Des albums de littérature enfantine à proposer aux enfants dès 3 ans. Petites comptines, grandes histoires, imagiers, ils affirment leurs gouts et aiment à la fois relire inlassablement les mêmes albums et en découvrir de nouveaux. C’est le moment de leur faire découvrir la grande richesse de la production, de nombreux livres s’offrent à eux.
L’énorme petit déjeuner, Richard Jones, éditions des éléphants, 2025, 15€
Un lundi matin, un garçon rencontre un oiseau bleu. Il le nourrit (ça fait « picoti picota »), et sui dit « à demain ».
Mardi matin, l’oiseau revient avec deux souris à queue rose. L’enfant les nourrit. Picoti, picota, scritch, scratch.
Mercredi les revoilà, ainsi que 4 écureuils roux.
Vous l’aurez compris, chaque jour de la semaine de nouveaux animaux viennent manger, ils sont de plus en plus nombreux, puisque les nouveaux doublent systématiquement la mise. Et bien sûr, chaque espèce produit son petit bruit.
Le samedi, ce sont 255 animaux qui se présentent, au point qu’ils ne rentrent plus dans la double page et qu’un rabat est nécessaire pour les montrer tous.
Et le dimanche? Je vous laisse découvrir.
Tous les ingrédients sont là pour faire de cet album un succès, à commencer par la petite bouille très attachante des animaux (vous avez peut-être déjà repéré cet auteur ici ou là).
L’énumération des jours de la semaine rythme l’album, tout comme le jeu sur les nombres. J’ai d’ailleurs eu affaire à un enfant qui voulait s’assurer que les 128 grenouilles mentionnées dans le texte étaient bien présentes dans l’image. Alors vous serez heureux d’apprendre que ‘est bien le cas, je vous épargne la peine de vérifier par vous même (ce qui, en présence d’un enfant de 5 ans qui veut compter lui-même mais qui « a du mal avec les grands nombres » peut s’avérer un peu laborieux).
Pour les plus jeunes, qui n’ont pas l’idée tordue de me faire faire du dénombrement, la musicalité du texte, épicée des onomatopées est une vraie source de plaisir. Je vous le conseille donc dès deux ans.
Une aventure de Basile, un cachalot dans la baignoire, François Colette, Seuil jeunesse, 2025, 13€90
Dans le grand livre des cétacés, Basile découvre tout un tas de noms rigolos, comme le globicéphale. Et puis des mots compliqués, comme profondeurs. Il poursuivrait bien la lecture avec papa, mais voilà, c’est l’heure du bain. Pour le convaincre, papa propose à Basile de jouer avec son dauphin. L’argument est accepté et voilà Basile dans l’eau.
Mais alors qu’il plonge son jouet dans les profondeurs de la baignoire, voilà qu’en surgit un vrai marsouin. Ça ne dérange pas tellement Basile mais ça éclabousse drôlement, papa va pas apprécier.
Des animaux marins de plus ne plus gros déboulent dans la salle de bain et décidément, le rideau de douche ne suffira pas à éviter l’eau partout.
Basile, pourtant, sait très bien que ce n’est pas bien de tout mouiller, mais impossible de discipliner une orque ou un cachalot.
La salle de bain devient un véritable décor dans lequel la place vient à manquer, pour représenter la carrure des cétacés l’illustrateur joue avec les cadrages et les points de vue. La rondeur des animaux contraste avec le motif géométrique du carrelage, on passe de plongées vertigineuses à des contre-plongées qui mettent la focale sur les abysses sous la baignoire.
Ça fonctionne très bien, souhaitons que cette première aventure de Basile soit suivie de nombreuses autres.
Dans tes bras, Marion Traoré, Cépages, 2023, 13€90
Dans la tradition de la littérature enfantine qui accompagne les petits vers le sommeil Dans tes bras est un album aux pages cartonnées, à la narration simple et aux images contrastées, tout à fait adapté aux plus jeunes des mouflets.
Il commence par le sommeil qui ne vient pas, situation bien trop connue des petits et des grands.
