La maison bleue, Phoebe Wahl, éditions des éléphants, 2021, 14€
Dès la page de garde on comprend que la maison bleue et son jardin forment un petit paradis pour leurs habitants. Un potager, un pneu qui sert de balançoire, une cheminée, que demander de plus.
De fait, Léo et son papa y sont très heureux, malgré les fuites et les courants d’air qui s’y invitent en hiver.
Il y règne un joyeux bazar, coloré et chaleureux, dans lequel le chat, les jouets qui traînent et le linge à plier trouvent toute leur place.
Ici, on jardine, on s’amuse, on cuisine. Et on tente d’ignorer les engins de chantier, toujours plus proche, qui transforment les autres petites maisons du voisinage en gros immeuble.
Jusqu’au jour où la réalité les rattrape, le propriétaire souhaite vendre, ils doivent quitter la maison bleue.
Léo est effondré, son père tente de faire bonne figure. Ils sont deux, ils sont solidaires, ils ont de l’imagination et de la ressource, ils finiront bien sûr par trouver un nouveau coin où se faire un nid, ils sauront le rendre à leur image, petit à petit. Mais tout de même, le sentiment de perte et de nostalgie est là, jusqu’au bout.
Les illustrations qui mêlent crayon, peinture et collage reflètent parfaitement l’ambiance un peu précaire, un peu artiste, vaguement écolo et pas mal rock’n’roll. C’est pas tout lisse, c’est pas bien rangé, et c’est tant mieux, c’est comme ça que c’est bon.