On verra demain Michaël Escoffier, Kris Di Giacomo, kaléidoscope 13 €

Paco est sans doute le plus paresseux des paresseux. Le roi de la procrastination. Depuis son enfance, son unique réponse quand il doit faire face à une contrainte est « pas aujourd’hui, je me repose, on verra demain ». il ne range donc pas sa chambre ne joue pas avec ses camarades et, en grandissant, ne cherche ni travail ni compagnie, ni divertissement. Il reste affalé sur sa branche en attendant le lendemain.

Tant et si bien que le jour où les castors débarquent dans sa forêt, c’est à peine s’il s’en rend compte.
Mais les castors sont venus avec scies et tracteurs, et un projet de barrage. Ils sont rudement efficaces, ils ne pratiquent pas la procrastination, eux. Pour faire leur barrage, ils ont besoin de beaucoup de bois. Quand son arbre est menacé, Paco panique. Saura-t-il mettre à profit son seul talent (l’art de remettre au lendemain) pour sauver son habitat et en même temps son oisiveté?

C’est que, finalement, pendant tout ce temps consacré à la contemplation, il a engrangé bien des histoires sur les habitants de la forêt. Il peut maintenant les raconter aux castors, s’ils lui en laissent le temps…
Évidemment la paresseuse qui sommeille en moi (sans mauvais jeux de mots) apprécie cet hymne à la glande, au temps perdu, à la flemme aiguë. Ça change des histoires moralisatrices où le flemmard finit par être rattrapé par ses obligations et/ou punit de s’être ainsi laissé aller à son vice.
J’aime la fin qui laisse planer un léger doute sur l’avenir de Paco, même si ceux d’entre nous qui ont déjà entendu parler des contes des Milles et une nuits se doutent que les castors vont se laisser subjuguer.
Mais ce sont surtout les images qui m’ont séduite. Les traits si expressifs de Paco, le remue ménage des castors, les petites touches d’humour qui s’y glissent. Le grand format permet de s’y plonger à loisirs.