Mais la petite narratrice ne subit pas ce temps entre veille et sommeil, elle l’utilise pour se remémorer ses plus jolis souvenirs.
Ils sont doux, joyeux, peuplés de personnes aimantes. Membres de sa familles pour beaucoup mais aussi amis, voisins.
Tous les souvenirs mettent en avant les liens qui unissent les protagonistes entre eux ou à la fillette.
Les enfants ont besoin d’être ancrés dans un tissus de relation sociale, sans doute est-ce la conscience de ce fort attachement aux autres qui permet à la fillette de trouver le sommeil. Elle est sereine, reliée en pensée à ses proche et serrant son doudou dans ses bras, sur la dernière page. Le bleu qui l’entoure est un peu plus sombre qu’en début d’album, il est temps de dormir.
A la première lecture j’ai été gênée par l’absence d’yeux et de bouche des personnages, d’autant que je connais l’attrait des bébés pour les représentations de visages.
Mais c’est un livre avec lequel je travaille depuis des mois et les bébés à qui je le lis le regardent avec la même intensité que d’autres, ils l’apprécient visiblement.
Les parents, quant à eux, sont (comme moi d’ailleurs) sensibles à la diversité des la famille représentée.
Mon grand-père, Anthony Browne, kaléidoscope, 2024, 13€50
Anthony Browne poursuit son exploration des liens familiaux, amorcée en 2000 avec l’album Mon papa.
Cette fois il ne s’agit pas d’un seul grand-père vu à travers les yeux de son petit fils, l’album, au contraire, met la diversité à l’honneur.
C’est ainsi une dizaine de portraits montrant des grands-pères des quatre coins du monde ayant chacun son style qui sont offerts aux yeux des jeunes enfants.
il y a celui qui a l’air très jeune et celui qui possède un chat, le très câlin et le très souriant, celui qui raconte des histoires et celui qui aime les voitures.
On les voit sur la page de droite alors qu’en vis-à-vis l’enfant qui le présente est montré en pied. On peut s’amuser à chercher des points communs, la posture souvent.
Si l’œil est d’abord attiré par les visages des protagonistes, chaque image est riche de détails, sur les vêtements ou à l’arrière plan. On se plait à les explorer au fil des relectures.
En fin d’album, plusieurs portraits de grands-pères, dont certains semblent s’être échappés de peintures célèbres (une des spécialités de l’auteur). Parmi eux, le papa du premier album de la série, reconnaissable à son visage jovial mais aussi à son emblématique robe de chambre. Il a désormais les cheveux grisonnants, le voilà grand-père à présent, la succession des générations est en marche.
Gruffalo, édition anniversaire 25 ans, Julia Donaldson, Axel Scheffler, Gallimard jeunesse, 2024, 14€90
Ah bon, il a déjà 25 ans le Gruffalo? Mazette, comme le temps passe! Pourtant, il n’a pas une ride sous ses yeux oranges!
Vous ne le connaissez pas encore, Alors il est temps de faire les présentations.
D’abord, il y a une petite souris. Frêle, mais drôlement futée.
Pour elle, la forêt est plein de prédateurs, mais grâce à sa langue bien pendue, elle s’en sort fort bien.
Quand elle est menacée elle prétend avoir rendez-vous avec une créature redoutable, qu’elle décrit à grand renfort de qualificatifs effrayants.
Le Gruffalo a des défenses terribles, des dents redoutables, des mâchoires terrifiantes. Face à ces propos, les prédateurs (Renard, Chouette, Serpent) préfèrent détaler.
Mais quand un Gruffalo, un vrai, débarque devant notre petite souris, on s’inquiète pour le rongeur. Va-t-elle être prise au piège de son propre mensonge?
Pas le moins du monde, les auteurs n’ont visiblement pas pour but de faire la morale aux mouflets en leur expliquant que c’est mal de mentir mais plutôt de les divertir.
J’avoue que je partage ce parti-pris. La mode des livres très normatifs, qui ne cessent de dure aux enfants comment bien se comporter me désole.
