Litterature Enfantine
Promouvoir une littérature enfantine de qualité
RSS
  • À propos

La vague

3 octobre 2014 By Chloé Séguret in Les albums Tags: dès 4 ans, Kaleidoscope, sans texte, Suzy Lee

La vague Suzy Lee Kaléidoscope 13€20

isbn: 978-2877675918

Il fait encore bien doux en ce mois de septembre mais je suis déjà  nostalgique de l’été. Du sable qui crisse sous les pieds, du bruit de la mer.

Alors ce matin, quand j’ai choisi mes livres pour aller travailler j’ai glissé La Vague dans mon sac.

Un album sans texte, dans le quel on devine pourtant le bruit du vent, le cri des mouettes, le vacarme des vagues qui éclatent.

Les images au fusain et à l’acrylique de Suzy Lee ont une très grande force évocatrice.

Dans un format à l’italienne, bien sûr, le format des paysages et de la ligne d’horizon, l’auteure donne à voir le face à face entre une fillette et la mer. Il y a un jeu qui s’instaure entre elles. C’est à qui fera peur à l’autre, à qui éclaboussera le plus fort, ou c’est un jeu de séduction, d’apprivoisement. La fillette tend la main, la vague la lui lèche. Elles semblent seules au monde dans leur bulle, on n’aperçoit la silhouette maternelle qu’au début et à la fin du livre. Il n’y a guerre que les mouettes qui accompagnent le jeu de l’enfant et la mer.

Ce matin, dans le cadre de mon boulot pour LIRE à Paris,  un petit garçon de 4 ans a pris ce livre, au milieu de tous ceux que j’avais apporté. Je lui ai proposé qu’on le regarde ensemble et j’ai tourné les pages alors qu’il les regardait longuement. Il ne disait pas un mot, concentré sur le dessin, s’attardant sur chaque page. Puis, quand la vague envahit tout l’espace, que la petite fille disparaît provisoirement de la double page, il a caressé le livre et m’a regardé, incrédule en disant: « c’est tout sec! »

Je comprends sa surprise, comment se douter quand on est plongé dans ce livre qu’il ne s’agit là que de simples images?

Ouvre moi ta porte

1 octobre 2014 By Chloé Séguret in Les albums Tags: cartonné, conte détourné, dès 3 ans, dès 4 ans, l'école des loisirs, loup, Matthieu Maudet, Michaẽl Escoffier, monstre, peur

Ouvre moi ta porte Michaël Escoffier, Matthieu Maudet, loulou et cie 12€30

isbn: 978-2-211-21424-7

Dehors il fait tout noir, on devine qu’il ne fait pas chaud. Mais dans sa maison, qui apparaît quand on soulève un cache, le lapin prend tranquillement une tasse de thé bien chaud. C’est douillet là dedans. Mais voilà que toc, toc, toc, le cerf frappe. Bon, on la connaît la chanson, le cerf est poursuivit et le lapin l’invite à se réfugier chez lui. Ah oui mais non, ce n’est pas un chasseur qui le poursuit, c’est le loup.

D’ailleurs, le voilà qui frappe à son tour à la porte, lui aussi se dit poursuivit. Le lapin n’est pas d’accord pour lui ouvrir, quant au cerf, il est déjà planqué sous le canapé.

Qu’à cela ne tienne, le loup passera par la cheminée. C’est qu’il n’a vraiment pas l’air rassuré, le bougre. Le lapin et le cerf, voulant le fuir, sortent à leur tour de la maison. Pour revenir aussitôt en courant.

Au premier regard, l’histoire ne casse pas trois pattes à un canard. Mais son rythme de course folle, qui évoque celui des cartoons, les flaps et les caches qui, pour une fois servent l’histoire, les expressions des personnages en font un album réussit.

Ouvre moi ta porte Michaël Escoffier, Matthieu Maudet,

Les enfants apprécient beaucoup de voir l’intérieur de la maison du lapin en soulevant le cache qui en forme le mur, ils relèvent des détails dans l’image. Moi j’aime bien le côté maison de poupée. Et puis il y a l’arrivé d’un seul coup d’un élément en couleur dans l’image en noir et blanc, qui les fait réagir à coup sûr. La chute, bien qu’attendue pour les plus grands, fonctionne bien. Un album sympa où les enfants auront la joie de voir le loup avoir peur, ce renversement des rôles les amuse généralement beaucoup.

