Yakouba est un jeune homme maintenant, il est temps pour lui de devenir un chasseur. Pour cela il doit combattre, seul, le lion redoutable.
Mais le seul lion qu’il va trouver est blessé. Quel choix va faire le guerrier?
Cet album me donne toujours des frissons.
Les images sont très poignantes, l’absence totale de couleur les rendent plus fortes encore.
Et le texte, percutant et pourtant poétique sert l’histoire à merveille.
Un livre impressionnant qui ne laisse pas indifférent.
Une histoire qui montre que le courage ne se mesure pas que dans le combat.
La rencontre entre le jeune homme et l’enfant n’est que le début de l’histoire, qui se poursuit dans un second album: Kibwé.
Le cauchemar de Gaëtan Quichon, Anaïs Vaugelade, école des loisirs 9,20 E
ISBN, 2211076807
Dans la famille Quichon, il y a papa Quichon, maman Quichon et leur 73 enfants.
Il n’y a pas encore 73 livres à la série et c’est dommage parce que tous ceux qui sont sortis sont chouettes.
Gaëtan Quichon, donc, est réveillé par un cauchemar, alors que tous les autres petits cochons dorment à poing fermé.
La chose grisâtre lui court après et Gaëtan n’arrive pas à lui échapper. (parce qu’un cauchemar, ça court beaucoup très vite, si vous ne le saviez pas).
Tant et si bien que ce pauvre petit Quichon finit par se faire avale!
Mais dans le ventre du monstre, Gaëtan n’a plus peur, il trouve même tout seul le chemin naturel vers la sortie.
Ma mouflette à encore “un peu peur” de ce livre, quand je lui propose elle me répond qu’elle préférerait que je lui lise “l’animal domestique d’Hernest Quichon”, parce que quand même, les chenilles font moins peur que les cauchemars. Certes.
Mais j’ai aussi connu des enfants très sujets aux cauchemars qui adoraient qu’on leur raconte cette histoire où le petit héros s’en sort grâce à sa facétie et retourne se coucher tranquillement et sereinement.
Je pense que les enfants sont sensibles à ce petit éros qui se montre maitre de son destin en se sauvant lui-même. Et, quand on a apprivoisé le livre, le cauchemar peut même paraitre complètement ridicule aux yeux des bambins.
Va-t’en grand monstre vert Ed Emberley, école des loisirs 12 €
ISBN, 2877671720
Grand monstre vert à deux grands yeux jaunes, un long nez bleu turquoise…” L’enfant tourne les pages, le monstre se construit. Apparaissent petit à petit les parties de son visage jusqu’au moment où les dents blanches et pointues le terminent. Mais l’enfant maîtrise totalement le monstre et après l’avoir fait apparaître il s’écrit “Va-t’en grand monstre vert” et le processus s’inverse. On retire les différents éléments qui le constituaient, méthodiquement.
Un ingénieux système de découpe des pages, des couleurs éclatantes, un texte court et percutant, ce livre attire les enfants les moins portés sur la lecture.
Souvent après que l’adulte ait lu la dernière phrase une petite voix lui demande “encore?”
On le lit, on le relit, on ne s’en lasse pas.
Une belle façon de donner à l’enfant la maîtrise sur le monstre. En lui proposant d’être celui qui a le pouvoir de le construire ou le détruire, on l’aide à apprivoiser sa peur, à la surmonter. Bien sûr, il est préférable de laisser les enfants manipuler cet album eux-mêmes, bien qu’il soit particulièrement fragile. Il perd beaucoup de son intérêt si c’est l’adulte qui garde le pouvoir.
A noter, l’auteur vient de sortir un nouveau livre: “Va-t-en vilaine bébête” dont je me demande bien ce qu’il apporte de plus, dommage, il avait trouvé un chouette concept mais franchement inutile de le décliner version gadget, le premier, qui est encore édité, est bien mieux.
Édit depuis il a également sorti “Bonne nuit petit monstre vert”, qui franchement n’a pas grand intérêt, préférez le premier 😉
Suite à la mort brutale de son oncle, un jeune loup se retrouve seul. Il n’a encore jamais vu de lapin. Tom, lui, est un lapin qui n’a encore jamais vu de loup.
Ils vont se rencontrer, devenir amis mais. Mais le jeune loup ne maîtrise pas très bien sa faculté de faire peur et un jour le jeu effraie tellement le lapin qu’il ne veut plus voir son ami.
Rejeté par son ami, Loulou part seul rejoindre ses pairs sur la montagne des loups. Mais est-il encore cet animal sauvage? Et si l’amitié avec ce lapin, qui porte des vêtements et dort dans un lit l’avait “humanisé” au point qu’il ne soit plus identifié par les autre loups comme un des leurs?
Cet album ouvre la réflexion sur l’amitié et sur la façon dont elle nous influence, sur la nature de chaque individu, la place de chacun.
C’est un classique déjà très connu mais je n’ai pas résisté, j’avais envie de le mettre quand même. Ne serais-ce que pour signaler qu’un très bon dessin animé en est tiré.
Les illustrations sont magnifiques, Solotareff signe ici son plus beaux livre à mes yeux. De grands aplats de couleurs vives, éclatants, qui se déploient en pleine page. Mention spéciale pour la scène des funérailles de l’oncle, avec les silhouettes des personnages en noir sur fond rouge. Le texte n’est pas bavard, il est simple et touchant. Un enfant qui aime déjà les livres peut l’apprécier dès deux ans. Pour les enfants moins lecteurs, il plaira jusqu’à 6 ans.
Et c’est un album qui permet d’aborder la question de la mort de façon non frontale, où l’histoire prime et où pourtant on comprends très bien ce qu’il en est: Après le décès de son oncle, Loulou doit se débrouiller seul.