Professionnelle de la lecture d'album, j'ai eu envie de créer ce blog pour faire connaitre la richesse de la production jeunesse aux parents et aux professionnels de l'enfance. Vous y trouverez des chroniques d'albums (livres de fonds ou nouveautés) mais aussi quelques éléments de pratique de lecture à voix haute et mon actu de formatrice en littérature jeunesse.
L’abécédire A. Serres O. Tallec L. Franey Rue de Monde 14€80
isbn: 9782912084507
Le titre de cet album annonce déjà la couleur. Ce n’est pas un abécédaire destiné à apprendre, doctement, son alphabet. Il a plutôt pour but de favoriser la prise de parole de l’enfant. Dire, raconter, imaginer, interpréter, le lecteur n’est pas passif à écouter, il est actif, son intelligence est en mouvement. Chaque lettre est associée à un mot, qui n’est pas forcément un objet. Noms, mais aussi verbes, adjectifs et onomatopées sont illustrés doublement, par une photo en noir et blanc et par un dessin en couleur. Car, bien sûr, les mots n’ont pas qu’un seul sens. Ainsi, on peut frissonner de froid ou de peur.
Le mot magie peut évoquer la neige qui tombe comme les premiers pas d’un enfant. Le jeune lecteur est alors invité à lire l’image, à faire des liens, d’une image à l’autre, de l’image au texte, du livre à la réalité. Il n’y a pas une histoire dans ce livre, il y en a mille. Elles se racontent dans l’intervalle entre le texte et l’image. Elles se racontent avec le vocabulaire dont dispose le jeune lecteur, et avec ses émotions, ses souvenirs, ses désirs.
Il y a de multiples façons de rentrer dans ce livre, on peut le feuilleter, le lire de A à Z, s’arrêter sur une page, longuement. A chacun son chemin de lecture, l’album n’impose rien, il y a toujours quelque chose à en retirer.
Miss carabis carabosse soldatC. Mollet Didier jeunesse 14€20
isbn:978-2-278-07512-6
Les comptines, les formulettes, les jeux-de-main-jeux-de-vilains qui ont rythmé nos récréations n’ont vraiment pas leur pareil pour nous replonger en enfance. Quand j’ai eu le recueil de Charlotte Mollet (remarquablement préfacé par Evelyne Resmond-Wenz, spécialiste de ces formes poétiques enfantines) j’ai d’abord boudé. Attitude enfantine s’il en est. Les premières pages ne transmettent pas MA culture enfantine, ce ne sont pas MES souvenirs. Donc, mes souvenirs ne sont pas universels, je ne détiens pas la mémoire de l’enfance dans son ensemble? Cruelle déception. Et puis… Ah, mais si, bien sûr. Ce napoléon premier qui cherche les cabinets, je le reconnais, l’environnement à un peu changé, les phrases qui précédent et suivent ne sont pas tout à fait les mêmes mais c’est bien l’espèce de cornichon qui me faisait tant jubiler quand j’étais mouflette.
Et puis il y a la mise en image de Charlotte Mollet. Et là, on voit qu’on a affaire à une vrai artiste. Elle réussit la prouesse de proposer des images qui viennent compléter celles que chaque lecteur à déjà en lui sans s’y substituer. Des images qui enrichissent le texte, sans jamais le réduire, sans jamais imposer un point de vue. A donner une unité sans nuire à la formidable diversité des formes proposées par les textes.
Alors j’ai décidé de passer outre mon premier mouvement infantile et d’explorer plus avant ce recueil. Pas loin de 50 jeux de récré y sont explorés, dans une mise en page vivante et musicale. On se surprend à fredonner, à scander le texte, on cherche dans les recoins de sa mémoire les airs enfouis.