Voir aussi l’avis de Kik

La dictature des petites couettes

28 septembre 2014 By Chloé Séguret in Les albums Tags: amitié, dès 3 ans, dès 4 ans, identité, Ilya Green Didier jeunesse

La dictature des petites couettes Ilya Green Didier jeunesse
isbn: 9782278077946
C’est avec plaisir que j’ai retrouvé la bande d’Ana, Gabriel, Olga et Sophie dans cette nouvelle histoire.
Aujourd’hui les filles ont trouvé une malle de costumes. Elles se parent. Sophie est persuadée d’être la plus belle, parce que d’abord elle à des petites étoiles sur sa robe et que ça c’est sûr, c’est très joli. Mais surtout, elle à des petites couettes.
Gabriel voudrait se joindre au jeu mais les filles le recadrent: Les garçons c’est bien connu, ça peut pas être beau.
J’imagine que les garçons ne sont pas non plus censés pleurer mais Gabriel fond en larmes.

Au fil de la discussion, les enfants montrent à quel point ils ont intégré un certain nombre de codes et stéréotypes. Le rose c’est beau mais le marron et le kaki c’est moche. C’est comme ça c’est tout. Gabriel puis le chat essayent de trouver leur place là dedans. Entre concession et affirmation de soi Gabriel accepte qu’on lui fasse des couettes et le chat qu’on le peigne en rose. Mais pas qu’on le tonde, il n’est pas certain que les poils soient si moches que ça il pense même que c’est s’il n’en avait pas qu’il ne serait pas joli joli.

Les fourmis sont d’accord pour départager tout le monde, lors d’un grand concours de beauté. Elles arrivent en bande, anonyme, et ont leur propres codes. Parce qu’elles n’appartiennent pas à l’espèce humaine, elles peuvent sans se poser de question affirmer une autre réalité. L’occasion de démontrer avec humour et sans morale que tout est affaire de goût et que chacun est libre de construire sa propre représentation du beau.

Sans appuyer excessivement son propos et toujours avec des illustration magnifiques Ilya Green contribue à déconstruire un peu les stéréotypes qui enferment et limitent les enfants.

 

Touït Touït

19 septembre 2014 By Chloé Séguret in Les albums Tags: dès 3 ans, dès 4 ans, éditions du Rouergue, humour, littérature enfantine, Olivier Douzou, peur

Touït touït Olivier Douzou Rouergue 9€50

isbn: 978-2812606915

« Une fourmi avec un chapeau sur la tête, ça n’existe pas, ça n’existe pas » Mais, n’en déplaise à Prevert, un petit ver coiffé d’un haut de forme, ça existe. En tout cas dans l’univers plein de fantaisie d’Olivier Douzou.

Il ne dit pas un mot (les vers, avec ou sans chapeau, ne parlent pas) mais il est très expressif. En un regard, il nous fait comprendre qu’il n’est pas rassuré. Quand l’oiseau arrive, il sursaute carrément avant de disparaître dans son trou. TOUIT TOUIT TOUIT, le bec et le regard du volatile plongent  vers le trou tandis que, derrière lui, sur la page blanche, un petit tas se forme.

Le ver en surgit, se gonfle et lance un GRRR colérique. C’est au tour de l’oiseau de sursauter (et, avec lui, de l’enfant à qui on lit l’album, qui fait son délice de cette surprise)

C’est que c’est énervant, ce ver qui passe d’un trou à l’autre sans arrêt. Pas moyen de mettre la patte dessus. Intense réflexion dans la tête du piaf, qui comprend qu’avec ces trous communicants, il n’est pas près de croquer sa proie. Mais il a une idée.

Avec quelques onomatopées pour seul texte et le orange pour unique couleur, Olivier Douzou raconte une fable dans la quelle la proie se joue du prédateur, dans la continuité de celles de La Fontaine.

