Louise, Stéphanie Demasse-Pottier, Magali Dulain, l’étagère du bas, 12€80

Côté pile, Louise est fière et forte, comme une petite guerrière. Elle nous regarde bien en face, sur la page de droite de l’album.
Mais dès la page suivante on rencontre son côté face. La voilà de dos et le texte, en vis-à-vis, nous confie le décalage entre son apparence et ce qu’elle est vraiment. Il y a ce qu’elle montre, et ce qu’elle est. La force et la fragilité.

Je me demande bien quel âge elle a cette petite Louise. Sa situation m’évoque tellement l’adolescence! Ce tiraillement entre l’image que l’on renvoie et la façon dont on se perçoit, le désir de fuite et les larmes cachées, tout cela me semble correspondre parfaitement au tempérament des collégiens.

Mais elle pourrait être bien plus jeune aussi, quel enfant n’a jamais ravalé ses larmes pour se montrer plus fort qu’il ne l’est?

Quoi qu’il en soit, son mal être est perceptible et il prend forme à travers les images au large trait noir, très expressives.

Et un jour, Louise rencontre son homonyme. On ne sait pas grand chose de cette autre fillette, si ce n’est qu’elle est brune. Doit-on en conclure qu’elle est l’opposée de notre petite héroïne? Sans doute pas, puisqu’elles rient mais aussi pleurent ensemble, probablement partagent-elles la même fragilité.

L’amitié qui nait entre elles leur donne une force nouvelle, elles s’expriment enfin, mettent des mots sur leurs peurs comme sur leurs joies.

Et, au final, on ne sait pas la-quelle a été un soutien pour l’autre, elles se sont épaulées mutuellement.

J’ai constaté que plus d’un adulte étaient déroutés par la couverture de cet album, au point parfois de ne pas avoir envie de l’ouvrir. Ne commettez pas cette erreur, ouvrez le, laissez vous porter par l’universalité de l’histoire, par la justesse du dessin, par la force et la simplicité du propos.

Il y a des albums qui marquent durablement l’esprit des enfants qui les lisent. Je pense que Louise est de ceux-là.

Un album apprécié aussi par Sophie.