acceptable: c’est une championne, une chienne de berger et une chienne de garde.
Maman, quant à elle, campe sur ses positions: “tu peux l’appeler comme tu veux, tant que ça ne rentre pas dans la maison”.
Mais quand Bébé Berry est en danger, Pookie prouve son utilité. Lula Mae est bien contente de prouver à tous qu’elle possède une vraie chienne et Pookie sera finalement acceptée dans la maison. Mais est ce bien ce que voulait la poulette?
J’aime vraiment le personnage de la petite Lula Mae, intrépide, joyeuse, pleine d’imagination, déterminée. On sent qu’elle maîtrise son environnement, elle est à la fois libre et en sécurité. L’histoire est drôle et les illustrations cocasses, la pauvre poulette tour à tour indifférente et résignée est assez expressive.
Capitaine maman, Magali Arnal, école des loisirs, 12€70
Comme son nom l’indique, Capitaine Maman mène sa barque. Enfin, son bateau plutôt. Et, visiblement elle est aussi à la tête d’une belle famille, composée de Chaton 1, chaton 2 et chaton 3. Elle est secondée par Quartier-Maitre Mémé, dans sa vie professionnelle comme familiale.
Et présentement, c’est sa vie professionnelle qui l’occupe toute entière: elle vient de faire une découverte archéologique majeure. La statue de la Grande Reine, si longtemps recherchée repose sous l’eau.
Alors quand les chatons s’incrustent sur le bateau, ça l’enchante moyennement. Elle confie la marmaille à Quartier-Maitre Mémé et plonge de nouveau, avec tout le matériel nécessaire. Mais, même pour la plus célèbre des archéologues, la mission est délicate et les chatons sauront se montrer à la hauteur pour aider leur mère.
Entre album (très grand format) et bande dessinée, l’histoire se raconte en pleine pages ou en petites vignettes, quand le rythme s’accélère.
Si le fait d’avoir affaire à des animaux anthropomorphisés donne tout de suite un air fantaisiste à l’album, il offre également des précisions techniques qui lui donnent une portée documentaire (vous saurez tout sur le fonctionnement d’un sous-marin scientifique).
Au delà de l’histoire, c’est le portrait d’une femme indépendante, volontaire et dynamique qui a fait mon bonheur dans cet album.
Elle semble jongler sereinement entre le travail, la famille et même les obligations sociales (c’est qu’elle est célèbre, donc très sollicitée). Elle sait se mettre naturellement au centre de sa propre vie.
On devine la mère célibataire, mais pas du genre à chercher son salut dans le prince charmant (qui prend ici la forme du maire de la ville, symbole du pouvoir moderne et dont elle ignore totalement les avances). Nul besoin de mariage heureux pour être l’héroïne de sa propre histoire, et puis d’abord elle à déjà les nombreux enfants, que ferait-elle d’un mari dans les pattes?
Nul doute, nous avons affaire à un album de l’école des loisirs: Les couleurs, le découpage entre images à fond perdu et vignette, le mélange de fantaisie et de rigueur scientifique sont des ingrédients qu’on retrouve dans les livres d’Adrien Albert ou Audrey Poussier et, bien sûr, d’Anaïs Vaugelade. Sans doute n’est-ce pas un hasard, puisque c’est elle qui édite tout ces albums. Elle prouve encore une fois qu’elle n’est pas seulement une autrice illustratrice talentueuse mais aussi une éditrice épatante qui fait émerger de nouveaux talents. Magali Arnal est une nouvelle venue dans le milieu, qui a déjà une belle réussite à son actif: Notre camping-car.
Ma sœur, je la déteste! Christine Davernier, Kaléidoscope 13€
Ma sœur, c’est la plus douée, la plus gâtée, la plus intelligente, et, bien sûr, la préférée de tous!
La complainte est bien connue, tant la rivalité entre sœurs est habituelle.
Ici, pour une fois, c’est la cadette qui se plaint que son aînée ait les faveurs des adultes. Et, il faut l’avouer on la comprend un peu. Car si le texte, rédigé à la première personne, ne nous donne pas d’explication à cette jalousie de la fillette, l’image, elle donne quelques clefs.