Partager cet album avec des enfants, c’est comme reconnaître leur culture. Ils sont surpris, heureux de voir leurs rondes, leurs chants, imprimés. Ainsi un adulte a pris la peine de les écouter, de les noter, de les aimer et de les consigner dans un livre? Merveilleuse découverte pour les bambins, qui, loin de se sentir dépossédés, se réjouissent de voir des grandes personnes soulever le rideau pour observer un instant l’univers de la cour de récré.
Partager cet album avec des adultes, c’est leur offrir une occasion de renouer avec leurs souvenirs d’enfance, de replonger dans le brouhaha d’une cour vivante et d’y trouver, caché au fond de leur mémoire les bribes d’un jeu, la prosodie d’une formulette, le mouvement de la main qui l’accompagne.
Et n’hésitez pas à rejoindre la page FB du blog, pour trouver plein d’infos et d’actu concernant la littérature jeunesse ou la petite enfance.
L’écureuil et le printemps S. Meschenmoser Minedition 14€
isbn:798-2-35413-051-0
Depuis quelque temps, vous avez peut-être remarqué en fin de billet le lien vers le challenge « je lis aussi des albums ». Pour ceux qui n’ont pas eu la curiosité de cliquer sur le lien, c’est une initiative de Sophie qui, sur son blog « délivrez des livres » a souhaité inciter divers blogueurs à chroniquer des albums. Pour moi c’est l’occasion d’être un peu plus assidue à mon blog et celle de découvrir d’autres amateurs de littérature jeunesse. Mais ce n’est pas tout. Depuis cette année, le challenge prend une nouvelle forme. Chaque mois, un rdv est pris, le premier samedi, pour que les participants abordent le même sujet. Ce moi- ci, le thème choisi est le printemps. J’ai donc choisi cet album parce que, c’est simple, on ne peut que l’aimer (ami lecteur, si tu n’aimes pas ce livre, sort de ce blog, je te cause plus)
Quand l’écureuil et le hérisson se réveillent, tout est différent. « C’est le printemps » s’écrie l’ours. « allongeons nous au soleil, laissons nous rouler dans l’herbe et remplissons-nous l’estomac à le faire éclater ». Aussitôt dit, l’écureuil bondit joyeusement dans une belle page sans texte, il se régale. Mais le hérisson ne participe pas aux agapes. Ce matin, il a fait une rencontre printanière. Il en est tout chamboulé. Avec les conseils de l’écureuil il décide que, pour séduire, il faut commencer par un acte de bravoure. L’écureuil se voit déjà sous les traits de Don Quichotte avec son acolyte à piquant comme Sancho Panza. Les deux amis à l’imagination débordante cherchent la tenue adéquate pour impressionner l’adversaire. Sur une page blanche et sans texte, ils se parent de ce qu’offre la forêt. Si le décors a disparu, c’est sans doute parce qu’ils sont complètement partis dans leur délire. Et le lecteur jubile de les voir, drôles et décalés, avec des fleurs en guise de cornes ou une vieille godasse comme uniforme. Enfin prêts, ils partent en guerre. Bon, ok, ils n’ont pas d’adversaire mais dans leur monde imaginaire, ce n’est pas un problème. Ils finissent par se rabattre sur l’ours qui, resté dans le monde réel, ne se rend même pas compte qu’il est terrassé par les deux comparses. Dans son monde à lui, il s’est juste allongé pour une sieste. Mais qu’importe, la victoire est grande, ils peuvent se présenter dignement devant la belle, un bouquet de fleur à la main. (oui, oui, ils y vont à deux, l’écureuil a beaucoup investit mentalement sur l’histoire d’amour de son ami, il l’accompagne donc, le pousse même un peu pour tout dire)
La chute, délicieuse, confirme par deux fois que la frontière entre le monde réel et imaginaire est bien ténue et que les apparences sont parfois trompeuses.
« L’écureuil et le printemps » est une absolue réussite. L’alternance de pages avec et sans texte, de croquis crayonnés et de pages couleurs fonctionne à merveille pour servir l’histoire et les allers-retours entre réalité et fantasme des personnages. Le texte savoureux, drôle et plein de sensibilité est en plus parfaitement traduit.