La force de cet album tiens dans la qualité du trait, les protagonistes sont réellement expressifs. Les enfants lisent leurs émotions aussi sûrement si ce n’est plus que si le texte les décrivait. Et bien sûr, l’étonnement est au rendez-vous au fil des pages, jusqu’à la chute.

Et la galette dans tout ça?

15 septembre 2014 By Chloé Séguret in Les albums Tags: Christophe Alline, conte, conte détourné, dès 4 ans, dès 5 ans, Didier jeunesse, Jean-Philipe Lemancel, loup, peur

Et la galette dans tout ça? Jean-Philipe Lemancel Christophe Alline Didier jeunesse 13€10

isbn:9782278077885

« Le beurre dans la galette, la galette dans le panier, le panier dans la main du chaperon » Avec une structure de phrase toujours identique, comme une ritournelle, presque une comptine, cet album réussit magnifiquement à renouveler et enrichir de mille subtilités le conte bien connu. Au-delà du texte, tout fait sens, tout raconte. Les pages de garde, le choix de la typographie, la mise en page et, bien sûr, l’image, qui prend en charge une grande partie du récit, d’ailleurs la majorité des pages sont sans aucun texte.

Christophe Alline nous donne ici à voir un loup d’abord séducteur, renouant avec les traditionnels contes d’avertissement. Il entraîne dans ses jeux le petit chaperon mais aussi un petit lapin blanc (couleur de l’innocence s’il en est), une grenouille… Et quand la confiance est installée, le ciel s’assombrit soudain, la nature du prédateur se révèle.
Quelques pages très fortes se succèdent, le paroxysme est atteint quand le loup encercle de son corps un chaperon terrifié, dont le visage est presque réduit à ses yeux écarquillés.

Mais, dès la page suivante, l’ambiance change. Retour du texte: « La grand mère dans le loup. Le chaperon dans le loup. Le chasseur, dans l’histoire ».  Le rouge sanguin de la page précédente laisse la place à un bleu d’eau, l’issue heureuse se devine déjà. Le loup, repus, dort.
La suite de l’histoire, on la connaît. Mais l’album ne s’arrête pas là. Et la galette dans tout ça? Je vous laisse découvrir vous même qui aura la fève et pourquoi le chaperon peut rentrer chez lui serin.

Un album remarquable, dans le quel l’économie de mots s’allie à des images structurées pour donner un rythme de lecture haletant.

Le premier camping de Nao

11 septembre 2014 By Chloé Séguret in Les albums Tags: Akiko Hayashi, coup de coeur, dès 3 ans, dès 4 ans, dès 5 ans, grandir

Le premier camping de Nao Akiko Hayashi, école des loisirs 12€50
isbn: 9782211212359

Je le connaissais sous son titre original, le premier camping de Naotchan et je ne l’avais pas eu entre les mains depuis des années (décennies serait plus juste). Quelle joie quand j’ai appris qu’il était réédité. J’en gardais un souvenir confus mais savoureux, je n’ai pas été déçue. Cet album est aux livres pour enfants ce qu’est un bonbon à la nourriture. Un petit concentré de bonheur de douceur, de plaisir.

Avec sa petite couette sur le coté et son air malicieux Nao est encore une toute petite fille mais elle sait très bien ce qu’elle veut. Et aujourd’hui, elle veut faire du camping avec les grands.

Les autres enfants sont réticents: trop petite, elle ne saura pas aider à ramasser le bois, elle aura peur du noir et puis les petits pleurent pour un rien. Mais Nao affiche une telle confiance que Tomoko, qui accompagne le groupe, finit par se laisser convaincre.

Et les voilà partis. L’image en noir et blanc, rehaussé uniquement d’aplats jaunes est lumineuse. Elle montre une petite Nao bien courageuse, qui porte son gros sans sans rechigner, cache ses larmes quand elle tombe dans la rivière et aide à faire cuire le riz.

Puis vient le soir et avec lui la couleur rouge du coucher de soleil et de la pastèque qu’on dévore. Le bleu de la nuit va lui succéder.

C’est difficile tout de même, pour Nao, d’être la plus petite au milieu des grands. Elle lève le nez trop tard pour apercevoir l’étoile filante et elle est la seule à ne pas lâcher la main de Tomoko dans le noir. Elle tremble en écoutant l’histoire-qui-fait-peur. Et quand tout le monde dort et qu’elle doit aller faire pipi toute seule dehors, elle doit vraiment faire appel à tout son courage.

