Des albums à ne pas rater, il en sort toutes les semaines. Et moi, je n’ai malheureusement pas toujours la possibilité de les chroniquer tous, croyez bien que je le regrette.
C’est pourquoi de temps en temps je fais un billet pour attirer votre attention sur des albums que je vous conseille vivement d’aller voir de plus près! Après les tomes 1, 2 et 3, voilà le 4eme.
Le grand inventaire des petits plaisirs de Luchien, Frédéric Stehr, Pastel
Les albums de Frédéric Stehr sont toujours des petits bonbons, des concentrés de tendresse et de douceur. J’aime son trait, son humour, l’expressivité de ses personnages.
Ici il nous entraîne aux côtés d’un petit chien joyeux, foufou et qui semble être l’incarnation de la joie de vivre enfantine. Luchien, c’est un peu un enfant qui serait émancipé des normes sociétales et qui peut donc sauter dans la boue ou se laisser aller à la gourmandise sans complexe. Un pur bonheur!
Le secret du capitaine, Stéphane Poulin, Jean Leroy, Pastel
La petite Valia, mousse à bord de l’intrépide, admire beaucoup le capitaine, elle aspire à lui ressembler. Pour cela, elle doit se montrer courageuse et forte!
Quand un incendie éclate sur le bateau, elle n’hésite pas à affronter les flammes pour lui venir en aide. Ce sera l’occasion de découvrir qu’il cache un secret et surtout un cœur tendre, loin de l’image de gros dur qu’elle s’en faisait. L’histoire est très sympa et le texte court agréable à lire à voix haute. Et les grandes images sont toutes de véritables tableaux, magnifiques!
Un jardin gros comme l’univers, Estelle Vonfeldt A2mimo
Katerina aime s’occuper des fleurs, mais elle ne supporte pas de les voir se faner alors la nuit, ses grands-parents remplacent discrètement les fleurs, pour lui éviter du chagrin. Mais les fleurs éternelles ont-elles autant de charmes que celles qui sont éphémères?
Une jolie réflexion sur la mort et l’écologie à travers cette histoire, servie par de très jolies illustrations.
Seul à la maison, Naoko Machida, le cosmographe
Vous pensez qu’en votre absence votre chat passe son temps à dormir sur le canapé? Détrompez-vous. C’est par un passage secret que le matou quitte l’appartement, il se rend dans un monde félin où il peut profiter d’un bon repas de sushi, se rendre en librairie (il adore les livres, surtout les coins!) ou encore se délasser aux bains. Et pendant ce temps à la maison, que se passe-t-il? Oh, pas grand-chose… Un album très sympa sur la vie quotidienne d’un chat et une visite du Japon.
Matou blues, Lane Smith, Gallimard jeunesse
Rester toute la journée enfermé dans une maison, c’est pas une vie pour un chat, j’vous l’dis, moi. En plus, le rayon de soleil s’est éloigné, manquait plus que ça.
Et puis elle est où la pâtée? J’ai dit la pâtée, pas les croquette, youhou, faut écouter quand-même, quand je dis “Miaou” c’est pâté voyons, c’est clair oui ou non?
J’avais déjà succombé à l’humour de Lane Smith dans “C’est un livre”, ici j’adore l’air courroucé du chat furax. Il est super expressif et presque aussi attachant que méchant. Il y a d’autres titres semblables à celui-là, Banquise Blues et Girafe Blues, j’avoue ne pas les avoir lus (oui, j’ai une attirance particulière pour les félins)
Arnold, tout ce que je suis, Didier Lévy, Anne-Lise Boutin, Helvetiq.
Arnold est un enfant à l’humeur changeante, comme tous les enfants. A la première personne, il nous raconte les différentes émotions qui le traversent. L’image bicolore et très jolie complète le texte concis. Pour illustrer plus précisément chaque sentiment, le prénom de l’enfant est reproduit sur chaque page d’une façon différente. Énorme et prenant beaucoup de place quand il roule des mécaniques devant ses copains, lettres dispersées et minuscules quand il se sent minuscule face à l’immensité du ciel, barré les jours où il dit non à tout etc.
Le procédé est très efficace pour mettre en image les émotions.
Cabane, Amandine Laprun, Actes Sud junior
Vous vous souvenez du livre carrousel en forme d’arbre? La même autrice en a sorti un autre récemment (il y a aussi eu celui en forme de chapiteau entre temps qui à l’air sympa) et cette fois c’est une cabane en forêt. Deux enfants s’affairent au fil des pages (sans texte toujours) pour construire puis investir leur cabane, y faire du feu, y dormir aussi parfois. Ils jouent, se déguisent, invitent des amis à participer. Autour on voit la nature évoluer, le passage des animaux. Une vraie bouffée de fraîcheur.
Les animaux, Bastien Contraire, La partie
C’est un pari osé que Bastien Contraire s’est lancé à lui même dans cet album: représenter les animaux uniquement en les nommant et avec un gros rond de couleur sur la page. Mais qui a dit que les jeunes enfants n’avaient pas le sens de l’abstraction? Le grand format, le fond blanc, la forme harmonieuse attirent leur regard. Et quand un adulte lit le nom de l’animal, on peut être certain que l’enfant s’en fait une représentation mentale.
