Professionnelle de la lecture d'album, j'ai eu envie de créer ce blog pour faire connaitre la richesse de la production jeunesse aux parents et aux professionnels de l'enfance. Vous y trouverez des chroniques d'albums (livres de fonds ou nouveautés) mais aussi quelques éléments de pratique de lecture à voix haute et mon actu de formatrice en littérature jeunesse.
Petit beignet rond et doré P Gay-Para R. Saillard Didier jeunesse, à petits petons 11,50€
Pour le goûter, maman prépare des beignets. Humm, le petit garçon regarde avec appétit sa mère mélanger œufs, farine et lait puis faire frire tout ça dans l’huile bouillante. Le petit beignet, bien doré, sort sa tête de l’huile. Une fourchette se dresse devant lui: « Petit beignet rond et doré, viens par ici, je vais te manger!
-Ah non!
Le beignet bondit hors de la poêle, rebondit sur l’évier, passe par la fenêtre et atterrit devant un chaton maigrichon. »
Ça vous évoque quelque chose? C’est effectivement une version de la galette qui échappe à ses prédateurs, qu’on retrouve dans le très classique « roule galette », que nous offrent les auteurs. Une version moderne, pleine de pep’s et aux couleurs éclatantes.
Comme toujours dans la collection « à petit peton« , c’est une conteuse, habituée à donner son conte à l’oral qui à travaillé ce texte pour l’écrit. Et le résultat une fois de plus est à la hauteur. Le texte se met en bouche comme un bonbon, on se l’approprie immédiatement, les enfants l’apprennent par cœur en quelque lectures. Le rythme, les rimes, les allitérations, tout tombe pile poil pour rendre l’histoire savoureuse. Ajoutez à cela une chute amusante et des images percutantes, vous avez un très chouette album.
Le chevalier et la forêt A. Vaugelade école des loisirs 13,20€
isbn: 978-2211211123
Pour son anniversaire, le petit chevalier reçoit un pistolet de sa grande sœur, princesse à la ville.
Avec un début d’histoire pareil, on est déjà projeté dans les jeux enfantins. Le chevalier à des allures de joyeux bambin déguisé et il sort d’une tour qui évoque celles des châteaux de sables ou des jeux de constructions.
Pour aller remercier sa sœur, il doit passer par la forêt.
On sait ce qu’il en est des forêts dans les histoires, il vaut mieux passer par la route qui les contourne. Mais, en bon héros de conte, notre petit chevalier va préférer la traverser. Il va même passer outre la barrière qui fait pourtant tout son possible pour le dissuader de s’y aventurer. Il faut dire qu’il se sent invincible, il a un pistolet et en plus une coccinelle-fée lui donne trois points de magie.
On attend la rencontre avec un monstre ou au moins un loup mais elle ne vient pas. C’est la forêt elle même le danger, elle essaye de digérer le petit chevalier. Pour lui échapper, il devient malgré lui liquide, une flaque qui dégouline. Ce n’est pas sans évoquer petit bleu et petit jaune, qui redeviennent eux même quand ils fondent en larme.
A la lecture de cet album, un double récit s’impose à l’adulte. Il y a l’histoire telle que racontée, que les enfants prennent en général au pied de la lettre. Et il y a le jeu qu’on devine, entre un enfant et sa grande sœur. C’est elle qui offre le pistolet point de départ de l’aventure. C’est sans doute aussi elle qui se fait barrière, l’illustration est très évocatrice, on ne peut pas regarder cette barrière sautiller sans penser à un enfant bras écartés qui se dresse devant nous: « barrière, ticket… Ah non, ne passe pas devant moi, c’est pas du jeu! » (pour voir des images de l’intérieur de l’album, visitez donc la soupe de l’espace). La forêt accaparante est donc sans doute aussi la grande sœur. On imagine volontiers les deux enfants chahutant jusqu’au moment où le cadet se trouve un peu trop bousculé et se met à pleurer. C’est l’échappatoire et les larmes sont vite évaporées, la fête peut alors avoir lieu. Dans un décor qui semble confirmer que toute l’histoire se déroule effectivement dans une chambre d’enfant: les figurines, super héros, animaux sont les invités, au milieu de pièces de jeu de construction. Et la chute prouve bien que tout ça c’était pour rire!