Avec persévérance et une bonne dose de confiance en elle, Nao va vivre les différentes étapes de cette aventure joyeusement.

le premier camping de nao

Le format et la longueur de l’histoire font de cet album une parfaite première lecture. Aller camper pour la première fois, vivre en groupe, c’est d’ailleurs un apprentissage, tout comme la lecture.

Les plus jeunes auront eux aussi un grand plaisir à écouter cette histoire pleine de charme, surtout s’il leur est déjà arrivé de se sentir tout petit entouré de plus grands.

Quant à moi, je suis toujours très heureuse quand un enfant choisit Le premier camping de Nao, c’est un album dont je ne me lasse pas.

Mon seul petit regret c’est que tous les prénoms des enfants ont été coupés (pas seulement celui de Nahotchan) dans cette nouvelle traduction (qui par ailleurs est très bonne)

Te voilà

7 septembre 2014 By Chloé Séguret in Les albums Tags: Anaïs Vaugelade, dès 1 an, dès 2 ans, dès la naissance, éditions l'école des loisirs, littérature enfantine, naissance

Te voilà! Anaïs Vaugelade école des loisirs

Tout commence par un grand Boum et aussi tôt, le monde est rempli. Avec en son centre, le bébé. Le bébé qui est à l’origine du monde, qui l’éclaire, qui lui donne du sens. Toutes les couleurs de l’arc-en-ciel se déploient autour de lui. Tout les animaux, végétaux humains sont là, entourant le bébé qui flotte, comblé, dans cet univers fait pour lui. Il est couronné d’une lumière qui lui donne la connaissance. Si puissante qu’il peut voir le passé comme l’avenir.

Mais cette plénitude ne peut durer toujours, bébé est attendu, il va bientôt devoir naître. La grande sage femme éteint la lumière et pose don doigt sur la bouche du bébé « chuuut », laissant son emprunte sur la lèvre supérieure.

Anaïs Vaugelade  nous offre ici une version laïque du conte hébreu où c’est un ange qui impose le silence au bébé.

Elle y a glissé les héros des enfants (Mary poppin’s, le chat bus, superman) et une maman bienveillante qui s’assure que la transition ne soit pas trop rude pour le bébé. Elle garde en secret un morceau de la couverture doudou qui sera le lien entre le monde d’avant et celui d’après.

L’ensemble forme un album d’une grande douceur qui, à mon avis fait parfaitement échos au ressenti des enfants: au fond, ils ont tous à un moment imaginé que le monde était né avec eux.

Te voilà est aussi apprécié par Céline du tiroir

Je t’aime du bout du monde

2 septembre 2014 By Chloé Séguret in Les albums Tags: amour, beau livre, dès 2 ans, dès la naissance, éditions du jasmin, pour les atultes, Servane Havette

Je t’aime du bout du monde Servane Havette ed du jasmin 18 €

Isbn: 978-2-35284-031-2

Sous la forme d’un abécédaire, cet album nous offre un tour du monde des mots d’amour. Car s’il y a bien une formule qui est universelle, c’est celle qui consiste à déclarer sa flamme à l’être aimé.

Comment dit-on « je t’aime » au Japon? Au Sri-Lanka? En Zambie?

Hommage aux langues et à leur diversité, cet album est aussi une touchante galerie de portraits. Peints sur des journaux de chaque pays, ils représentent des hommes et des femmes, des vieillards et des enfants. Chaque tableau est une découverte de l’altérité. Chaque visage est beau, émouvant, tendre. Le coup de pinceau Servane Havette est précis et remarquable, elle semble avoir pris pour sujet des êtres réellement aimés, ils nous touchent. Les enfants à qui j’ai lu cet album ont souvent planté leur regard droit dans les yeux des personnages, ils semblent développer leur sens de l’empathie face à ces yeux clairs, brillants, doux.

