Petit à petit, Amanda Gorman, Christian Robinson, Hélium, 2024, 14€90
Un enfant, pas bien grand, observe son environnement avec dépit: partout les détritus envahissent les rues. Cela l’attriste et l’inquiète, mais il ne se sent pas démuni, il se met à agir. Il ramasse, il trie, il organise et construit. Bientôt il n’est plus seul à agir, à deux puis trois, c’est plus facile. Quelques moments de découragement s’invitent dans leur entreprise mais finalement la réalisation est là, un petit potager urbain a pris place au sein du quartier, là où auparavant s’entassaient des poubelles.
Cette histoire là, c’est l’image seule qui la raconte. Le texte qui l’accompagne célèbre le pouvoir d’agir de l’enfant, l’encourage et le soutient. Il est rédigé à la deuxième personne et peut s’adresser aussi bien au protagoniste qu’au lecteur.
“On te dit qu’il n’y a pas de remède.
Mais tu sais que tu peux apporter ton aide.
On te dit que c’est trop gros pour toi.
Mais tu as vu les plus petites choses
Déplacer des montagnes.
On te dit que tu n’y arriveras pas comme ça,
Mais comment le savoir si tu n’essaies pas?”
La forme poétique s’accorde parfaitement au sourire confiant du mouflet. Le texte d’Amanda Gorman et les images de Christian Robinson forment un tout très harmonieux, ils rassurent pleinement le lecteur, petit à petit, nous pouvons faire de grandes choses, à l’échelle de chacun les problèmes les plus insurmontables peuvent être affrontés.
Il ne s’agit pas seulement d’écologie, il me semble que d’autres sujets de société sont évoqués ici, grâce au texte volontairement très ouvert et à des illustrations qui ouvrent sur d’autres champs de réflexion: la lutte contre le racisme, l’accessibilité pour les personnes handicapées ou plus largement la question du vivre ensemble.