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Rose bombonne

17 mai 2013 By Chloé Séguret in Les albums Tags: Actes sud junior, autonomie, construction de soi, dès 4 ans, dès 5 ans, éditions des femmes, féminisme, grandir, liberté

Rose bombonne, Adela Turin, Nella Bosnia éditions des femmes. (réédité au seuil sous le titre « Rose bonbon »)

ISBN: 2-7210-0028-4

Rose Bombonne, est un livre militant. Édité à une époque où des femmes ont décidé de changer l’image que la littérature jeunesse renvoyait d’elles. 40 ans plus tard, on pourrait penser que ce combat n’est plus d’actualité, que les représentations des femmes et des filles dans les livres ont changées. Il n’en est rien.

L’édition contemporaine persiste à montrer des garçons qui partent à l’aventure pendant que les filles regardent le monde défiler par leur fenêtre. D’ailleurs, 78% des héros sont masculins. Les personnages féminins sont donc des
personnages secondaires, souvent des mères ou des petites sœurs. (pour ceux qui souhaitent approfondir, voir cette étude)

Dans les années 70, les éditions des femmes sont allées à contre courant de
cette tendance. C’est dans ce contexte qu’a été traduit de l’italien l’album Rose Bombonne, en 1975.

C’est l’histoire de Pâquerette, une petite éléphante parmi d’autre. Comme ses congénères, elle vit dans un enclos où elle se nourrit exclusivement de fleurs. Pas des fleurs douces et sucrées, non, des pivoines et des anémones, amères mais qui rendent la peau rose et lisse, l’œil grand et brillant. Car telle est l’apparence qui sied aux éléphantes de cette tribu. C’est qu’il faut souffrir pour être belle. Et, évidemment, être belle pour trouver un mari. Mais Pâquerette résiste au traitement.

Rose bombonne, Adela Turin, Nella Bosnia éditions des femmes

Sa peau reste désespérément grise. Sa mère se désole, son père se fâche, mais rien n’y fait. Au point qu’ils finissent par se désintéresser de cet fille dont le corps lui même refuse de rentrer dans le moule qui lui est destiné.
Pâquerette décide alors de quitter l’enclos de ses congénères et de rejoindre la liberté de ses frères et de ses cousins, les petits mâles de la tribu. Il est d’ailleurs intéressant de noter que l’enclos n’est pas fermé, comme si les éléphantes se privaient de leur liberté elles même, juste parce qu’il en a toujours été ainsi.
Leur première réaction des autres petites éléphantes, voyant Pâquerette dehors est l’effroi. Puis vient la désapprobation, la perplexité et enfin, l’envie. Et, bien sûr, elles vont s’émanciper à leur tour.
Cet album est longtemps resté épuisé, j’ai d’ailleurs déniché mon exemplaire dans un vide grenier. Depuis 2008, il est de nouveau disponible chez acte sud junior, sous le titre « rose bonbon » (qui est déjà beaucoup moins fort et évocateur que le titre d’origine).

Malheureusement, la nouvelle traduction me semble trahir quelque peu les propos initiaux des l’autrices. Alors que les derniers mots dans mon album sont « depuis ce temps là, il est devenu difficile de dire, en regardant jouer les petits de cette tribu, lesquels sont des éléphants et les quels sont des éléphantes », le nouveau texte est « depuis ce temps là, ce n’est plus à leur couleur qu’on distingue les éléphants, des éléphantes ». Il me semble que cette dernière phrase est presque en contradiction avec les propos originaux.

Le crocodile

30 avril 2013 By Chloé Séguret in Les albums Tags: dès 1 an, dès 2 ans, dès 3 ans, dès la naissance, dévoration, éditions rue du monde, poésie, Zaü

Le crocodile J. Roubaud Zaü Rue du monde 

La collection « petit géants » rend accessible aux jeunes enfants les œuvres des plus grands auteurs. (A noter chez le même éditeur la collection « petit géants du monde », qui propose aux enfants des traductions de textes étrangers, avec leur version originale en dernière page).

Ce texte de Jaques Roubaud, tiré du recueil « les animaux de tout le monde » est parfaitement adapté aux petites oreilles. Allitérations, jeu de mot, de rythme, ils ont de quoi se régaler. Moi je suis aussi sensible aux variations de champ lexical, passant de la forme poétique et rimée à des expressions très familières qui suscitent l’amusement des enfants… Et des adultes. Eux, ils savourent avec gourmandise cette histoire de dévoration.