Cet album n’est donc pas seulement original, il fait fonctionner le petit cerveau des mouflets et ça, c’est chouette. Je vous conseille vraiment de le tester, les réactions qu’il suscite sont assez étonnantes!
Dans la petite maison, Marie-France Painset, Atelier Saje, Didier jeunesse
Ce nouvel album reprend presque à l’identique le texte de l’album sorti en 2010, avec des images totalement différentes. Ici c’est l’aspect gigogne des petites maisons qui est mis en avant par un jeu de caches superposés les uns aux autres sur une page unique. Sous les rabats, deux koalas, un grand et un petit, partagent une vie quotidienne pleine de tendresse. C’est généralement cet aspect qui retient l’attention des jeunes lecteurs, plus que les couleurs de chaque maison. Les illustrations sont très graphiques, comme c’est le cas pour les autres albums signés par l’atelier Saje.
Le fils de l’arbre, Emma Robert, Mélodie Baschet, A2mimo
Depuis toujours il vit avec l’arbre qui prend soin de lui. Mais l’enfant se rend compte qu’il est différent, il n’a pas de racines, son écorce est douce alors que celle de l’arbre est rugueuse. Tous ses amis ressemblent à leurs parents mais dans la forêt, rien ne ressemble au garçon. Qui est-il alors?
En quête d’identité l’enfant cherche les hommes et s’interroge pour savoir où est sa place. Les illustrations sont vraiment saisissantes, je vous conseille d’aller les voir sur le site de l’éditeur, elles méritent le détour.
Fred s’habille, Peter Brown, kaléidoscope
On sent qu’il a le sens de sa liberté, ce petit Fred qui se promène fièrement les fesses à l’air dans l’appartement. S’il consent à s’habiller, c’est avec les vêtements de ses parents. Mais ceux de son père sont tristes et ternes, ceux de sa mère sont bien plus attractifs. Une petite touche de maquillage pour aller avec et le voilà fin prêt. Et papa et maman? Ils vont se prêter au jeu, eux aussi!
Un album léger, plein de fraîcheur et bien sympathique pour ne pas se laisser enfermer dans les stéréotypes de genre.
24 décembre, Arthur Drouin, Geneviève Després, d’Eux
Sur la banquise, Montmartre le renne et Fanny le lièvre ont décidé de fêter noël. Ils ont une vague idée de la façon dont les choses doivent se passer, mais parviendront-ils à faire venir le gros monsieur qui distribue des cadeaux? Une cheminée façonnée dans la neige, des vieilles chaussures en guise de chaussettes, ils ne manquent pas d’imagination, et au fil de leur organisation, voyant à quel point ils s’amusent, de nombreux animaux se joignent à leurs efforts. Une jolie histoire de noël, simple et adorable, assez inattendue aussi. Et ces illustrations! Pleines de tendresses et d’humour! On craque vraiment pour les petites bouilles des animaux.
La petite souris et le père noël, Laurent et Olivier Souillé, Florian Pigé, kaléidoscope
Allez, on reste dans l’ambiance noël, avec ce sympathique album qui croise l’histoire de la petite souris et celle du père noël, avec même une pointe de lapin de pâques!
La petite souris s’ennuie dans son travail. Depuis qu’elle a automatisée la fabrication des pièces qu’elle donne en échange des dents de lait, tout est trop facile. Et puis, cela fait tellement longtemps qu’elle fait cela. Alors elle songe qu’elle pourrait aller voir du côté du père Noël si la fonction est plus intéressante.
J’aime beaucoup les illustrations qui complètent savoureusement l’histoire, l’originalité de l’histoire et la pointe d’humour qui s’en dégage.
Un ours sans histoire, Christian Merveille, Laurent Simon, Nordsud
Il ne lui arrive pas grand chose à Ours, juste il vit sa vie d’ours en se promenant dans la forêt. Mais ce faisant il croise de nombreux animaux qui, suite à déverses péripéties ont besoin d’aide. Ours, naturellement, leur donne un coup de main, tout en soulignant que, décidément, il n’a pas d’histoire propre.
Pourtant, dès le lendemain, c’est lui dont tout le monde parle, celui qui a aidé tant d’animaux!
Le texte est poétique et rythmé, les illustrations douces et jolies, et le message très plaisant pour les enfants qui aimeraient bien, eux aussi, romancer un peu leur vie quotidienne.
L’étrange voyage de madame Maguerite, Salah Naoura, Britta Teckentrup, Minedition
Comme elle est belle cette couverture, n’est-ce pas? Et l’histoire l’est tout autant.
Madame Marguerite vit dans une maison sur un pont, elle y fabrique des flûtes. Mais quand elle en joue, elle subit la colère des voisins qui n’apprécient pas le bruit. Un jour, elle recueille un bébé abandonné, mais quand il pleure, les voisins une fois de plus se plaignent. Ils râlent aussi quand elle adopte un chien, un chat ou un perroquet. Mais cela n’entame pas la générosité de Marguerite, qui toujours ouvre sa maison et son cœur. Au terme d’un voyage totalement improbable, elle trouvera une terre d’accueil pour elle et les siens.