Déjà, elle est habillée à l’identique de sa grande sœur, perso j’y vois une raison d’agacement légitime. Et quand elles reçoivent chacune une poupée en cadeau, elles ne sont pas en tous points semblables, regardez plutôt:
Alors d’accord, un ruban c’est juste un ruban, mais un truc en plus, c’est un truc en plus et ça, c’est trop.
Alors la cadette protège son intimité, elle établit une frontière au milieu de la chambre commune et y suspend ses dessins en guise de rideau. Tiens, ces dessins d’enfant, on les a déjà vus sur la page de garde d’ailleurs…
Le summum du comble de l’exagération de l’injuste est atteint quand la grande reçoit un chien en cadeau. Là, croyez moi, les enfants réagissent vivement “c’est vraiment trop injuste”
Mais à y regarder de plus près, la narratrice semble se satisfaire de son cadeau: Une grande boite de couleurs. Qui suscite d’ailleurs un regard de convoitise de la part de sa sœur.
C’est vrai qu’elle aime beaucoup dessiner. Et qu’elle est douée, d’ailleurs sa frangine aimerait bien l’être autant. Et voilà que la relation s’inverse, c’est au tour de la cadette d’être jalousée.
Avec beaucoup de tendresse, un texte très court et des images très parlantes, cet album sonne juste. A sa lecture, les enfants s’indignent du sort réservé à l’une ou l’autre, compatissent, trouvent parfois qu’elles exagèrent tout de même.
Si l’identification fonctionne à plein régime, ce livre peut aussi bien sûr être lu à des enfants uniques, une petite fille de 6 ans m’a d’ailleurs fait remarquer qu’elle était bien contente de ne pas avoir ce genre de problème, elle.
Tout le monde t’attend! Jean-Marc Létang, Charlotte Mollet, Didier jeunesse 16€
C’est une famille bien impatiente: Tout le monde est dans l’attente. Une famille de drôles de petits bonshommes, avec des visages en empruntes digitales, comme pour dire à la fois sur ressemblance et leur singularité. Ils sont tonton, cousin, tata papi et tous s’adressent directement à celui qui est tant attendu.
Texte sur la page de gauche, portrait en action de chaque membre de la famille sur la page de droite, l’album nous invite à faire connaissance avec cette famille un peu loufoque.
Pour préparer la venue d’un nouveau membre, ils inventent des gâteaux, sèment des fleurs ou imaginent des histoires. Déjà, ils donnent au bébé à venir une vraie place, ils pensent à ses goûts, ses jeux.
Je suis toujours très sensible aux images en papier découpé de Charlotte Mollet, comme à ses choix de couleurs. Mention spéciale à la factrice qui se prépare à apporter la nouvelle à tout le monde, clin d’œil au tout premier album de la collection “Pirouette” initiée par Charlotte Mollet en 1999, “pirouette cacahouette”
Avec son grand format, ses phrases courtes et ses couleurs attractives, cet album peut être lu à des bébés. Quant aux enfants plus grands, ils saisissent mieux la richesse des images, comme ce petit garçon qui a relevé: “T’as vu, Nadia (la grande sœur), elle a qu’une chaussure!” Ou encore “La cousine Julie, elle n’a pas peur des loups!”
Raconte encore grand-mère! Marido Viale, Wavière Broncard, Samir éditions, 11€
Depuis la mort de son mari, grand-mère vit avec sa petite fille. Elles se promènent dans le parc, sautent dans les flaques, font de la balançoire. Papa et Maman disent que grand-mère est vieille. Qu’elle ne rit plus. Mais ils se trompent, la fillette le sait bien, elle qui joue avec sa grand-mère à faire des grimaces et qui écoute longuement ses histoires du temps passé.
La mort plane tout au long de cet album (celle du grand-père au début, celle à laquelle se prépare la grand-mère à la fin) mais il y règne tout de même une sérénité certaine. Les thématiques du temps qui passe, du souvenir, de l’amitié inter-générationnelle sont évoquées avec douceur.