Je préfère l’humour et la fantaisie du Grufallo qui montre que l’imagination (et une bonne dose d’audace) peut compenser quand on n’est pas le plus fort.
Dans cette édition spéciale une jaquette décor et des personnages à découper complètent l’album pour que les enfants jouent avec. Il y a aussi quelques activités en fin d’ouvrage que je ne trouve pas très utiles mais qui ne mangent pas de pain.
Pour compléter on peut aussi offrir le cherche-et-trouve qui est sorti en même temps. Les images foisonnantes d’Axel Scheffler se prêtent parfaitement à ce jeu. Avec ses 14 grandes scènes et ses 120 éléments à trouver, il y a là de quoi occuper les mouflets un moment.
Aux champignons, Camille Allessandroni, le diplodocus, 2024, 14€50
Je suis sûre qu’en cet automne au climat morose je ne suis pas la seule a rêver d’une promenade en forêt.
Enfiler une tenue bien chaude pour aller fouler les feuilles mortes, avant de rentrer dans une maison douillette.
C’est exactement ce que va faire la petite Louison, en compagnie de son papi. Équipés de bottes et blousons, ils ont pris le panier et vont aux champignons.
Il faut aller jusqu’au grand chêne, mais c’est surtout l’occasion d’une promenade. Avec un texte entièrement dialogué qui n’est jamais trop bavard, on suit les protagonistes qui apprécient leur ballade en pleine nature.
Une rencontre avec un escargot, une cabane improvisée. Pas de renards, ni de chouettes, car ce sont des animaux nocturnes, mais, chut, qui vient par ici? Un lapin ici, une biche là, c’est plein de vie ce bois!
Une cueillette de feuilles mortes, des châtaignes pour le gouter, on en oublierait presque qu’on était venus pour les champignons, qu’on ne trouvera pas cette fois… Mais ce n’est que partie remise.
Sur les images les couleurs automnales se superposent, comme s’entassent les feuilles mortes sur le chemin. Elles provoquent des sensations sur le lecteur, on devine leur épaisseur, leur texture.
C’est un album très réconfortant, que me ferait presque aimer cette saison !
1, 2, 3… sommeil ! Bernadette Gervais, les grandes personnes, 2024, 16€50
1, 2, 3… Le soleil se couche couche couche. 1, 2, 3… la lune monte monte monte. 1, 2, 3… La nuit tombe tombe tombe.
À chaque page le texte répété s’estompe, comme s’efface peu à peu le réel derrière les petites paupières qui irrésistiblement se ferment ferment ferment, malgré la volonté de l’enfant qui lute pour rester éveiller encore un peu.
Chaque page est comme une petite marche qui rapproche le jeune lecteur du moment où il va réellement perdre contact avec son environnement pour glisser vers le sommeil.
Ce n’est pas toujours aussi facile de lâcher prise, mais dans cet album tout nous conduit en douceur vers le monde des rêves, sans heurts ni rupture.
Alors que la nature au dehors passe du jour à la nuit, à l’intérieur les rituels quotidiens sont accomplis dans une totale quiétude.
Le pyjama enfilé, les dents brossées, le doudou enlacé.
Les images au pochoir sont rassurantes, elles disent la chaleur du foyer, tout en faisant un focus sur les objets bien connus des enfants, façon imagier un brin rétro.
On le sait, les tout-petits sont sensibles aux rythmes, aux sonorités, ils sont attirés par la prosodie d’un texte peut-être plus encore que par son sens.
À la lecture de cet album, une petite musique se joue, dans laquelle les images font pleinement partie de la partition et contribuent au rythme.
On se dirige tranquillement vers l’endormissement, à tout petits pas, plus sereinement que jamais.
Alors on ferme l’album et on ferme les yeux, 1, 2, 3… sommeil , nous voilà apaisés, prêts pour une bonne nuit.
C’est beau, c’est doux, et ça berce les bébés aussi sûrement qu’une chanson.