Réédition d’un album d’abord paru chez Duculot en 1977. Longtemps épuisé, il a donné lieux à une refonte totale par l’auteur, sous la forme du très bel album « une histoire à 4 voix », en 1998.
Il est en quelque sorte la cinquième voix, ou plutôt la première, la genèse, la voix du narrateur.
Monsieur Smith et sa fille, Réglisse, quittent leur immeuble miteux pour une promenade au parc avec leur chien, Albert. Au même moment, Madame Smarthe et son fils Charles sortent de leur belle maison pour la promenade de Victoria, leur chienne. Symétrie, jeu de miroir, les deux familles sont très semblables tout en étant opposées. Les chiens vont sympathiser tout de suite, les enfants se rapprocher petit à petit. Mais les parents, parce que ce sont de grandes personnes, resteront dans l’ignorance l’un de l’autre. L’histoire est simple, le texte descriptif. Mais l’illustration est déjà une absolue merveille.
La famille Smith sur la page de gauche, la famille Smarthe sur celle de droite. La charnière du livre qui semble former une frontière entre les deux. Quand on quitte les parents, on découvre un parc sans limites, étonnant et presque inquiétant, lieux de mile aventures. Les enfants et les chiens y partagent des jeux plein de fantaisie. Et, comme très souvent chez cet auteur, on peut passer des heures à chercher les petites choses en plus, tout ce que le texte ne raconte pas mais que l’enfant perçoit très bien. Il y a des visages dans les arbres, un monsieur qui promène un cochon en laisse, les arbres qui ressemblent à des pissenlits, le banc a de drôle de pied, le père noël joue au foot avec entrain.
Cet album est un régal en lui même. Mais il prend encore plus de saveurs quand on connaît « une histoire à 4 voix ». On sait alors que dans son journal, ce sont les annonces d’emplois que consulte Monsieur Smith. On sait que Madame Smarthe n’apprécie guerre de voir sa chienne de race s’acoquiner avec le bâtard des voisins. On sait à quel point l’histoire est plus riche que ce qui est montré. C’est un peu ce qui fait que j’aime tant les albums d’Anthony Browne d’ailleurs. On a toujours le sentiment qu’on ne voit qu’une petite partie de l’histoire, que les personnages existent de façon beaucoup plus précises, riche, dans l’imaginaire de l’auteur.
Ah, qu’il est dur de rentrer de vacances, de quitter la campagne pour le paysage urbain! Allez, parlons d’un album qui nous replonge dans un univers champêtre.
Potirons et cornichons est un imagier photo, cartonné, format à l’italienne, sans texte. En pleine page, les légumes du potager. La photographe les a pris en très gros plan, ils sont énormes, charnus, dépassant parfois le cadre de la page.
Malgré le choix du thème, on se sent loin de la nature morte, au contraire il y a plein de surprises et de vie dans ces images. Ici une abeille butine, là une coccinelle s’est posée sur la courgette.
Cet imagier donne une furieuse envie d’aller toucher des légumes, de mettre son nez au raz du sol, de sentir l’odeur de la terre. On caresse la page, on se demande si l’aubergine est lisse ou rugueuse, si sa tige est douce ou piquante. Les enfants les plus citadins peuvent peiner à reconnaître le cornichon dans son habitat naturel (quoi, ça ne pousse pas dans un bocal?!? Et les poissons sont pas carrés peut être?) ou le petit pois dans sa cosse.
Un imagier en somme qui, au delà de la beauté, est une véritable éducation du regard, qui incite les enfants à ouvrir les yeux et à s’émerveiller de ce qui les entoure.
