Les printemps, Adrien Parlange, la partie, 2023
Les printemps, c’est le fil d’une vie, à travers les souvenirs les plus marquants, raconté à la première personne. Un récit sensible, parfois très émouvant malgré le (ou grâce au) parti pris de la sobriété.
Sur chaque page, une image très épurée, dessiné au simple trait sur papier coloré, associé à un texte descriptif, factuel.
« À 6 ans, je fuis à toutes jambes un serpent égaré le long d’un trottoir sans savoir qu’il s’agit d’un orvet, inoffensif lézard sans pattes ».
« À 9 ans, j’ai un véritable ami ».
L’enfant devient un jeune adulte, puis un homme et enfin un vieux monsieur. Des découpes dans les pages ouvrent des fenêtres sur les souvenirs, il y a des choses qui passent et d’autres qui restent.
Le visage de l’ami d’enfance reste ainsi présent une grande partie de l’album jusqu’à cette page « À 23 ans parmi les passants d’une rue très animée je reconnais mon ami d’enfance. Nous sommes timides l’un avec l’autre pour la première fois ».
L’image apporte une information supplémentaire : l’ami est accompagné d’un jeune enfant.
Il y a des souvenirs heureux, d’autres un peu moins. Des naissances, des départs, des transmissions. Pas de deuil.
Tout au long de sa vie le narrateur semble serin. L’ambiance est douce et touchante.
La grande force de ce livre est de proposer un récit singulier et intime qui résonne en chacun de nous par son universalité.
Quand je le lis à des adultes, ils ont souvent la larme à l’œil. Pourtant, il n’y a rien de triste dans cet album, si ce n’est le temps qui passe, inexorablement.
Il a immédiatement gagné sa place dans mes albums préférés à lire avec des adultes (j’ai pour projet de faire un article sur le sujet d’ailleurs, si cela vous intéresse n’hésitez pas à me le signaler, ça me motivera)