Le crocodile, donc, voudrait bien croquer Odile, elle est tendre et dodue à souhait. Mais la fillette, malicieuse, se garde bien de s’approcher de l’eau. L’illustration de Zaü, très vive et chaleureuse, la montre confiante, semblant narguer le crocodile de loin. Elle place le récit dans une Afrique verte, abondante, douce. Le crocodile restera sur sa faim jusqu’à la fin et Odile restera insouciante.

Les aventures d’une petite bulle rouge

26 avril 2013 By Chloé Séguret in Les albums Tags: dès la naissance, éditions l'école des loisirs, Iela Mari, sans texte

Les aventures d’une petite bulle rouge. I. Mari école des loisirs 11,20€

ISBN :
2-211-01090-3

Il y a des auteurs qui sont indémodables. Le temps passe, leur livres sont toujours disponibles dans les rayons des bonnes libraires et ils suscitent toujours la joie des enfants qui les découvrent. Iela Mari est de ceux là. Et son album « les aventures d’une petite bulle rouge » est un classique dont on ne se lasse pas, comme « petit bleu et petit jaune » ou encore « Max et les maximonstres ». Il fait partie, à mes yeux, des indispensables à avoir dans une bibliothèque de crèche ou d’école maternelle.
L’histoire y est racontée avec poésie mais sans paroles. Les métamorphoses successives d’une petite bulle qui deviendra ballon, pomme papillon… Seul élément de couleur, elle se détache sur la page où le reste de l’illustration est simplifié à l’extrême: un simple trait noir qui dessine un visage, une branche, une main.

L’enfant qui découvre cet album est amené à lire l’image, à l’interpréter. Parfois, il émet ses hypothèses à voix haute: « c’est un chewing-gum? Non, regarde! La pomme est cassée? C’est devenu autre chose… » Il pointe du doigt, interroge et s’interroge, est parfois perplexe. Il revient en arrière, relit le livre, redécouvre, comprend plus finement ou autrement.

Les aventures d’une petite bulle rouge. I. Mari école des loisirs

D’autre fois, il reste silencieux, et c’est nous qui sommes perplexes. « Qu’est ce qu’il en pense? Qu’est ce qu’il en comprend? A-t-il aimé? » Les réponses à ces questions lui appartiennent, mais on peut tout de même supposer que si l’enfant reste tout le temps du livre, c’est qu’il y trouve son compte.

Et puis, il y a ceux qui ont besoin de mots. Ils pointent le doigt vers le livre et d’un ton impérieux, ils demandent « Lis ». Alors j’explique. Non, dans ce livre, il n’y a pas de mot à lire, par contre, il y a des images qu’on peut regarder ensemble. Et je m’autorise quelque interprétation (car décrire une image, c’est toujours l’interpréter). « Je vois une pomme, tu ne crois pas? j’ai l’impression qu’en tombant, elle s’est cassée, que va-t-elle devenir d’après toi? » l’enfant est libre de répondre ou non, ensemble, on construit notre lecture du livre, unique, provisoire, ce qu’est le livre dans ce moment précis, avec cet enfant précis, qui sera forcément différent une autre fois.

Comme deux gouttes

10 avril 2013 By Chloé Séguret in Les albums Tags: dès 1 an, dès 2 ans, éditions du Rouergue, grandir, littérature enfantine, Olivier Douzou

Comme deux gouttes Olivier Douzou, éditions du Rouergue 12,70€

isbn: 978-2-8126-0506-2

Seulement 3 couleurs, une seule forme et beaucoup de blanc. Et c’est suffisant pour qu’une histoire se raconte.
Un nuage qui passe, il laisse tomber deux gouttes. Bleues. Qui se posent sur la page, comme des yeux. Les gouttes suivantes seront le nez et la bouche. La même forme répétée, dans des tailles et des couleurs différentes, et déjà le visage est expressif. La narration interpelle l’enfant qui écoute le livre « puis deux nouvelles gouttes pour que tu écoute », le rythme du texte est tout aussi simple et tout aussi poétique que l’image.

Et ça fonctionne, bien sûr ça fonctionne, les bébés identifient tout de suite le visage stylisé, ils tendent la main vers le livre pour le toucher, ils essayent même de le mettre à la bouche. Ça ne fait qu’une semaine que j’ai cet album, je l’ai testé avec des bébés dans le cadre professionnel et dans le cadre familial et toujours ils sont réceptifs, ils regardent assez précisément le personnage, en particulier les yeux. Si les adultes sont parfois tentés de mettre en avant l’aspect didactique de l’album (il se prête parfaitement au jeu de question réponse « il est où le nez? Et la bouche? »), je pense que ce qui retient l’attention des enfants est bien différent. Cet album d’apparence très simple ouvre la voix à des réflexions importantes: S’identifier, se demander à qui on ressemble, de quoi on est fait.

