La maison du géant, Maya Shleifer, les éléphants, 2022, 14€
Il était si grand qu’il tenait à peine dans sa maison, le dos courbé, la tête rentrée. Alors inviter quelqu’un, pensez-y, impossible. Sans doute est-ce la raison pour laquelle il semble si triste dans sa maison trop petite.
Un jour, une araignée entra dans la maison. Mais le Géant n’a pas vu là une présence amicale, il tenta plutôt de la chasser, il n’y avait pas de place pour elle. Indifférente, l’araignée tisse sa toile. Mais brusquement, le géant se met à éternuer, une fois plus deux, des éternuements énormes, qui font voler en éclat les murs de la maisonnette.
Dépité, notre héros s’en va en quête d’un nouveau logis, dédaignant la proposition d’aide de l’araignée, qui s’installe pourtant sur son épaule. Il marche, toujours aussi solitaire, jusqu’à tomber d’épuisement.
C’est pendant son long sommeil dans le froid que l’araignée va enfin prendre soin de lui, en tissant une toile pour le protéger, ce qui va radicalement changer son rapport aux autres et à la nature. La maison du géant deviendra la nature elle même, et son corps servira de maison de nombreuses créatures. Il va donc trouver sa place, au cœur d’un écosystème accueillant et chaleureux, grouillant de vie.
Les illustrations, à l’huile et aux crayons de couleur, sont très évocatrices et on ne peut qu’avoir de l’empathie pour ce gentil géant solitaire au regard tendre et doux. Elles portent cette jolie histoire philosophique sur la solitude, le rapport à la nature et aux autres et l’entraide.