Petit bleu et petit jaune Leo Lionni école des loisirs 10,20€
isbn: 978-2211011716
Alors qu’il est seul chez lui, petit bleu quitte la maison malgré l’interdiction pour rejoindre son meilleur ami petit jaune. Quand ils se retrouvent enfin, ils sont tellement heureux qu’ils s’embrassent au point de se fondre l’un dans l’autre, de fusionner et de ne faire plus qu’un. C’est donc sous la forme d’une unique petite tâche de couleur verte qu’ils poursuivent leur journée. Ils vont jouer dans le parc, rencontrent petit orangé, se promènent. Mais quand ils rentrent, papa bleu et maman bleu ne reconnaissent pas leur enfant.
C’est vraiment un incontournable de la littérature jeunesse, sans cesse réédité depuis sa première parution en 1970, et pour cause. Ce livre est remarquable par sa richesse et l’économie de moyen pour la mettre en œuvre.
Il est très utilisé en maternelle, pour travailler les couleurs bien sûr mais aussi l’image de soi, le thème du héros, le respect des règles, la lecture de l’image etc.
Pour ma part, je le propose volontiers à des enfants de crèche, qui le dégustent avec délectation. Ce livre semble faire échos à des sentiments très forts pour eux. J’ai souvent vu des enfants me demander de relire à maintes reprise la page où petit bleu et petit jaunes fondent en larme pour enfin se reconstruire, être eux même, et être de nouveau identifiés par leurs parents respectifs. D’autre ferment le livre au moment où les deux personnages se retrouvent et se mélangent, satisfaits sans doute de cette fusion amicale. Mais presque tous me redemande cet album plusieurs fois, tous semblent pouvoir s’y reconnaître.
Oumpapoose cherche la bagarre Françoise de Guilbert, Ronan Badel Editions T. Magnier 12,50€
isbn: 978-2-36474-226-0
Dans la pleine du far west, alors que les indiens dorment dans leur tipis, les petits poings d’Oumpapoose s’agitent. Il rêve de coups de poing et de coups de pied. Dès le lever, il se met en quête d’un adversaire à sa mesure. Mais ses frères partent chasser le bison, ours rugissant semble en hibernation et il ne sert à rien d’attaquer le fort, la cavalerie à déserté.
Il y a bien cette petite squaw qui semble disposée à en découdre mais non, non, non, pas question de se battre avec une fille!
Comme dans l’épisode précédent, l’humour naît du décalage entre le sérieux de la situation pour le personnage et l’indifférence générale à la quelle il se heurte. Alors que le texte se place du coté d’Oumpapoose, l’image le tourne sans cesse en dérision.
Un livre très drôle à partager avec des enfants qui se régaleront à décrypter l’image, dans une connivence avec l’auteur, et à rire de ce pauvre Oumpapoose.
On se prend à espérer que ces deux albums seront suivi de beaucoup d’autre, il y a bien des personnages secondaires qui seraient de parfaits héros décalés pour de prochaines histoires.
Edit: C’est désormais chose faite, avec l’album Les sœurs ramdam.
Billy le mômeFrançoise de Guilbert, Ronan Badel éditions Thierry Magnier
Dans un paysage du far west, Billy le môme traverse la page à toute vitesse. Il est pressé. Serpents, vautours, indiens sur le sentier de guerre, rien ne saurait arrêter sa chevauchée. Pas même ce petit indien furieux, qui semble impatient d’en découdre, Billy l’ignore totalement, il a mieux à faire. La bande de Cassidy fait du grabuge mais aujourd’hui, Billy laisse ça au shérif.
Mais où donc Billy le môme se rend-il ainsi?
L’iconographie et le vocabulaire typique des westerns associée à une mise en page proche du cadrage cinématographique contrastent avec l’image du héros. Le petit Billy à un chapeau qui lui tombe sur les
yeux et un air très enfantin. Ce contraste, qui dès le début prête à rire, va en s’accentuant jusqu’à la chute. Le soleil se couche sur la pleine, Billy, cow boy solitaire, s’éloigne au grand galop. Je vous laisse découvrir vous même vers quoi il court.
