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Doux dodo

13 novembre 2020 By Chloé Séguret in Tous les albums No Comments Tags: cartonné, Cécile Hudrisier, dès 1 an, dès la naissance, Didier jeunesse, leporello, nuit, sommeil

Doux dodo, Cécile Hudrisier, Didier Jeunesse,Doux dodo, Cécile Hudrisier, Didier Jeunesse, 2020, 9€50
Vous savez combien il est important d’entourer les bébés de jolies choses.
Déjà parce que ça nous permet d’évoluer dans un environnement plus agréable, et ça, ce n’est pas rien.
Mais aussi parce que l’éducation du regard des enfants se fait dès le plus jeune âge. Les bébés s’intéressent aux images qui les entourent et apprécient la variété. Alors autant qu’ils aient les même gouts que nous, ça facilitera la déco de l’appart! (Je ne prétends pas que ça durera jusqu’à l’adolescence, mais on peut toujours essayer)
Dans cette optique, poser un joli livre paravent à hauteur du regard des bébés est une très bonne idée. Comme les différents jouets mis à disposition des petits, les livres contribuent à leur éveil.
La première face de doux dodo est un paysage sur fond noir où se détachent de nombreux motifs jaunes et quelques éléments d’autres couleurs.
Ce contraste est très adapté à la vue des bébés (dont on sait qu’ils perçoivent les couleurs, contrairement à une idée reçue mais il est vrai qu’ils sont particulièrement sensibles aux contrastes).
C’est une vision douce, poétique et rassurante de la nuit. (Je ne prétends pas que ça va faire dormir les mouflets récalcitrants mais on peut toujours essayer)
De l’autre côté, les images sur fond pastel montrent différents animaux au seuil de l’endormissement.
On se laisserait bien aller au sommeil avec eux.

Doux dodo, Cécile Hudrisier, Didier Jeunesse,

Avec son petit format et ses pages cartonnées, l’album de prête bien aux manipulations par les menottes des bébés.

Il sera découvert avec ravissement, mais bien sûr la présence de l’adulte reste nécessaire.

Sinon le livre risque de succomber aux explorations tactiles et gustatives des petits. Car, je le rappelle, les bébés lisent avec leurs mains, leur bouche et généralement en mouvement (voir à ce propos ce petit guide). Et puis très jeunes les enfants sont sensibles a l’attention que l’adulte leur accorde, un objet est toujours beaucoup plus intéressant quand on le regard a deux que seul. Doux dodo vous offre de bons moments de lecture partagées en perspectives.

 

L’attente

11 novembre 2020 By Chloé Séguret in Tous les albums No Comments Tags: amour, dès 1 an, dès 2 ans, dès la naissance, éditions des éléphants, Eunjin Oh, maman, naissance, papa, Stephanie Demasse-Pottier

L'attente, Stéphanie Demasse-Pottier, Eunjin Oh, éditions des éléphantsL’attente, Stéphanie Demasse-Pottier, Eunjin Oh, éditions des éléphants,

Habituellement, Léa va pêcher avec Karl. Mais cette fois, il a dû partir seul pour faire la réserve de poisson pour l’hiver. Elle, pendant ce temps, bricole, cuisine, rentre le bois et tricote.
Un tout petit pull pour le bébé qui arrondit déjà bien son ventre.

Karl lui manque et elle manque à Karl. Mais il sera de retour à temps, elle en est certaine.

Le temps s’étire, il passe en douceur. Léa attend, sereine.

Elle prépare le foyer, un nid douillet, accueillant, où le tout petit se sentira bien.

Les illustrations aux couleurs automnales sont douces, apaisantes. On ressent la confiance tranquille de Léa, ainsi que la force du lien qui l’unit à Karl et qui l’unira, sans aucun doute à leur bébé. 

Il est peu montré cet avant, dans la littérature enfantine.
Les parents sont généralement représentés dans la relation avec leur enfant. Ici, malgré la distance, l’amour qu’éprouvent Karl et Léa est central. Il est le terreau parfait pour accueillir un bébé.

L'attente

Quand l’attente prendra fin, tout sera prêt. Il y aura du bois, de la nourriture en abondance. Et, sans doute, Karl sera de retour.

J’ai toujours pensé que les moments qui précèdent la naissance d’un bébé sont un chapitre important du roman familial. Les parents aiment le raconter et les enfants adorent l’entendre. Cet album le met en mots et en image avec énormément de douceur et de justesse.

