Marcel et le nuage, Anthony Browne, Kaléidoscope

Nous retrouvons ici Marcel, que les fans d’Anthony Browne connaissent bien. Toujours aussi tête en l’air ce petit chimpanzé, avec ses chaussettes dépareillées. Toujours aussi éloigné des canons de la mode (en témoigne le pull en jacquard) et plutôt solitaire, ce doux rêveur.

Aujourd’hui, il fait beau, et Marcel décide de se rendre au parc pour profiter du soleil. Mais l’unique nuage présent dans le ciel semble s’acharner contre lui, il est toujours au dessus de sa tête. Tour à tour triste, inquiet, accablé à cause de ce fichu nuage, Marcel tente en vain de trouver de l’aide pour s’en débarrasser (mais la police n’est pas très compatissante au téléphone).

Et si la solution n’était pas dans la fuite mais dans la confrontation?

Marcel se découvre soudain une capacité qu’on n’avait encore jamais vue chez lui, celle de se mettre en colère. Il explose face au nuage, qui à son tour explose en pluie. Il est rare de voir la colère valorisée, il y a même une forte tendance (dans la littérature jeunesse mais aussi dans toutes les injonctions adressées aux enfants) à vouloir au contraire la maîtriser, l’amoindrir, la gommer. J’aime qu’ici il soit montré qu’elle peut aussi être salutaire.

On retrouve dans Marcel et le nuage, comme toujours avec Anthony Browne, de nombreuses références (peinture, cinéma) et des détails dans l’image qui enrichissent le récit. Les retrouvailles avec son personnage fétiche sont toujours plaisantes et la métaphore du nuage fonctionne très bien avec les enfants.

A retrouver dans le tiroir à histoires.