En toute fin d’album un petit épilogue fait un clin d’œil au livre suivant des même auteurs, « Oumpapoose cherche la bagarre », dont je parle ici et que vous pouvez aussi retrouver dans le tiroir à histoire.
L’histoire commence dès la page de titre. Au bas de la page, un bandeau noir avec cette interrogation: « tiens, mais qu’est ce qu’ils attendent tous? Allons voir » Quand je lis cette phrase à voix haute, l’enfant peut se demander qui parle, est ce juste moi ou un des personnages du livre? Déjà, le lecteur est ferré, il attend la suite, impatient de voir de quoi il s’agit.
La mouette sera son guide. Elle souhaite la bienvenue et indique le chemin aux derniers arrivés.
Le panneau nous donne un premier indice: « En rang sur une file, et dans l’ordre s’il vous plaît ». Sans arrêt l’enfant peut découvrir dans l’image des pistes mais jamais la destination mystérieuse n’est dévoilée.
Une petite grenouille semble perplexe au pied du panneau. Elle porte le n° 50. Devant elle, on devine la queue d’un lézard, qui incite à tourner la page. On comprend que les animaux vont se succéder, rangés par taille, et que chacun porte un n°. L’histoire se raconte par les dialogues des personnages mais aussi surtout par l’image. Certains animaux semblent savoir pourquoi ils sont là, et en disent juste assez pour piquer la curiosité du lecteur. D’autre s’interrogent ou s’impatientent.
Des petites scènes entre les animaux rompent le rythme de l’attente. La mouette remonte la queue, nous la suivons dans un long travelling et latéral et découvrons des animaux familiers ou sauvages, de tous les coins du monde, qui attendent ensemble, parfois un peu inquiets (le mouton n’a pas l’air ravit d’être juste derrière le loup), parfois jouant entre eux.
Quand je lis cet album, les enfants parfois trépignent d’impatience, ils veulent connaître la suite. Le décompte des animaux permet d’anticiper, d’évaluer le nombre de pages restantes. Et puis, les animaux étant de plus en plus gros, ils prennent de plus en plus de place sur la page donc le rythme de lecture s’accélère. Quand on arrive enfin à l’animal n°1, l’éléphant bien sûr, ils tournent vivement la page. Et l’auteur, joueur, recule encore le moment de la découverte, une double page présente une grande grille avec ces seuls mots « vagues géantes ». Il faut ouvrir les doubles pages, comme un rideau de théâtre pour enfin découvrir l’attraction et regarder les animaux laisser éclater leur joie dans un grand « splatch » collectif. Les enfants jubilent, ils frétillent, ils en redemandent. Et plus je leur lis, plus ils sont contents. L’attente est joyeuse, ils connaissent le dénouement. Moi aussi d’ailleurs, plus je le lis plus je l’aime cet album, je découvre à quel point chaque détail est pensé, de la page de garde à la 4eme de couverture, chaque élément de l’image à sa raison d’être et enrichit l’ensemble.
Balthazar et les couleurs de la vie, et des rêves aussi. M-H. Place C. Fontaine-Riquier Hatier jeunesse 5,30€
isbn: 978-2-218-9604-9
Je le sais, ce blog est consulté autant par des professionnels de la petite enfance que par des parents.
De mon coté, il reflète autant mes choix professionnels donc, les livres avec lesquels je travaille, que mes choix de mère, parfois sensiblement différents.
Le livre dont je vais vous parler aujourd’hui est à ma mouflette de deux ans et des poussières. Spontanément, je ne l’aurais pas acheté pour mon travail. Parce que son objectif affiché est l’apprentissage. Hors, dans ma pratique professionnelle, la lecture est absolument gratuite. C’est un moment offert à l’enfant, sans contre partie. Il n’est pas tenu d’en tirer un quelconque enseignement, ni de comprendre l’histoire, ni même de l’écouter jusqu’au bout. Seul son plaisir à écouter le livre est visé.
J’écarte donc généralement les livres les plus didactiques de mon fonds pro.