La couverture, déjà mérite d’être regardée avec attention. Le même visage, répété plusieurs fois, mais avec un jeu d’absence, là il manque le nez, la les oreilles. Et en ne changeant que la couleur des motifs, Olivier Douzou arrive à donner un caractère propre à ses visages pourtant si semblables.

Ligne 135

10 avril 2013 By Chloé Séguret in Les albums Tags: Albertine, dès 4 ans, dès 5 ans, dès 6 ans, Germano Zullo, grandir, La joie de lire, maman, mamie

Ligne 135 Germano Zullo, Albertine, La joie de lire 18€

isbn: 9782889081240

Il y a deux endroits bien différents dans le monde. La ville, et la campagne. Ils sont tellement différents qu’ils sont probablement chacun à un bout du monde. Mais la fillette de cette histoire connaît bien ces deux endroits, puisque sa mère vit en ville et sa grand mère à la campagne. Pour aller de l’un à l’autre, il faut faire un voyage.

Le voyage se déroule dans un autorail vert et orange. Il traverse la page sur une simple ligne noire, comme un fil d’Ariane, reliant toujours la fillette à la mère qu’elle vient de quitter et à la grand mère qu’elle va rejoindre. Seule dans son train, la fillette partage avec nous ses pensées. Du paysage urbain, froid et déshumanisé au paysage rural, plus chaleureux mais surréaliste et étonnant.

De la mère à la grand mère… Il n’y a qu’un chemin, une ligne à suivre, à l’horizontalité parfaite. Mais plus tard, quand elle sera grande, la fillette ira partout, hors du chemin tout tracé par sa lignée. Ici, là, elle visitera le monde. Même si sa mère et sa grand mère prétendent que c’est impossible, qu’on ne peut pas contenir l’entier du monde. Elles ont du oublier. La fillette, elle, est encore à l’âge de tous les possibles. D’ailleurs, en grandissant, elle saura retenir le temps, pour qu’il ne défile pas trop vite.Ligne 135 Germano Zullo, Albertine, La joie de lire

Ce très bel album est soigné dans toute sa réalisation. Le format à l’italienne, très long, comme un train, comme un chemin, comme le fil de la pensée. L’exploitation de la couleur, qui, dans l’illustration n’est utilisée que pour le monorail mais qui est très présente par des pages de garde au jaune éclatant et par la tranche du papier, du même jaune, lumineux. La ligne des rails, comme un trait d’union entre les deux générations, qui est préfiguré sur la page de titre, puis devient le chemin par le quel la fillette arrive à la gare, tirant sa mère par la main. Il est encore là, à la fin du livre, alors que l’enfant chemine avec sa grand mère, souriante mais tendant le bras vers la gare, vers sa mère restée au loin. D’un lieu à l’autre, d’une génération à l’autre, elle fait le lien. Elle est le lien. D’ailleurs, elle voyage dans le wagon central, d’un train qui en comporte 3.

Je pense que Ligne 135 est de ces albums qui s’apprivoisent, que les enfants ne découvrent réellement qu’au fil des lectures, un livre qui les fait grandir, un livre qui grandit avec eux. Un livre au quel on repense le soir, en s’endormant.

Une chanson pour l’oiseau

5 avril 2013 By Chloé Séguret in Les albums Tags: dès 4 ans, dès 5 ans, deuil, Didier jeunesse, Margaret Wise Brown, mort, Rémy Charlip

Une chanson pour l’oiseau M. W. Brown R. Charlip Didier jeunesse 11,90€

isbn: 9782278070862

D’abord, une illustration pleine page. L’herbe verte, le ciel bleu et l’oiseau, couché sur le flanc.Puis une page blanche, avec seulement cette phrase: « l’oiseau était mort quand les enfants l’ont trouvé ». Sur l’illustration suivante, toujours sans texte, une fillette s’est agenouillée auprès de l’oiseau, bientôt suivie d’un garçon, puis de deux autres, qui semblent s’interroger sur ce qui est arrivé à l’oiseau, le désignant du doigt. Le petit corps est encore chaud mais le cœur ne bat plus, la vie l’a bien quitté. Le texte dit les choses avec une très grande simplicité: les enfants sont tristes de la mort de l’oiseau mais ils sont contents de l’avoir trouvé, ils pourront lui faire une cérémonie, comme les adultes quand quelqu’un meurt.

