La chanson qui venait de l’autre côté de la mer, Emma Virke, Fumi Koike, l’étagère du bas 14€ 2019
Ce soir on dirait bien que Grand-mère renard a le spleen. Elle s’éloigne seule sur la montagne et se met à chanter, dans une langue que Lazo, son petit-fils, ne connait pas. Une chanson triste.
Comme il l’interroge, son aïeule raconte. L’histoire commence alors qu’elle était enfant et qu’elle vivait, avec sa famille, de l’autre côté de la mer. Ils aimaient la musique et la petite renarde jouait de la flûte.
Un jour, brutalement, les chasseurs ont attaqué. Panique, fuite, course folle, elle se retrouve séparée des siens. Elle court sans but, suivant des oies sauvages elle arrive jusqu’à la mer où elle embarque, presque sans le vouloir, sur un bateau.
Elle est vite repérée par l’équipage, qui ne se montre pas bienveillant avec la passagère clandestine.
Après la traversée, elle se retrouve dans une foule hostile ou indifférente, dont elle ne partage pas la langue et dont elle ne connait pas les habitudes.
Mais la musique, ici aussi, réunit les êtres. Malgré les difficultés, elle va trouver des amis, puis fonder une famille. Et, bien plus tard, alors qu’elle est une vieille dame, la chanson qui venait de l’autre côté de la mer s’impose encore à elle, elle a besoin de la fredonner pour ne pas oublier.
Ce très bel album permet d’effleurer ce qu’est la vie des exilés, ceux qui ont du fuir. La séparation brutale, la tristesse, mais aussi la résilience.
Tout comme “L’arrivée des capybaras”, il permet d’en discuter avec les enfants, mais il est surtout accessible comme histoire en tant que telle.