 

Le projet Barnabus

8 novembre 2020 By Chloé Séguret in Tous les albums No Comments Tags: amitié, beauté, dès 5 ans, dès 6 ans, dès 7 ans, dès 8 ans, différence, Les Fan Brothers, little urban

Le projet barnabus, Les Fan Brothers, Little urban,Le projet barnabus, Les Fan Brothers, Little urban, 2020, 15€90

Dans un laboratoire souterrain et secret sont fabriquées des créatures parfaites.

Mais Barnabus, lui, est un échec. Il ne correspond pas aux normes de beautés établies et se retrouve donc sous une cloche, sur une étagère, aux côtés d’autres créatures imparfaites.

Le petit animal, mi éléphant mi souris, est pourtant tout à fait attachant et il emporte tout de suite l’adhésion des jeunes lecteurs.

Barnabus est condamné, comme les autres projets ratés, à attendre sous sa cloche le moment où il sera recyclé pour être plus conforme aux attentes des consommateurs. Au dessus du laboratoire, en effet, une boutique propose les créatures parfaitement parfaites à des hordes d’enfants peu soucieux des conditions de leur fabrication.

Mais notre petit héros ne peut se résoudre à attendre sans rien faire son futur recyclage. C’est que, malgré l’évidence, il ne se trouve pas raté. Il s’aime bien tel qu’il est. Il rêve d’évasion et il se prend à penser qu’il a le droit, lui aussi, de voir un jour l’extérieur. Plus que tout ce sont les étoiles qu’il aimerait contempler.

Il parvient à briser le verre qui l’entoure et à libérer également ses camarades d’infortune, auprès desquels il va vivre une formidable aventure émancipatrice.

 

L’illustration met l’accent sur le contraste entre le monde du dessus: la boutique pleine de couleurs et de lumière, temple de la consommation à outrance, et celui du dessous, sombre et inquiétant.

Au cours de leur épopée, les « projets ratés » vont faire preuve de solidarité et d’amitié, ils vont se montrer braves. En suivant leurs aventures, les jeunes lecteurs peuvent redéfinir les qualités réellement importantes.

Comme souvent avec ces auteurs, il y a plusieurs niveaux de lectures et chacun y trouve son compte, l’album est un plaisir à lire pour les adultes aussi.

Si le  projet Barnabus est parfaitement aux moins de cinq ans, on y trouve tous les ingrédients pour faire un long métrage qui s’adresserait à un large public familial.

Un album qui a été apprécié aussi sur l’ile aux trésors.

 

 

Si l’hiver arrive, dis-lui que je ne suis pas là

2 novembre 2020 By Chloé Séguret in Tous les albums No Comments Tags: dès 3 ans, dès 4 ans, famille, fratrie, grandir, maman, papa, parents, Pastel, saisons, Simona Ciraolo

Si l'hiver arrive, dis lui que je ne suis pas là, Simona Ciraolo, pastel,Si l’hiver arrive, dis lui que je ne suis pas là, Simona Ciraolo, pastel, 2020, 13€

Le petit garçon qui est le narrateur de l’histoire adore l’été.
Ben oui, c’est trop chouette, nager, manger des glaces…
Mais sa sœur le préviens, avec peu être un brin de de sadisme, ha ha, profites en bien parce-que c’est bientôt fini et après arrive l’automne puis l’hiver et ça, c’est horrible.
Adieu maillot de bain, place à la pluie incessante, aux jours qui raccourcissent.
Ça à l’air franchement affreux, au point que l’enfant se dit qsi l’hivers ue ce n’est même pas vrai.

Mais si: les parents confirment. Argh.

Et puis finalement, ça se produit et en réalité ce n’est pas si mal que ça.
Quand sa sœur lui disait que l’hiver on ne décolle pas du canapé il se voyait solitaire, perdu et frigorifié.
Mais quand ça arrive, il est blottit aux côté de ses parents, dans la chaleur d’un plaid, tout souriant.
Sous la pluie on le voit gambader gaîment. Et la neige, quel plaisir !
Il faut en profiter, l’hiver non plus ne durera pas…
Une jolie histoire sur l’alternance des saisons et le fait de grandir.


Si l'hiver arrive dis lui que je ne suis pas là

Il y a beaucoup de pages dans lesquelles l’image porte une partie du récit, elle donne de la nuance au propos ou une touche d’humour.

C’est aussi elle qui met en valeur la relation de la fratrie, faite à la fois de conflits et de complicité, le rôle des parents (peu mentionnés dans le texte) et qui montre que l’enfant a avantageusement troqué la glace pour un chocolat chaud.

Si l'hiver arrive, dis lui que je ne suis pas là, Simona Ciraolo, pastel,

Un album sympathique qui montre que chaque saison à ses avantages.