*parmi tout les très bons blogs que je découvre et qui abordent la littérature jeunesse, il y en a un qui sort du lot par sa thématique particulière qui m’est chère, je vous invite à le visiter, il est tout neuf mais déjà passionnant: fille d’album
Réveillés les premiers K. Sakaï école des loisirs 12€70
isbn: 9782211213677
Décidément, Komako Sakaï n’a pas son pareil pour saisir les traits de l’enfance. La douceur d’un petit visage endormi, la menotte qui frotte l’œil, le pouce glissé dans la bouche, ses peintures montrent tout cela d’une façon précise, sensible et juste.
Comme souvent chez cette autrice, c’est juste l’histoire d’un moment. Ce moment entre la fin de la nuit et le petit jour. Ce moment où les parents dorment encore.
Pour petite Anna, qui s’est réveillée la première, c’est un espace de liberté. Accompagnée de Shiro le chat, elle profite de cette solitude. Personne pour lui reprocher d’avoir mangé les cerises. Sa sœur endormie ne remarque même pas qu’Anna lui a piqué sa poupée, ses feutres, tous ces trésors si précieux pour les enfants.
Dans c »Réveillés les premiers », chaque page est un tableau au cadrage soigné, qui alterne différents points de vue. Vue subjective, le regard d’Anna sur ses mains, pleines de cerises. Vue à hauteur d’enfant qui montre le chat en gros plan. Image de la fillette au second plan qui joue dans son lit tandis qu’à l’avant plan sa sœur endormie ne se doute de rien. Chaque image est construite avec talent. Sous les pinceaux de Komako Sakaï tout est poétique, le jour qui s’est levé sans qu’Anna ne s’en aperçoive, le pigeon qui roucoule dehors, tout est emprunt de douceur, de chaleur.
Finalement, la solitude à ses limites et c’est dans le lit de sa grande sœur qu’Anna va se rendormir.
Un garçon sachant siffler E.J. Keats Didier jeunesse (collection cligne-cligne)
Les meilleurs moments de l’enfance sont fait de petit riens. Des petits instants qui, mis bout à bout, forment des souvenirs chaleureux.
Cet album reflète parfaitement cet ensemble de trois fois rien, comme ces petits bouts de ficelle et autre cailloux cachés au fond d’une poche, le sel de l’enfance. On est loin de la grande aventure, du récit initiatique, de l’histoire qui va changer à tout jamais la vie et le cœur du héros. Mais ce n’est pas non plus un livre miroir qui se serait donné pour but de coller au plus près des préoccupations et petits tracas quotidiens des enfants. Encore moins de leur donner des exemples de comportements adéquats.
C’est, beaucoup plus justement, une représentation simple, douce et poétique des jeux de l’enfance.
Peter joue dehors. Il joue à tourner sur lui même à s’en étourdir. Il joue à tracer des chemins à la craie. Mais ce qui serait vraiment chouette pour Peter, ce serait d’arriver à siffler pour faire une bonne blague à son chien, Willie.
Il se déguise avec le chapeau de son papa, plaisante avec sa maman, rentre chez lui, ressort mais toujours,il s’exerce à siffler. Et quand il y parvient enfin, ce n’est pas une petite victoire!
Le décor aux couleurs lumineuses et d’une incroyable modernité (cet album date de 1964) reflète la gaieté du personnage. Un album pétillant et joyeux, comme le souvenir d’une enfance heureuse.
Je vous invite à en voir plus dans ce diaporama, issu du site de cligne-cligne, qui malheureusement peine à rendre l’éclat réel des couleurs de l’album.