Un bisou pour mon frère, Adrien Albert, l’école des loisirs, 2024, 13€50
On le sait depuis son voyage en Antarctique, le petit lapin Simon aime bien se remémorer les bons moments qu’il vient de passer. La dernière fois, ça l’empêchait de dormir, cette fois, ça va lui faire oublier l’heure du bus que doit prendre Tobold, son frère.
C’est qu’ils sont tellement heureux du temps passé ensemble. Vous vous souvenez, Simon avait gravi une montagne de nuit pour rendre visite à Tobold, c’est dire s’il l’aime. Là, ils boivent une menthe à l’eau, tranquille, en se remémorant la journée qu’ils viennent de passer. Je vous la raconte pas, vous la découvrirez en images, mais sachez qu’il y avait un tractopelle, de la vitesse, un peu de gourmandise (avec des fraises sur le dessus), un manège, un film en 3D, bref, tous les ingrédients d’une journée bien remplie. En une double page, tout ça est raconté en 17 vignettes, comme dans un film à ellipse, avec la petite musique qui va bien et tout.
Mais voilà le bus, il faut filer, vite, ah oups, trop tard pour le bisou, Tobold monte à bord juste à temps.
Et c’est là, dans le bus du retour, que l’aventure commence. Avec les rebondissements les plus inattendus, le rythme effréné que l’on connaît chez cet auteur, des péripéties qui ne cherchent pas à être crédibles mais des sentiments toujours très justes. Et puis, cette tendresse qui unit les deux frères, tellement touchante. Parce qu’il faut le dire, la fratrie ce n’est pas que rivalité, il est bon de montrer aussi de temps en temps qu’avoir un frère c’est chouette.
Ça m’a fait drôlement plaiz de retrouver la petite bouille de Simon, et les mouflets aussi adorent découvrir une nouvelle aventure de ce très attachant petit lapin.
Le livre extraordinaire des bébés animaux, Simon Treadwell, little urban, 24€
Ha ha, ça y est, je l’ai, LE livre qui va faire de moi la star des bibliothèques hors les murs, la vedette des lectures dans les écoles, la dealeuse officielle de livres documentaires pour les mouflets, bref, j’ai le livre accroche ultime pour les enfants de maternelle et au-delà. Car s’il est difficile de résister aux images d’animaux de cette collection, il est carrément impossible de ne pas craquer devant ces bébés animaux ! Vous les avez vus les grands yeux ronds de l’ourson ? Hé bien, dedans, vous trouverez aussi des guépardeaux qui se chamaillent, un zébreau qui fait ses premiers pas, un blanchon qui nous regarde dans les yeux, et un suricate qui fait la commère, comme il se doit. Et encore plein d’autres animaux, une quarantaine en tout, avec leurs caractéristiques, une fiche d’informations précise, leurs lieux de vie. Car nous avons bien affaire à un vrai documentaire, et non à un simple imagier, qui présente donc des espèces variées (oui, bon, j’ai choisi les plus racoleuses, mais il y en a aussi qui ressemblent moins à des peluches, comme la tortue plate ou la salamandre tachetée) et des précisions de qualité. Je suis persuadée que plus on connaît et comprend les animaux et mieux on les respecte donc je suis toujours très heureuse quand les enfants me demandent de lire le texte. Mais ça n’est pas toujours le cas et je ne m’en formalise pas. Ils piochent selon leurs centres d’intérêt ou leur capacité d’attention, et pourront continuer d’apprécier cet album en grandissant (la collection a toujours beaucoup de succès quand je travaille en école élémentaire, et je l’imagine aussi assez bien dans un CDI de collège). Comme toujours dans cette collection, les images sont impressionnantes de réalisme au point que certains peinent à croire qu’il ne s’agit pas de photos, mais bien de dessins. Et le grand format bien sûr attire immanquablement le regard. Bref, voilà qui va remplacer dans mes séances de lecture le tout aussi joli livre extraordinaire des chats, qui a mystérieusement disparu de mon fonds (un enfant a dû l’aimer tellement qu’il n’a pas pu s’empêcher de partir avec, je ne vois que ça comme explication.)