Avec cette phrase toute simple, Wargaret Whise Browne place les choses de façon très juste: le chagrin réel des enfants mais la mort adoucie, puisqu’il s’agit d’un animal et non d’une personne. La cérémonie pourra donc relever presque autant du jeu d’imitation que du rituel, les enfants à qui on lit cet album, comme les personnages du livre, y trouvent une occasion de se confronter au chagrin du deuil tout en étant en sécurité, ils ne sont pas réellement concernés, tout ça c’est un peu « pour de faux ».
L’alternance des pages de texte et des pages d’illustration évoquent la séparation, celle de l’oiseau et des enfants, celle de l’oiseau et des enfants. Si, au départ, j’ai été un peu gênée par cette séparation, à la lecture j’ai trouvé que ça donnait un rythme très doux au livre, on prend le temps de vraiment regarder les images, cela contribue à protéger le lecteur du thème difficile, on n’est pas submergé par l’émotion, en s’adressant tour à tour à nos oreilles et à nos yeux, le livre nous laisse le temps d’assimiler chaque phrase, sans nous y enfermer, c’est finalement très habile. L’ensemble est juste, pudique, émouvant.

Le cochon dans la mare

24 mars 2013 By Chloé Séguret in Les albums Tags: animaux, confiance en soi, dès 3 ans, dès 4 ans, éditions kaléidoscope, humour, littérature enfantine, Martin Wadell

le cochon se baigne

Le cochon dans la mare M. Waddell J. Barton Kaléidoscope 11€20 (existe aussi en lutin poche)

isbn: 978-2877670708

C’est l’histoire d’un cochon qui sait très bien où est sa place. Malgré le soleil qui tape, il reste sur le bord de la mare, parce que « les cochons ne nagent pas ». Dans l’eau, les oies et les canards caquettent joyeusement. Eux.

Mais la chaleur s’intensifie et le cochon n’en peut plus, il transpire à grosses gouttes, rôtit et rissole. « coin, coin, coin » font les canards, « quack, quack, quack » font les oies « oink, oink, oink » fait le pauvre cochon qui n’en peut plus. Puis, retrouvant une énergie débordant, il se décide soudain à plonger avec délectation.

Les oies et les canards cancanent à qui mieux mieux et répandent la nouvelle: à la ferme du vieux Bill, le cochon est dans la mare » et tous les animaux accourent pour assister au spectacle… Quand arrive le vieux Bill. Que va-t-il se passer alors?

Les illustrations de Jill Barton, tantôt en pleine page, tantôt en vignette quand le rythme s’accélère, rendent immédiatement ce cochon attachant. On partage sa jubilation à avoir enfin transgressé la règle sociale pour entrer dans le plaisir et la joie enfantine. Quel bonheur de le voir, indifférent au regard des autres, faire ses splatchs dans l’eau claire. Les éclaboussures de l’eau, qui sortent du cadre de l’image, font échos aux débordements de joie du cochon. Et la réaction du vieux Bill ,qui s’apparente à la fois à la figure parentale et au poids de l’éducation fait le bonheur des enfants à qui j’ai lu cet album: Oui, il est possible de s’affranchir de sa condition.

Guirlande de poupées

11 mars 2013 By Chloé Séguret in Les albums Tags: dès 4 ans, dès 5 ans, famille, grandir, mort

Guirlande de poupées J. Donaldson R. Cobb Kaléidoscope 13,20€

isbn: 2877677656

Ça fleure bon le dimanche matin. Une maman, tasse de café à la main, aide sa fillette à confectionner une guirlande de poupées en papier. Elles ont des noms à sortir d’un film de Tim Burton et l’enfant va les entraîner dans ses jeux. Elles échappent au terrible dinosaure, s’installent sur le toit de la maison de poupée, s’enfuient quand le tigre/chausson les attaque. Toujours, elles s’en sortent en chantant gaîment. Leur petite ritournelle souligne que l’union fait leur force.

