Je suis, Caroline Dall’Ava, l’agrume, 2020, 13€50
Le procédé est simple. Page de gauche, le texte, court, rédigé à la première personne.
Page de droite, une illustration du texte.
Une dizaine de personnes va ainsi se présenter: “À la maison, je suis une maman. Au travail, je suis une docteure. Pour toujours, je suis ton papa. Pour toujours, je suis leur enfant.
La même structure à chaque fois: un complément circonstanciel puis le narrateur se définit.
L’image aussi garde la même composition au fil des pages, toujours le visage du protagoniste à la même place, le reste s’organise autour.
Et, au niveau de ce visage, une découpe permet de montrer qu’il s’agit de la même personne sur deux pages d’affilée.
Ainsi chaque personne se présente sous deux jours différents et parfois contradictoires.
C’est simple et très efficace, même les tout petits comprennent que tout le monde peut avoir plusieurs personnalités, plusieurs spécificités. Vu que la plupart des bambins tombent du cocotier quand ils tombent pour la première fois sur leur instit en dehors de l’école, ce livre est très utile. Il montre aussi que tout le monde peut avoir ses réussites et ses échecs, que la place qu’on occupe n’est ni déterminante ni définitive. On termine avec une pointe d’humour (le chien qui affirme qu’il est le plus beau… En toutes circonstances) et enfin on interpelle le lecteur qui, lui aussi, peut se montrer changeant au gré des circonstances.
Un petit album tout carton aux images lisibles et colorées, au message très sympa. Et en plus, il prend soin d’éviter les stéréotypes de genre et de présenter une diversité de personnages en origines et en âge.