Il y a dans les jeux de la grand-mère et de sa petite fille un petit brin de fantaisie et beaucoup d’amour. Une confiance dans l’avenir aussi, grand-mère sait bien qu’elle aussi va partir, mais elle laisse à sa petite fille les histoires qu’elle lui a racontées, elle sait qu’elle sera encore dans son souvenir.
C’est un livre délicat dans lequel les enfants peuvent puiser la force nécessaire pour surmonter ou anticiper un deuil. Je ne regrette qu’une chose, que le mot mort ne soit jamais utilisé. Je ne suis pas certaine que la métaphore du départ soit pertinente pour les enfants, et je suis convaincue que le mot mort ne les impressionne pas plus que nécessaire.
Comment fabriquer son grand frère un livre d’anatomie et de bricolage, Anaïs Vaugelade, école des loisirs 19€80
Il y a plusieurs années, j’ai eu la chance de rencontrer Anaïs Vaugelade sur un salon. Elle a dédicacé Le matelas magique à ma mouflette et on a échangé quelques mots. Ma mouflette lui a dit qu’elle attendait avec impatience un nouvel album de Zuza, “son personnage le plus préféré du monde entier”. A l’époque, Anaïs nous avait répondu qu’il n’y en aurait probablement pas d’autre. Grosse déception, mais heureusement, il y avait les Quichons pour nous consoler.
Alors vous imaginez ma joie quand j’ai vu un nouvel album avec pour héroïne l’impertinente fillette au catalogue de l’école des loisirs. J’ai immédiatement montré ça à ma mouflette. Les yeux gourmands, elle a regardé le catalogue “chouette, enfin”. Si, du haut de ses dix ans, elle s’attarde moins aujourd’hui sur les albums que sur les romans, elle était tout de même bien contente de retrouver cette petite madeleine de sa petite enfance.
Elle s’attendait certainement à retrouver les ingrédients qui ont fait le succès de ce personnage auprès des enfants: Des histoires à la fois loufoques et très proches de la pensée des enfants, une héroïne au caractère bien trempé, indépendante au possible, qui mène ses aventures joyeusement entourée de ses jouets.
Et, effectivement, je crois qu’Anaïs à mis tous ces ingrédients dans sa tambouille. Mais je crois que quand elle cuisine une histoire, elle ne suit pas de recette. Ce qui fait que ça à toujours un goût différent.
Zuza, donc, se demande comment fabriquer son grand frère. Parce que voyez-vous, une petite sœur, c’est nul. Et que Zuza, quand elle veut un truc, ben elle le fait, c’est quand même plus chouette que d’attendre que quelqu’un d’autre lui donne.
Son crocodile, je me suis toujours demandé si c’était un doudou ou une manifestation de sa conscience. Ma fille m’a expliqué que j’avais tout faux, ce n’est certainement pas une peluche, encore moins un ami imaginaire, c’est juste son crocodile qui l’aide et la conseille (et lui souffle la réponse en classe quand elle est interrogée par la maîtresse)
En tout cas, dans cet album, il apporte les précisions techniques grâce à l’encyclopédie Crocodilis, sorte de manuel du castor junior en plus mieux encore.
Voilà donc toute la bande occupée à couper du bois pour faire les os, des élastiques pour les muscles, des câbles pour les nerfs. Il faudra encore fabriquer une langue, des oreilles, de la peau etc.
Ce n’est ni vraiment une histoire ni un documentaire, nous avons affaire à un genre nouveau, hybride, qui mêle des explications justes et précises et une histoire improbable à laquelle on adhère pourtant totalement.
Il parait qu’il a fallu deux ans à Anaïs Vaugelade pour faire ce livre. Ça n’est guère étonnant. Il faut aussi beaucoup de temps pour le lire dans le détail et plus encore pour l’assimiler. Ma mouflette s’y est régalée pendant plusieurs heures. Ma cadette l’a écouté par morceaux, ce qu’elle préfère c’est picorer dedans. On ne lit que le texte en bas de page pour voir Zuza fabriquer son grand frère. Ou uniquement les vignettes, façon BD, du crocodile qui fait des expériences scientifiques avec les jouets dans la pièce d’à côté.
