Grand Ours et Petit Ours vont à la pêche, Amy Hest, Erin Stead, les éléphants, 2024, 14€50
En littérature enfantine, il y a des ours mal léchés, des oursons grognons, des ours effrayants, et même quelques ours méchants.
Mais ceux qui ont ma préférence, sont les ours pleins de tendresses, ceux qui font écho à l’ours en peluche que nos bambins serrent pour s’endormir.
Ce sont ceux à qui nous avons affaire ici, et le trait d’Erin Stead est parfait pour leur rentre hommage.
Car quand Grand Ours et Petit Ours vont à la pêche, il ne s’agit ni de trouver un repas ni d’afficher une quelconque performance sous la forme de poissons nombreux ou volumineux.
Non, ici l’enjeu est le temps passé ensemble, celui qu’on s’accorde, celui qu’on prend. Le temps qui est tellement indispensable justement parce qu’il n’est pas productif.
Certes, ils ne vont pas ramener de poisson à la maison ce jour-là, mais n’allez pas croire que Grand Ours et Petit Ours ne font rien. Leur journée est bien remplie.
Remplie de bottes à enfiler, de cirés à poches et capuches, de petits gâteaux à la myrtille, d’histoires à lire sur la barque, de chariot à tirer dans un sens et à pousser dans l’autre. Remplies aussi du regard que l’un pose sur l’autre, toujours doux, toujours patient.
Ils échangent peu de mots et de fait le texte n’est pas bavard non plus. Juste ce qu’il faut.
Pareil pour les images. Beaucoup de blanc et une large place laissée au bleu clair de l’eau de la rivière. C’est limpide, c’est épuré, on ressent une grande impression de liberté et le temps semble suspendu. On est bien. On est heureux de partager une journée avec ces deux ours qui ont une relation adulte/enfant tellement sereine, tellement juste, tellement douce.