Merveilleux, Gay Wegerif, MeMo, 2021, 13€
Un paysage minimaliste, sur une double page. Dedans, un personnage à peine dissimulé. Le texte énonce simplement “quelqu’un court”. Page suivante, il est mis en valeur par un gros plan. “C’est moi”
Le même procédé se reproduit pour présenter une galerie de personnages dans leur singularités, d’abord dans un environnement, puis isolé: “Quelqu’un se cache”. “C’est moi” répond le lapin, dont on reconnaît la silhouette esquissée
Et en fin d’album, tous sont réunis et au “moi” répété tout le long de l’album se substitut un “nous” qui invite à faire communauté.
Il y a des auteurs dont le style s’épanouit pleinement dans l’épure. C’est le cas chez Gay Wegerif, dont j’avais déjà apprécié l’album oooo!, qui repose sur des formes simples et des onomatopées.
Ici, elle a délaissé la palette graphique pour le pinceau, mais elle travaille une fois de plus avec des formes aux couleurs franches, qui se détachent sur le blanc de la page.
Avec une telle économie de moyens, chaque détail compte et participe à la compréhension que l’enfant peut avoir de l’image. Un simple trait, surmonté de deux points entre deux ronds, et voilà le papillon, le poisson, lui, ne nécessite que trois coups de pinceau.
La simplicité de l’image comme celle du texte rendent cet album très accessible, dès le plus jeune âge.
Les petits qui commencent à parler ne manqueront pas d’ailleurs de répéter “c’est moi” à chaque page. Il y a en effet quelque chose de très satisfaisant à se sentir unique, y comprit au sein d’un groupe, comme c’est le cas pour les personnages en fin d’album.
Tous clament ensemble “moi! moi!moi!” à l’évocation de “quelqu’un de merveilleux”.
Un bel exemple d’affirmation de soi dans la bonne humeur!
Un album particulièrement intéressant à avoir en crèche, pour donner aux enfants l’occasion de se sentir uniques.