Dans l’illustration, on navigue entre l’imagination de l’enfant, et le tigre devient réel, le petit bus se promène sur une vraie route, le pot de miel se retrouve sur une île déserte, et la réalité, où le crocodile est une manique tenue par la maman, les animaux des figurines en plastique. Jusqu’au moment où elles croisent une paire de ciseaux bien réels, et c’en est fini de la guirlande de poupée… Mais il reste toujours quelque chose des bons moments passés, une place attend les poupées disparues dans la mémoire de la fillette. A côté d’autres bons souvenirs, et objets perdus, dont la barrette papillon, mentionnée au début du livre, qu’il m’avait bien semblé voir perdue sur l’édredon.

Et, avec tous ses souvenirs, la fillette va grandir, et elle aura à son tour le plaisir d’apprendre à son enfant à confectionner des guirlandes de papier.

Un joli livre sur le jeu, la perte, la transmission, le souvenir, illustré avec beaucoup de richesse et de douceur.

Perdu!

23 février 2013 By Chloé Séguret in Les albums Tags: Alice Birère-Haquet, dès 2 ans, dès 3 ans, éditions MeMo, littérature enfantine, Olivier Philipponneau

Perdu! A. Brière-Haquet O. Philipponneau éditions MeMo 12,20€

isbn: 978-2-35289-124-6

« Quand lundi on m’a amené pour me perdre dans la forêt, j’ai semé des fraises des bois… Il y en avait déjà des tas! Pour retrouver mon chemin, ça m’a pris jusqu’au lendemain. » Ainsi, chaque jour de la semaine, la même scène se rejoue: après les fraises, ce sont des bonbons au miel, puis des pièces d’or qui sont semés. A priori, on peut penser que c’est un livre susceptible de faire peur aux plus petits. C’est aussi ce que semble indiquer la couverture noire et le point d’exclamation. Mais, même perdu, le petit lutin qui s’est aventuré au sommet du P majuscule, ne parait nullement inquiet.

Il semble même que ce soit lui qui mène le jeu. Si le texte prétend qu’il a été amené, l’image en revanche le montre avançant seul, semant gaîment des petits riens colorés pour marquer son chemin. La foret n’est pas très impressionnante d’ailleurs, les deux même arbres, répétés à chaque pages, témoignent que le chemin n’est sans doute pas inconnu.

La forme même du texte, proche du poème, qui rime, est également rassurante pour l’enfant. L’alternance des pages blanches, avec une touche de couleur vive (les objets semés et le chapeau du lutin) et de pages à dominante noires donne un rythme dans le quel l’enfant trouve toujours ses repères. Enfin, le dénouement prouve que c’est bien le lutin qui décide à quel moment mettre afin au jeu.
Pour l’association L.I.R.E, je travaille avec cet album depuis plus d’un an, je le découvre au fil des lectures, les enfants très jeunes aiment l’écouter, les plus petits désignent le lutin du doigt, grattent les tâches de couleur formées par les bonbons au miel ou les pièces d’or. Ils pensent que les petits pois sont des éclaboussure de peinture. Je n’en ai encore jamais rencontré un qui ait peur à la lecture de ce livre.

Girafe

19 février 2013 By Chloé Séguret in Les albums Tags: animaux, dès 4 ans, dès 5 ans, éditions du Rouergue, humour, Jean Gourounas, littérature enfantine

Girafe Jean Gourounas, éditions du  Rouergue 15€

isbn: 978-2-812-60465-2

En pièces détachées, la girafe sans dessus dessous, ne ressemble plus à grand-chose. Ou plutôt, elle ressemble tour à tour à bien des choses différentes.

Ce carré jaune ferait une très bonne tête. Le demi cercle rouge, un chapeau bien sûr. Et la forme orange, un nez. Quant à cette autre forme, il suffit de la déplacer un peu pour que, de pied, elle devienne bouche. Ah oui, mais du coup, tout bouge. Le sourcil se met à sourciller, le nez tortille du nez… Et devient une porte.

Girafe Jean Gourounas, éditions du  Rouergue

Une porte? Dans ce cas, le sourcil devient cheminée. « Et moi… Un toit ». Aux jeux de mots répond un jeu de forme, chaque élément prend un sens différent, selon sa place dans l’image, à la façon d’un Tangram (ou d’un meuble ikea dont on aurait perdu la notice de montage). Et le jeune lecteur s’amuse, imagine, interprète l’image. Il découvre sa subjectivité. Jusqu’à la dernière page, où le texte et l’image se contredisent, suscitant surprise et interrogation chez l’enfant. Mais les bambins ne s’y trompent pas, d’ailleurs le texte leur avait donné quelques indices et ils savent très bien affirmer que non, ce qui est écrit n’est pas ce qui montré.

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