Je t'aime du bout du monde Servane Havette ed du jasmin
A la fin du livre un glossaire précise la langue choisie pour chaque pays (ainsi l’anglais a été choisit pour l’Ouganda, le pachtou pour l’Afghanistan, le swahili pour le Kenya) mais aussi le nombre de langues parlées dans chacun d’eux (où l’on apprend qu’on parle seulement 25 langues en France mais 407 en Inde)
Je t’aime du bout du monde est un très beau livre, qui réunit les adultes et les enfants dans un même plaisir, une même émotion. La diversité des visages, coiffes et costumes y fait échos à celle des alphabets.

 

A nous de jouer

23 juillet 2014 By Chloé Séguret in Les albums Tags: dès 3 ans, dès 4 ans, dès 5 ans, jeu, littérature enfantine, sans texte

A nous de jouer! Pat Hutchins Kaléidoscope 12€20

Isbn: 978-2877674782

Quelques cubes de bois en couleurs, deux personnages, c’est déjà la promesse d’heures de jeux. L’imagination enfantine fera le reste.
Avec les cubes, bien sûr, on construit une maison. Mais au fait, qui est ce « on »? Qui a fait la construction? Les personnages de bois eux même, comme le suggère l’illustration? Ou est ce un enfant qui joue, dont on ne voit rien mais qui déplacerait les cubes entre deux pages?

Et si c’était carrément l’enfant à qui on lit l’album, qui agissait sur le livre par quelques pouvoirs magiques?

Ce livre sans texte laisse toute la liberté d’interprétation au lecteur.

Avec une quantité définie de cubes, les pantins vont vivre des aventures. Et les aventures, c’est bien connu, ça commence souvent par un problème. Ici c’est un feu qui prend dans la maison. Pour l’éteindre, bonhomme de bois et bonne-femme de bois s’activent. En un rien de temps, ils construisent un camion de pompier.
Mais dans leur précipitation ils laissent l’eau couler trop longtemps et un océan envahit la page. Qu’importe, il suffit de modifier la construction, un cube ici, une planche là, et hop, le camion devient bateau. De péripéties en péripéties la construction se transforme et évolue jusqu’à revenir à son point de départ. La maison, les personnages debout dedans, tout est de nouveau en ordre. En attendant un nouveau tour de jeu.

A nous de jouer! Pat Hutchins Kaléidoscope

Les enfants avec qui j’ai partagé  A nous de jouer ont souvent eu plein de choses à raconter sur les images. Ils racontent l’histoire, posent des questions, pointent certains détails. L’absence de texte leur laisse une grande place pour participer à la construction de l’histoire, comme ils auraient construit un château de cube. Petit à petit, morceau par morceau, ça prend forme.

Un petit garçon de 5 ans a cherché, de pages en pages, les pièces de bois rouges. Un triangle et deux arceaux. Mais, mais?!? quand l’incendie se déclare les cubes rouges sont bien là mais ils sont devenus oranges. Le bambin était tout surpris. Est ce que le monsieur qui a dessiné le livre a oublié de les colorier? Peut être que les cubes sont tout pâles parce qu’ils ont peur du feu?

Nous avons eu une longue conversation où il était question des gens qui font les livres et ne sont pas forcément des « monsieur » (Pat Hutchins est une femme), des gens qui impriment les livres, et aussi des cubes qui peut être sont très peureux et des pantins de bois qui sont très courageux, de l’océan qui se forme comme celui de larmes dans Alice au pays des merveilles et du bois qui flotte, ce qui est normal quand il a une forme de bateau.
J’aime beaucoup ces échanges avec les enfants, qui nous entraînent sur des chemins qu’on n’aurait pas soupçonné, et les albums sans texte s’y prêtent particulièrement.

Petites comptines pour grands tableaux

19 juillet 2014 By Chloé Séguret in Les albums Tags: art, comptines, dès 1 an, dès 2 ans, dès 3 ans, dès la naissance, littérature enfantine, Palette, Virginie Aladjidi

Petites comptines pour grands tableaux Virginie Aladjidi, Palette 14€

isbn: 2358320099

Plus je travaille avec des enfants, plus je leur lis des livres, et plus je suis convaincue qu’il n’y a aucun domaine artistique au quel ils ne soient hermétiques.
La culture enfantine, celle qui se transmet bien souvent à l’oral, dont la comptine est sans doute la forme la plus accessible, se marie à ravir avec la Culture avec un grand C, celle des adultes et des musées. C’est le pari réussit de Virginie Aladjidi qui propose dans cet album de mettre en vis-à-vis sur chaque double page une comptine et une œuvre d’art d’un grand maître.