Et bien sûr, elle est très sensible à la fin de l’histoire, qui réhabilite Marianna, la “vraie” petite sœur de Zuza, en faisant d’elle l’élément magique qui donne vie au grand frère.
Cet album est une fête. Un feu d’artifice de bonne humeur et de connaissances.
Raoul, Mais c’est une fille! Michel Van Zeveren, Pastel, 13€50
Dans cet album on retrouve Raoul, le petit loupiot qu’on a déjà rencontré dans l’opus précédent, Attendez! Je suis pressé! Il est toujours aussi adorable et ses paroles, comme celles de ses parents sonnent toujours aussi juste.
Si vous connaissez le premier album vous savez que Raoul est du genre bambin plutôt sympathique et qu’il a des parents bienveillants même s’ils sont parfois un peu dépassés par les questions de leur loupiot. Vous vous souvenez aussi sans doute que Raoul était promis à être grand-frère dans un avenir proche.
Pour ceux d’entre vous qui ne connaissez pas l’album précédent, pas de panique, celui là se suffit à lui-même (mais il donne une furieuse envie d’acheter le premier pour prolonger le plaisir).
Cette fois encore une douzaine de saynètes montrent la vie quotidienne du petit loup en compagnie de ses parents, de son grand-père papipa puis de sa petite sœur Loula. Juste une succession de petits moments tendres et amusants. Raoul qui râle parce que son papa a cuisiné du lapin aux pruneaux et qui veille à mettre du ketchup dans l’assiette de sa maman pour que Loula n’ait pas cet horrible goût dans le lait lors de la tétée. Raoul qui demande, avec l’à propos propre aux enfants, pourquoi c’est lui qui doit se coucher quand sa mère est fatiguée. Raoul qui se demande si, quitte à changer sa petite sœur, on pourrait pas prendre un grand-frère à la place.
Dans cet album, c’est bien simple, tout est absolument adorable. C’est un vrai feel good book, que l’on lit avec délice pour un moment calme en fin d’après midi.
La forme proche de la bande dessinée en fait une première lecture idéale pour un enfant de CP. Mais il se lit très bien à haute voix pour les plus jeunes.
C’est l’histoire de Karl et Lütti qui, aujourd’hui, gardent Terro, le bébé de Birgit.
Le texte ne nous dit pas qui ils sont mais l’illustration nous renseigne: Karl est manifestement un adulte et Lütti un enfant.
Lütti emporte avec lui une couverture rose, de la quelle s’échappent ses jouets: une toupie, une poupée, un cube.
Est-ce à cause de la couleur de la couverture? De la poupée? De ses cheveux un peu longs? Ou parce qu’il fait du baby-sitting? Tous les enfants à qui j’ai lu cet album ont d’abord pensé que c’était une fillette.
Peu importe, voilà donc le petit garçon, accompagné de son… Grand frère? Père? Ami? Bref accompagné de Karl, et ils doivent veiller sur Tero qui, lui, est déjà en train de manger de l’herbe dans le jardin. Oh oh, il est temps de faire une petite promenade.
Et, chacun le sait, l’aventure est au bout du jardin. Elle débute avec une chevrette qui impressionne beaucoup le trio (elle est petite, certes, mais elle a des cornes tout de même).
Hop, le landau dans la barque, les voilà partis au fil de l’eau.
Avec toujours la même bonne humeur les trois personnages voient leur barque prendre l’eau, accostent sur une île pas aussi déserte qu’on pourrait le croire et finissent par rentrer à temps pour le retour de Birgit.
Et pendant tout l’album un vent de fantaisie, de légèreté souffle sur l’histoire. C’est farfelu, c’est drôle, c’est tendre mais jamais fleur bleu, bref, c’est un coup de cœur.
Si j’en crois la quatrième de couverture, il s’agit là du deuxième opus des aventures de Karl et Lütti. Le premier, “Une vie domestique”, a échappé à ma vigilance. J’ai beau éplucher les catalogues des éditeurs, passer des heures dans les librairies et les bibliothèques, il y a toujours des albums que je découvre en retard! J’espère le voir rapidement, je ne doute pas qu’il soit aussi plaisant que celui là.