Pfff…, Claude K. Dubois, Pastel

Merle et Roro s’éclatent bien à jouer à la tablette. Mais papa, ce vilain rabat-joie, la confisque sans ménagement. En plus, il leur demande d’aller jouer dehors. Carrément. Dehors, c’est bien connu, on s’y ennuie. Un ennui fort, un ennui palpable, un ennui implacable. On pourrait presque dire que s’ennuyer à ce point c’est un job à plein temps pour les deux petiots. Ils s’ennuient à voix haute, ostensiblement.

Quand papa multiplie les propositions de jeu, Merle et Roro trouvent toujours une bonne raison de refuser, au point qu’il finit par proposer de gonfler la piscine.

La piscine quoi, n’importe quel gamin devrait sauter de joie à cette idée.
Ben non. Merle trouve l’eau trop froide et Roro se plaint qu’il n’a pas de bonnet.

Mais heureusement, Pinson passe par là.

Quand j’étais petite, je me souviens de longs après midi où l’ennui précédait le jeu. Maintenant que je suis une grande personne, je ne m’ennuie plus. Et ça me manque. Il y a quelque chose de très spécifique à l’ennui enfantin: Un soupçon de mauvaise foi et une grande complaisance de l’enfant lui même, qui s’en plaint et s’y vautre à la fois.

Claude K. Dubois a parfaitement capté ça. Les petits poussins ne se contentent pas de subir l’ennui, ils le démontrent, ils l’incarnent, ils en font des tonnes. Ils arriveraient même presque à culpabiliser le papa, qui a pourtant autre chose à faire (étendre le linge en l’occurrence). Ils sont attendrissants en diable et agaçant tout plein à la fois. Des gosses, quoi.

Je suis toujours charmée par le coup de crayon de Claude K. Dubois. Les petites bouilles esquissées et expressives de ses personnages sont très évocatrices.

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