Raoul, T’aurais pu prévenir avant de partir, Michel Van Zeveren, Pastel, 13€50

Il y a des livres qu’on attend avec une légère appréhension.

Ok, le premier était parfait, le second pas décevant, mais y a-t-il vraiment un filon pour en faire un troisième opus?

Là en plus, j’avoue que j’étais un peu sceptique sur le thème central de l’album.

Dans cet épisode, Raoul perd son grand-père. Son papipa avec le quel il avait une relation amicale et pleine de tendresse dans Mais c’est une fille.

J’étais pas trop chaude pour le voir mourir moi, ce personnage là, je m’y étais attachée. Et puis, disons le, j’avais peur du côté pathos qu’il n’est pas facile de tenir à distance quand on aborde le deuil avec les enfants.

Mais comme le titre prêtait à sourire, j’ai tout de même voulu le voir.

Première bonne surprise, la mort du grand-père n’est pas le seul sujet  de l’album. De même que la naissance de Louna n’est pas prépondérante dans l’opus précédent d’ailleurs.

Nous retrouvons donc toute la famille, dans des petits moments de la vie quotidienne et nous découvrons que la petite dernière à bien grandit. Raoul à toujours un sens certain de la répartie et ses parents sont toujours aussi bienveillants.

Et puis, dans cette vie tout à fait normale, survient la mort, tout aussi banale. Voilà, papipa est parti alors qu’on pensait justement à lui hier, c’est con, la mort, hein.

Il y a le temps du deuil et les larmes qui restent en dedans, il y a l’enterrement, à peine évoqué, et puis il y a l’imagination de Raoul qui fait revenir ce papi parti trop vite pour l’engueuler. Parce-que, voilà, quoi, il était pas prêt à perdre son grand-père notre loupiot préféré.

Il y a la délicatesse du trait et l’humour des situations qui donnent une grande légèreté à ce sujet si lourd.
Et puis il y a tout le reste de la vie, papa qui ronfle, le gâteau au chocolat mangé trop vite, la neige dans le jardin.

J’ai déjà déploré ici que les livres qui abordent la mort ne soit généralement proposés aux enfants que lorsqu’ils sont concernés.

J’espère qu’avec ce livre-là on évitera cet écueil, qu’il trouvera sa place dans les bibliothèques des bambins juste parce que c’est un chouette livre et qu’ils auront plaisir à le lire. Et je ne doute pas que le jour où ils seront confrontés à la mort, pouvoir se référer à ce livre les aidera, au moins un peu.

 

Bouma aussi aime bien Raoul.