Le roi est occupé, Mario Ramos, Pastel, 1998, 16 €.
Je poursuis mon exploration de l’œuvre de Mario Ramos, toujours en vue de cette intervention (que vous pouvez suivre en visio si ça vous branche). À vrai dire, mon texte est prêt, mais, étant contrainte par le temps, il y a plein de livres dont je ne vais pas parler. Dont celui-là, pour lequel j’ai pourtant de chouettes observations de terrain avec les enfants.
C’est un livre jeu interactif, l’enfant est invité à chercher sous des rabats les passages secrets qui mènent vers le roi. L’objectif est de trouver le souverain pour lui expliquer « tout ce qui ne va pas dans le royaume ».
On en profite pour visiter cet archétype de château-fort, avec son vocabulaire spécifique. Partout sont cachées des créatures vertes plutôt joviales.
En fin d’album, on découvre enfin le roi, qui a délaissé son trône pour s’asseoir sur… Les toilettes ! Désolée pour le spoil, mais les réactions des enfants tournent quand même beaucoup autour de cette page. Ils sont ravis de voir que les puissants aussi font caca, et une des réactions qui revient souvent c’est « même la maîtresse va aux toilettes ! » (mes observations proviennent pour beaucoup d’une bibliothèque de rue qui se tient devant une école, le contexte explique sans doute la récurrence de cette remarque.)
On se rapproche de l’album Chhht, lui aussi basé sur des caches à soulever dans un château mais avec beaucoup moins de tension narrative, ici c’est plus doux, on peut s’adresser à des enfants plus jeunes ou plus craintifs. Le roi est occupé nécessite aussi moins de théâtralisation, et quand je le lis les enfants prennent volontiers la parole. Ils me racontent qu’ils n’ont pas peur des monstres (ou alors juste un tout petit peu), ils mémorisent les caches qui mènent au passage secret sur chaque page et sont fiers de me montrer qu’ils l’ouvrent du premier coup, ils commentent les actions des sujets. Aucun enfant n’a relevé que le roi était un chat alors que tous les autres personnages sont des souris. Pour ce que j’en ai vu les enfants sont assez peu inquiets de la salle des tortures où le bourreau chauffe ses instruments. Par contre, ils manifestent un vif intérêt pour la salle du trésor, et certains préféreraient faire main-basse sur les coffres que poursuivre le chemin en direction du roi. Un enfant m’a dit « hop, je prends ce coffre, hop, je remonte l’escalier, hop, je ressors comme je suis venu. » Il a tourné les pages en sens inverse pour revenir à la première et s’est ravisé « en fait, j’y retourne et je prends tous les coffres, sur mon dos ! »
Il a tout de même accepté qu’on aille jusqu’au bout du livre « pour voir ». À la dernière page, découvrant le roi sous le cache, je lui dis « alors, qu’est-ce qu’on lui dit maintenant qu’on l’a trouvé ? » Il m’a répondu « moi c’est bon, j’ai les coffres maintenant, j’ai plus de problème à lui dire ».
Mais quand un petit groupe d’enfant se constitue autour de cet album, en général les discussions vont bon train quant à ce qu’il faut dire au roi. C’est assez marrant de voir comment les gamins de maternelle ont des idées de ce qui ne va pas dans leur royaume personnel. Les revendications tournent beaucoup autour du menu de la cantine ! J’aime bien la façon dont Mario Ramos prend l’enfant par la main pour le rendre acteur et lui donner un pouvoir d’agir. En lui faisant ouvrir les caches, il l’invite à agir, et en lui proposant cette histoire, il l’invite à réfléchir. D’une façon générale, les livres de cet auteur se veulent émancipateurs, ils font confiance à l’enfant, le reconnaissent dans sa capacité à comprendre et à penser le monde. C’est tout simple, c’est ludique, c’est accessible, et en même temps c’est futé et juste assez subversif. Et en plus, c’est drôle, que demander de plus?