C’est ainsi qu’à la chanson « au clair de la lune » elle associe un tableau de Miro, « baigneuse ». Le tableau n’illustre pas la chanson. Il l’éclaire avec une lumière différente, il propose à l’enfant une piste de lecture, d’interprétation.

Petites comptines pour grands tableaux Virginie Aladjidi, Palette

Les comptines choisies sont très connues, issues de la culture populaire dans le sens le plus noble du terme.

Quand je propose à un enfant qui ne m’a jamais vu de lui lire un livre, c’est souvent très facilitateur de lui chanter une chanson qu’il a déjà entendue en famille ou à la crèche. Il est ainsi tout de suite dans un domaine connu, un cadre rassurant pour lui.

Les tableaux en revanche, ne font généralement pas partie du quotidien des enfants. Ils découvrent alors avec grand plaisir ces images qui sortent de l’ordinaire. Un mélange tout à fait équilibré entre le quotidien et l’insolite, dans le quel les enfants peuvent se repérer et découvrir un univers.

Je n’ai encore jamais rencontré un enfant désorienté par les œuvres de cet album, même quand elles sont très abstraites, comme « album le rouge » de Gérard Fromanger, qui accompagne « 1,2,3, nous irons au bois » ni quand elles sont très éloignées de l’iconographie adressée aux enfants, comme « Le cheval rouge » De marc Chagall, qui accompagne « c’est Gugus avec son violon »

Au contraire, leur regard navigue très naturellement d’une page à l’autre, du tableau au texte. Le texte d’ailleurs, qui se prête particulièrement à ce lien, puisque la typographie lui donne des faux airs d’illustrations: Il s’enroule sur lui même, sautille, la taille et la couleur des lettres varient selon la chanson.

Voir aussi dans la même collection Du bruit dans l’art.

«‹ 94 95 96 97›»

Rechercher

Recherche par âge

  • Dés la naissance
  • dès 1 an
  • dès 2 ans
  • dès 3 ans
  • dès 4 ans
  • dès 5 ans
  • dès 6 ans
  • dès 7 ans
  • dés 8 ans 

Recherche par thème

Abécédaire, adoption, amitié, amour, animaux, anniversaire, art, bêtises, chiffres, comptine, conte, contraires, coup de cœur, dévoration, différences, doudou, école, émotions, engins, familles, fratrie, gourmandise, grandir, humour, imaginaire, imagier, jalousie, livre animé, livre-disque, livre-jeu, loup, maman, mort, naissance, papa, peur, photo, pop-up, randonnée, séparation, sans texte, sommeil, vie quotidienne,

Je suis aussi sur

Facebook

lecitrice formatrice en littérature enfantine

Instagram

lectrice formatrice en littérature enfantine

LinkedIn

littérature enfantine lectrice formatrice

Mastodon

litterature enfantine est aussi sur mastodon

Catégories

  • Articles sur la lecture à voix haute avec les enfants (5)
  • Les albums (1 138)
  • Les éditeurs d'albums que j'aime bien (5)
  • Mes publications (11)
  • Mon activité de formatrice (7)
  • Publications des invités (30)
    • Les billets d'Hélène (1)
    • Les billets de Caroline (29)
  • Tops 20 (5)

Pour me contacter

    Vos données ne sont pas conservées et sont récoltées uniquement pour traiter votre demande d'information. Veuillez consulter notre Politique de confidentialité pour plus d'informations. Ce site est protégé par reCAPTCHA et Google Politique de confidentialité et Conditions d'utilisation.


    Blog littérature enfantine

    Retrouvez tous les billets mais aussi une veille sur la littérature enfantine et le monde de l’enfance sur ma page facebook et sur mastodon

    membre de l'agence quand les livres relientAdhérente de l’agence

    Quand les livres relient

    Litterature Enfantine
    © Litterature Enfantine 2025

    Mentions légales Politique de confidentialité

    ↑ Back to top