Pas que j’ignore que les enfants ont du plaisir dans les apprentissages, heureusement. Mais je crains toujours un peu les attentes un peu trop fortes des adultes qui les accompagnent et les questions qu’elles peuvent susciter: « tu as bien compris? C’est de quelle couleur ça? Et il est où le chat? Et c’est quoi ça? »
J’avais donc d’abord réservé « Balthazar et les couleurs » à un usage familial, et ma cadette le garde jalousement dans SA bibliothèque (qu’elle n’aime pas trop que je confonde avec celle des livres de boulot)
Balthazar découvre un arc en ciel et avec son compagnon Pépin, il fait le lien avec les couleurs des objets qui l’entourent. Le texte est poétique, soigné, les illustrations sont très douces, tendres. On sent que le plaisir du lecteur est aussi dans les objectifs des auteures. Beauté de l’image et de la langue, au service des apprentissages.
Un brin de fantaisie aussi, comme dans cette page où le poisson rouge saute hors de son bocal. Une illustration qui complète et enrichit le texte: Sur chaque double page on peut identifier des objets de la couleur dominante qui ne sont pas cités dans le texte.Sur la page de gauche, la couleur dominante est présentée dans un grand cercle. Si c’est une couleur secondaire, deux cercles qui se rejoignent montrent comment on peut la décomposer. Sans que j’insiste sur cet aspect là, ma cadette semble bien avoir intégré que le vert est un mélange de bleu et de jaune.
Puis les couleurs qui ne sont pas dans l’arc en ciel sont présentées à leur tour « il y a le rose des flamands roses et celui des roses du jardin de Lili Rose », le blanc, le gris, le marron. Et, bien sûr, le noir, comme celui de la cape de chauve souris de Balthazar.
Cet album en petit format souple (là encore, pour le travail je n’aime pas trop mais pour un usage familial c’est super à trimbaler partout) est la version poche de l’album original qui était un livre animé. Avec les ronds de couleurs en plastique transparents permettant de superposer les couleurs soi même. Et des caches, des tirettes etc. Cette version, moins fragile, me conviens tout à fait, mais j’avoue que je n’ai pas eu l’occasion de tester le premier.
Ces album, comme tous ceux de la série Balthazar, utilise les principes de la pédagogie Montessori pour favoriser les apprentissages, d’où le point de départ qui est l’observation de la nature. Ce que je trouve très réussit c’est que l’enfant rentre dans cette histoire avec plaisir, sans avoir le sentiment de devoir y apprendre quelque chose.
Chapeau melon, costume rayé et parapluie au bras même par une journée ensoleillée, Mr Tim a un charme désuet. Il a la bouille avenante et un sourire sympathique, presque enfantin. Pourtant, il n’a pas d’ami. Dès qu’il veut s’adresser à quelqu’un, il bégaye, zézaye, rougis. Mr Tim est timide.
Lors d’une sieste au milieu des fleurs, il fait une rencontre improbable. Mr Puce lui saute sur le nez, dans l’intention manifeste de le piquer. Mais le dialogue s’instaure entre ces deux là et Mr Tim parle d’une voix distincte et claire. Alors, pourquoi finalement, ne pas devenir amis?
Et, dans la relation amicale, chacun peut se montrer différent de ce qu’on perçoit de lui au premier abord et révéler des qualités cachées. Le très discret Mr Tim serait-il un artiste caché? Et l’intrépide Mr Puce cache-t-il une âme finalement facilement impressionnable?
J’aime beaucoup la simplicité et la douceur avec la quelle Eric Battut aborde le sujet de la différence, de la solitude, à travers celui plus léger de l’amitié.
Il explore ici un style graphique inhabituel chez lui, beaucoup de blanc, des fleurs légères et colorées qui semblent être prêtes à bouger au vent, des traits légers. Et il fait preuve d’autant de talent dans ce style épuré que dans les aplats de couleurs vives qui lui sont plus familières. Un bel album, au format agréable et à la une mise en page soignée.