Tétine Man C. Nicolas G. Long Didier Jeunesse 10€90
isbn: 978-2-278-07783-0
Je saisis une fois de plus l’occasion offerte par « chut, les enfants lisent » pour évoquer un peu les lectures de ma mouflette et donc les livres pour les plus de 6 ans. Cette fois ça rejoint particulièrement bien le sujet de mon blog, puisqu’elle a jeté son dévolu sur une première bande dessiné destinée aux jeunes enfants. Disons que c’est un album destiné aux enfants à partir de 3 ans et que, comme il est très drôle, il est parfait aussi pour les lecteurs débutants ou confirmés, qui cherchent un texte court et qui sont experts pour lire l’image.
Tétine Man, c’est le héros qui a le pouvoir dont tout les parents rêvent. Il reste calme. Un bambin qui reste calme, c’est un peu le saint graal de la parentalité, l’objectif suprême, celui qu’on se fixe tous en sachant que c’est en vain. Mais Tétine Man à son arme secrète. Il ne retire JAMAIS sa tétine de sa bouche.
Et ça, c’est quand même pas donné à tout le monde. D’autant que l’entourage est hostile et n’a de cesse d’élaborer des stratégies pour le faire céder. Ses parents ont longtemps dit « enlève ta tétine quand tu parles », « enlève ta tétine quand tu joues », enlève ta tétine quand tu manges ». Mais ils ont fini par renoncer.
Tétine Man est le plus fort.
Et quand quelqu’un d’autre veut s’attaquer à la précieuse totote, il a… Des problèmes! La plus redoutable est sans aucun doute Mamie. Mamie est manifestement très contrariée par la tétine. Mamie ne recule devant rien. Mamie à carrément décidé de s’en prendre à Tétine Man le jour de son anniversaire. Elle a eu une idée diabolique. Elle veut que Tétine Man souffle une bougie! Rien que ça. Mais Tétine Man ne manque pas d’imagination et il va trouver une solution implacable pour la satisfaire sans quitter sa tétine. Il est le plus fort je vous dis!
Ce recueil qui regroupe 6 histoires initialement parues dans deux albums est un régal à lire à voix haute, ce qui est rarement le cas des bandes dessinées. Il fait la joie des enfants qui se reconnaissent dans le héros, qu’ils aient eux même eu une tétine ou pas d’ailleurs.
Le ça M. Escoffier M. Maudet école des loisirs 10€50
isbn: 978-2-211-21426-1
Ah, comme il est difficile de parler de cet album sans dévoiler sa savoureuse chute!
Jules joue tranquillement, les fesses à l’air, quand il est interpellé par sa mère. Mais qu’est ce que c’est que ça? L’index pointé vers l’objet du délit, la mère n’a pas l’air ravi ravi, même si on n’en voit que les jambes, on imagine facilement le ton de sa voix. Mais Jules ne semble pas se sentir coupable. Ça, c’est le ça, tout bêtement. Avec la pudeur des adultes et le manque de vocabulaire des enfants, le ça revient dans la conversation qui s’en suit et désigne plusieurs choses: « c’est ça le pot pour le ça? Oui, c’est ça ».
Mais, n’y aurait il pas un gros malentendu entre Jules et sa mère? Quand l’album se termine, les adultes comme les enfants le relisent en général immédiatement. Et découvrent alors que l’illustration, bien que minimaliste, avait dés le début, montré le ça qui n’est pas forcément celui qu’on croit.
Il est bien rare qu’un album sur ce sujet soit aussi drôle, il est bien rare aussi qu’un album aussi simple propose deux niveaux de lecture. Une grande réussite, il ne faut pas passer à côté.
Par une belle prouesse graphique, Jennifer Kerkes arrive avec talent à représenter l’absent, à montrer l’invisible.
C’est l’histoire d’un oiseau tout blanc. Tellement blanc que la plupart du temps on ne voit de lui que le bec orange et les pattes violettes.
Invisible, moqué dès qu’on le voit, le drôle d’oiseau décide de partir. En chemin, il découvre un monde vaste et beau, dont il collectionne les petits riens: brindilles, fleurs tombées et plumes égarées.