L’œil de Berk

27 octobre 2020 By Chloé Séguret in Tous les albums No Comments Tags: dès 3 ans, dès 4 ans, doudou, halloween, humour, Julien Beziat, Pastel, peur

L’œil de Berk, Julien BéziatL’œil de Berk, Julien Béziat, Pastel, 2020, 1€50

Nous retrouvons ici Berk, le doudou cradoc et attachant que l’on avait déjà rencontré dans plusieurs histoires.

Comme d’hab, il raconte, via son petit humain, sa mésaventure du moment.

C’est qu’il lui arrive toujours des choses TERRIBLES.

Ces aventures se déroulent toujours dans une pièce qui fait partie du quotidien des enfants (d’abord la chambre à coucher, puis la salle de bain, la salle de classe et dans ce nouvel album la cuisine).

Il y est accompagné d’autres personnages jouets aux personnalités variées et aussi sympathiques que lui. Il y a souvent un malentendu, de la surprise, beaucoup d’humour et de très belles images pleines pages.

On retrouve ici tous les ingrédients qui font le succès de la série. l'oeil de berk

Berk, comme on s’en doute en voyant la couverture, a perdu son œil. L’avantage d’être un doudou c’est qu’il peut assez bien s’en passer, mais il craint de faire peur aux enfants ce qui serait fâcheux.
Les autres, au contraire, trouvent que c’est marrant de faire peur, et ils s’amusent à se grimer, avec les ustensiles qu’ils ont sous la main, en différents personnages emblématiques d’Halloween.

L’œil de Berk, Julien Béziat

L’histoire tient la route et on y retrouve tout le talent de Julien Béziat pour l’illustrer: les personnages sont expressifs et très drôles, les cadrages audacieux et variés.

Je regrette juste la fin  que je trouve un peu abrupte. Une page de plus, en guise d’épilogue, aurait été bienvenue.

« L’œil de berk » est  très apprécié chez Pépita.

le pousseur de bois

23 octobre 2020 By Chloé Séguret in Tous les albums No Comments Tags: dès 4 ans, dès 5 ans, dès 6 ans, dès 7 ans, Frédéric Marais, grandir, HongFei

Le pousseur de bois, Frédéric Marais, HongFei,Le pousseur de bois, Frédéric Marais, HongFei, 16€15, 2020

Quelque part, en Inde, un jeune mendiant. Quand un vieux fou propose de lui offrir  quelques figurines de bois en prétendant que c’est un trésor, il n’est pas convaincu.
Mais le vieux, tout en lui expliquant les règles du jeu lui raconte des histoires.
Des histoires de cavaliers, de rois et de reines qui mènent des batailles féroces.
L’enfant se prend au jeu et devient rapidement imbattable. Au point que sa renommée arrive jusqu’au maharadjah. Le destin de l’enfant va s’en trouver changé et le jeu d’échec prendra une place prépondérante dans sa vie. De mendiant, il devient le pousseur de bois, et partout à travers le monde il ne connait que des victoires.

Devenu vieux à son tour, c’est à une petite fille qu’il va transmettre les figurines et le plateau.

 

le pousseur de bois
L’histoire, librement inspirée de la vie de Mir Malik Sultan Khan, champion mondial d’échec, est juste suffisamment sublimée pour susciter l’intérêt des enfants tout en restant crédible. Elle est racontée sur un rythme vif, presque haletant.
L’image est saisissante, d’une part parce qu’elle est imprimée en trois tons directs, d’autres part parce que les points de vue et les cadrages sont impressionnants: beaucoup de très gros plans (avec toujours des formes dans le fond qui évoquent à la fois le décors et les pièces d’échec) des vues subjectives, des contre-plongées qui accrochent vraiment le regard.

Un très bel album et un thème trop peu abordé en littérature enfantine: la pauvreté.

Le pousseur de bois, Frédéric Marais, HongFei

Un très beau jour

21 octobre 2020 By Chloé Séguret in Tous les albums 1 Comment Tags: dès 1 an, dès 2 ans, dès la naissance, Didier jeunesse, famille, Judith Gueyfier, maman, Marie-france Painset, papa

Un très beau jour Un très beau jour, Marie-france Painset, Judith Gueyfier, Didier jeunesse, 2020, 14€90

Avant même qu’un bébé vienne au monde, ses parents ont beaucoup de choses à lui dire.

C’est ce monologue parental qui est mis en mots sous forme poétique par  Marie-France Painset et en images par Judith Gueyfier.

Il alterne des paroles d’invitation à naître et la célébration du monde que le bébé va découvrir.

Les illustrations montrent des bébés paisibles, serins, souvent endormis. Il se dégage toujours une impression de grande sécurité dans leurs postures.

