Terminus, Matt De La Pena, Christian Robinson, éditions des éléphants 13€50

Tous les dimanches, après la messe, Tom et sa grand-mère prennent le bus, jusqu’à son terminus.

Le trajet est, pour le petit garçon, l’occasion d’échanger avec sa grand-mère sur son environnement.

On ne sait pas trop quel âge il a, à vue de nez je dirais entre 6 et 8 ans. En tout cas il a le franc parler de l’enfance: il ne s’embarrasse pas de politesse ou de pudeur pour interroger sa grand-mère sur ce qu’il voit.

Pourquoi doivent-ils attendre le bus sous la pluie alors que l’ami de Tom, lui, est raccompagné en voiture? Pourquoi le monsieur ne voit-il pas? Et pourquoi arrivés place du marché, tout est si sale dans les rues, si triste, si moche?

Les inégalités sociales sont mises en évidence par le regard du petit garçon. Mais sa grand-mère porte un regard joyeux et optimiste sur le monde qui l’entoure. Elle répond à son petit fils avec poésie et un brin de fantaisie (Il pleut parce que les arbres ont soif, d’ailleurs il y en a un qui boit à la paille, on prend le bus pour profiter des tours de
magie de Denis, le chauffeur, la saleté des rues met en valeur la beauté du ciel). Et elle ne rate pas une occasion de ponctuer ses réponses d’un éclat de rire, dont la fraîcheur est communicative.

Terminus, Matt De La Pena, Christian Robinson, les éléphants

On comprend que le bus s’éloigne des quartiers chics du centre-ville pour desservir les quartiers populaires de la périphérie. Et finalement Tom et sa grand mère se rendent à « leur » soupe populaire, et la dernière image nous montre qu’ils y sont bénévoles et non bénéficiaires. Il y a un cousinage évident entre le travail du grand Ezra Jeak Keats et ce très bel album, joyeux comme un air de gospel.