Avec sa collection sous l’aile, il attire l’attention ce qui le rend tout fier. Mais ainsi révélé, il devient surtout visible aux yeux des prédateurs. Après une grosse frayeur, il va finir par trouver le bon équilibre entre timidité en confiance en soi.
Et bien sûr, de sa particularité il aura fait une qualité, qui permet même de se faire des amis.
J’aime beaucoup cette idée qu’on n’existe pas totalement si on est seul au monde, que ce n’est que dans un environnement qu’on se révèle, que la vie prend tout son sens dans la relation avec les autres, comme l’oiseau qui n’apparaît que sur un décor.
Je n’ai pas fait mes devoirs parce que… D. Cali B. Chaud Hélium 12,50€
isbn: 2330023715
Le principe est simple. C’est une accumulation de toute les excuses les plus loufoques, improbables, absurdes et drôles qu’un gamin peut invoquer quand sa maîtresse qui demande pourquoi il n’a pas fait ses devoirs. Mais le talent et l’humour dont font preuve Benjamin Chaud et David Cali est sans égal et on se régale à la lecture de cet album.
Dans l’illustration foisonnante on peut repérer un teckel, le nez pointu et les oreilles pendouillantes qui se ballade de pages en page. Il semble être le lien de son jeune maître avec la réalité. On attends un peu l’excuse éculée: « je n’ai pas fait mes devoirs parce que mon chien à mangé mon livre » mais elle ne vient pas, heureusement. Dans l’ensemble, le cabot est plutôt paisible, il porte sur les mensonges de l’enfant un regard placide. Autour d’eux, pourtant, c’est le cahot total. Les reptiles géants, les extraterrestres, des centaines de singes, tous semblent se lier contre les devoirs. On reconnaît à la fois des personnages et objets issus du milieu scolaire et d’autres sortis d’on ne sait où (les fan de B. Chaud auront reconnu le lapin chaussette). Un ensemble plein d’humour qui nous ravit, petits ou grands. Et une pirouette à la fin du livre qui plonge le lecteur dans un paradoxe littéraire savoureux.
Si vos enfants ont aussi une imagination fertile quand il s’agit de pratiquer la procrastination scolaire, mettez leur flemme à profit, proposez leur de participer au concours ici.
Dans un paysage tout blanc de neige, quelques traces de pas dirigent notre regard jusqu’à une silhouette intrigante. Enfant? Animal? On ne sait d’abord pas qui parle. On sait juste qu’il fait très froid et que la neige qui recouvre tout n’est pas seulement belle, elle est aussi hostile, et le narrateur s’y sent bien seul.
Au loin, une tâche rouge. Les lecteurs qui ont été bercés de contes merveilleux y verront peut-être tout de suite une référence au petit chaperon rouge. Moi j’ai surtout trouvé une ressemblance avec des dessins de Sara dans cette irruption du rouge dans une page presque monochrome.
Une tâche rouge, floue, au loin, comme du sang. La couleur se rapproche. Est-ce le terrible loup rouge? Dans le doute, le narrateur, dont on ne sait toujours rien, ne bouge pas d’un poil.
La tension monte, le froid est mordant et la silhouette de plus en plus proche. Et d’un seul coup, on bascule dans le plus grand des émerveillements. C’est une fillette, une enfant magnifique, qui virevolte sur ses patins à glace qui s’approche. La neige d’un seul coup redevient belle et poétique, le narrateur n’a plus peur, et s’il reste immobile, c’est qu’il est sous le charme de l’enfant de rouge vêtue. Elle est toute en couleur: le vert de ses yeux, le rose de ses joues. Elle réchauffe l’atmosphère, on se sent déjà mieux.
Au blanc de la neige va succéder les couleurs chaudes d’un foyer. Et ce n’est qu’aux dernières pages du livre qu’on découvre enfin à quel animal on s’est identifié pendant tout le récit.