 

un très beau jour

En alternance, des images de la nature luxuriante, accueillante, chaleureuse et pleine de vie. Des fleurs, des animaux, des paysages magnifiques prêts à s’offrir à la vue du bébé. Des animaux esquissés au crayon s’intègrent dans les illustration peintes, c’est très joli et touchant. Et, comme un refrain, ces mots qui rythment le récit :

« Viens petit, viens, le monde est beau »

Un très beau jour est un cadeau de naissance idéal qui met en valeur l’universalité de l’amour parental avec poésie et douceur.

 

 

 

Caché

19 octobre 2020 By Chloé Séguret in Tous les albums No Comments Tags: cartonné, Corinne Dreyfus, dès 1 an, dès 2 ans, dès 3 ans, dès la naissance, livre-jeu, noir et blanc, ovni, Thierry Magnier

Caché, Corinne Dreyfus, Thierry Magnier,Caché, Corinne Dreyfus, Thierry Magnier, 2017, 16€

Parfois, c’est sur le long terme qu’on peut vraiment évaluer l’intérêt d’un album. Particulièrement avec ces livres un peu ovnis, ces atypiques qui peuvent à la fois susciter notre emballement ou nous laisser perplexe. C’est à l’usage et surtout en observant ce que les enfants en font qu’on saura s’ils sont destinés à devenir des « classiques » ou à être oublié en quelques mois.

C’est la raison pour laquelle je présente aujourd’hui le livre « Caché » avec quelques années de recul sur son usage.

Présenté comme « le premier roman pour bébé », il se compose de chapitres, est accompagné d’une préface et il est paginé. Il ne contient pas d’image, uniquement des mots, imprimés en noir sur fond blanc, et il a un format rectangle à la française. Pour toutes ces raisons, il s’apparente donc bien à un roman plus qu’à un album, genre dans lequel l’image est supposée être prépondérante. On peut le rapprocher de deux autres ovnis, « Le livre sans image » et le magnifique « On dirait qu’il neige », mais ces trois ouvrages ne se ressemblent en rien, ils ont chacun leur singularité. 

Et l’histoire ?

Un jeu de cache-cache entre un narrateur et son complice très bien dissimulé.

L’invention de cet album c’est d’utiliser les mots comme image. Ils structurent l’espace de la double page, l’aménagent, la subliment. 

Caché, Corinne Dreyfus, Thierry Magnier,

La mise en page est aussi un accompagnement à la lecture à voix haute. Spontanément, on ne lit pas de la même façon un mot écrit en gros ou en petit, des lettres dont le contour s’estompe ou qui se détachent en noir profond sur la page blanche.

Des phrases qui zigzaguent, qui s’enroulent, qui tombent vont aussi induire un rythme ou un ton chez le lecteur.

Quand on lit ce livre à voix haute à un bébé, il va s’appuyer sur notre voix, nos mimiques et la mise en page autant que sur le texte lui-même pour comprendre le sens.

Le livre devient même un accessoire de l’histoire, que l’on va tourner à certaines pages. Le récit n’est plus seulement dans le livre, il est partout autour.
C’est assez étonnant et il faut vraiment l’expérimenter pour en être convaincu.

Caché, Corinne Dreyfus, Thierry Magnier,
La première fois que j’ai compris que « Caché » n’était pas un simple album gadget c’est quand je l’ai présenté au cours d’un relais d’assistantes maternelles (dans le cadre de mon travail pour l’association LIRE).
J’ai dit aux assistantes maternelles présentes que j’allais leur lire un livre, profitant que les enfants étaient occupés avec l’éducatrice de jeunes enfants. Quand j’ai commencé à lire, j’ai eu tout de suite l’attention des adultes présentes. Mais très rapidement, celle des enfants a été sollicitée aussi, ils ont interrompu leurs jeux et se sont approchés, à quatre pattes pour certains, pour voir de quel étrange livre sortaient ces mots.

Depuis son succès ne s’est pas démenti et s’il créé souvent un certain trouble en formation avec les adultes, il emporte presque toujours l’adhésion des enfants sur le terrain.

Une journée trop mortelle

18 octobre 2020 By Chloé Séguret in Tous les albums No Comments Tags: accident, dès 2 ans, dès 3 ans, école, halloween, humour, Michel Van Zeveren, Pastel

Une journée trop mortelle, Michel Van ZeverenUne journée trop mortelle, Michel Van Zeveren, Pastel, 2020, 12€

« Je ne sais pas pourquoi mais ce matin je me suis réveillé avec une autre tête! Heureusement, je n’étais pas le seul »

Effectivement, ce jour-là l’école est peuplée de petits monstres plus attachants qu’effrayants.

