Jamais on n’a vu… Jean-François Dumont, Andrée Prigent, kaléidoscope 12€80
isbn:978-2-877-6784261
Je l’avoue, j’ai un faible pour les albums qui se chantent. Bon, il faut dire qu’à L.I.R.E. à Paris, on a travaillé sur ces livres pendant des mois. Ce travail a d’ailleurs donné lieu à un livre sur la lecture chantée qui sortira en septembre et dont je vous reparlerais. (édit il est sorti: Lire en chantant des albums de comptines)
Donc, bref, quand j’ai vu ce titre sur le catalogue de Kaléidoscope, j’ai tout de suite voulu le lire. En plus, je connaissais et appréciait déjà le travail d’Andrée Prigent, en particulier les contes qu’elle a illustrés chez Didier jeunesse.
Me voilà donc avec l’album en main.
Première impression: Hou là, il faut que je le chante une ou deux fois à voix haute avant de le proposer à un enfant, passé le premier couplet qu’on connaît tous, les paroles sont un peu délicates à se mettre en bouche.
Deuxième constat: Une fois qu’on l’a en bouche, on le chante avec un grand plaisir.
Troisième constat: C’est à ce moment là qu’on savoure pleinement l’histoire, au delà du chant.
La chanson de la famille tortue, les enfants l’adorent. Je suppose qu’ils sont rassurés de voir cette famille bien ordonnée où les choses sont immuables. Un classique des moments de regroupement en crèche et des sorties en centre de loisirs qui fait généralement l’unanimité.
Bon, moi qui suis une adulte, je la trouve vite lassante, surtout quand on la chante plusieurs fois en supprimant une partie des paroles au fur et à mesure, comme ça se fait généralement. C’est donc avec un grand plaisir que j’ai apprécié les variations proposées dans cet album.
La chanson raconte ici une histoire, celle du fiston tortue qui décide de sortir du rang. Une idée tordue à germé dans sa tête de tortue. Jamais on n’a vu, dit la chanson? Hé bien cette fois, on va voir ce qu’on va voir! Entre jeux de mots, rimes et allitérations, se dessine l’histoire de ce fiston qui part, contre l’avis de ses parents, courir après les rats. Si, si. Il reviendra bredouille mais saint et sauf et surtout il reviendra grandit, tant il est vrai que les voyages forment la jeunesse. Le postulat de départ, c’est que les rats et les tortues seraient des ennemis. Et que le fiston tortue prendrait donc un grand risque à courir après les rongeurs.
Postulat démenti par le livre lui même, puisque la quête improbable est racontée par… Une bande de rats, justement, présentés sur scène par le papa tortue. Rats et tortues sont donc en réalité amis et du seul prédateur de l’histoire, le chat, on ne voit l’ombre d’un poil.