A part ça, la journée débute assez normalement: les enfants se retrouvent dans la cour avant d’aller en classe. Sauf que le petit squelette a oublié de faire ses devoirs, drame, il devait justement présenter un exposé. Outre l’apparence étrange des petits écoliers, on repère un vocabulaire assez marqué: Isabelle est « belle à tomber raide », le héros voudrait « disparaitre sous terre », en rentrant du travail sa mère affirme être « au bout de sa vie ».

Quant à l’histoire, elle est terrible puisque le petit héros se casse le bras et doit être accompagné à l’hôpital d’urgence.

Mais c’est dans une ambiance tendre et douce que se déroule cette improbable aventure.

Une journée trop mortelle, Michel Van Zeveren

Les libraires, bibliothécaires et autre prescripteurs de livres -dont je fais parfois partie- le savent bien: un album qui évoque Halloween, ça ne se refuse pas.
Tout comme ceux avec des histoires de galette, ils sont rares et très demandés.

Durant tout le mois d’octobre, des hordes de professeurs des écoles, parents et professionnels de l’enfance cherchent des livres qui correspondent à cette période de l’année. Lassés des livres sur les saisons, ils veulent des histoires de monstres et autres citrouilles.

Aussi cette histoire amusante et adaptée aux plus jeunes est-elle la bienvenue.

À titre personnel, je suis assez mitigée sur ces demandes liées au calendrier. Je suis sceptique quant à ce que ça peut apporter aux enfants.
Mais je conseillerais avec plaisir cet album, parce qu’il est tout à fait adorable. En abordant l’accident de façon humoristique et un peu absurde (l’enfant va être promptement plâtré par son père urgentiste avant de retourner à l’école comme si de rien) il le dédramatise totalement.

Une journée trop mortelle est un album plaisant et plein de fraicheur. Et puis on y croise le père de Raoul et ça, c’est chouette. Allez, soyons fous, essayons donc de le proposer aux enfants toute l’année et pas seulement en octobre. Je vous promet qu’ils seront tout autant intéressés en été.

L’éléphant de l’ombre

16 octobre 2020 By Chloé Séguret in Tous les albums No Comments Tags: chagrin, dépression, dès 4 ans, dès 5 ans, éditions Saltimbanque, émotions, Nadine Robert, tristesse, Valerio Vidali

l'éléphant de l'ombreL’éléphant de l’ombre, Nadine Robert, Valerio Vidali, Saltimbanque, 2020, 16€

Allongé de tout son long, les yeux clos, l’éléphant rumine son chagrin.

Dans la savane, les autres animaux se soucient de lui, tentent de l’amuser. Le singe lui raconte une blague, les autruches inventent pour lui une chorégraphie, on lui sert des mets délicieux. Mais rien n’y fait.

Il reste muet, maussade.

L’opposition entre son humeur et celle des autres personnages est mise en valeur par un contraste de couleur: chaleureuses et lumineuses sur la page de gauche, où évoluent les autres animaux, bleu sombre pour l’éléphant sur celle de droite.

L'éléphant de l'ombre, Nadine Robert, Valerio Vidali

Séparé des autres par la charnière de la page, il reste inaccessible, sourd à leurs propositions, enfermé dans son chagrin.

Petit à petit le soleil décline et il se retrouve seul.

Puis arrive une petite souris. Elle n’essaie pas de le distraire de sa tristesse, elle cherche juste un endroit où s’installer. Elle même n’est pas en grande forme…

La mise en page s’inverse, l’éléphant se retrouve à gauche. Le soleil finit par se coucher et l’ombre est partout désormais. Mais la rencontre a lieu et éléphant et souris sympathisent. Un nouveau chemin s’ouvre à eux, porteur d’espoir.

Il y a des albums qui abordent la tristesse et le chagrin. L’éléphant de l’ombre va plus loin, concernant l’éléphant on peut parler de perte du gout de vivre, de dépression.

l'éléphant de l'ombre

Le sujet est traité avec subtilité, sans moralisme. Il ne prétend pas donner des réponses sur le « bon comportement » à adopter face à une personne déprimée. Mais il permet de comprendre à quel point c’est compliqué pour la personne concernée comme pour son entourage.

L’histoire ne se termine pas par une résolution, on ne peut pas être certain que le chagrin est surmonté. Mais un petit clin d’œil dans l’image nous montre que la solution n’est peut-être pas loin.

J’aime la sobriété du texte et de l’image et la subtilité avec laquelle le thème est traité.

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