Le chat est trop, Bastien Contraire, Caroline Cruzinha, la partie, 2024, 13€90

Dans la catégorie petit livre cartonné pour les petites mains des jeunes enfants, on trouve parfois d’étonnantes pépites, qui allient la simplicité à l’ingéniosité. Des livres qui se prêteront à la découverte joyeuse des enfants, qui les amuseront, les étonneront et qui en même temps invitent à la réflexion.

Le chat est trop, sans le moindre doute, est de ceux là. Le dessin naturaliste de Caroline Cruzinha est d’une extrême précision et d’une grande lisibilité. Il pourrait laisser présager un livre plutôt sérieux mais le cadrage même de la couverture, qui met en avant les fesses du chat, nous indique une certaine fantaisie.

A l’intérieur, on découvre des animaux qui ne sont pas tout à fait représentés. L’escargot est trop lent, il n’est pas encore arrivé au centre de la page. L’éléphant est trop gros, de lui on ne voit que le pied.

J’aime toujours assez les images qui laissent une partie hors champ, le petit lecteur doit alors imaginer ce qui n’est pas représenté. Les enfants très tôt sont capables de reconnaitre un animal dont ils ne voient qu’une petite partie, ils sont épatants!

Au bout de quelques pages, le système change les animaux sont représentés en entier, mais ils ont toujours un petit quelque chose de trop (parfois contestable, le lecteur peut parfaitement estimer que non, la fourmi n’est pas trop petite ni le crocodile trop effrayant, c’est son droit).

Et le chat? Le chat est trop… Trop quoi? Regardez-le dormir on ne saurait lui adresser le moindre reproche, il est parfait bien sûr. mais il dort, et si on le réveillait un peu?

Hop, on incite le petit lecteur à interagir avec le livre (les mouflets adorent généralement) et hop, c’est déjà fini, avec une petite surprise en fin d’album.

Mais c’était trop rapide, en général dès la lecture terminée une petite voix s’élève “encore, encore”. Allez, on recommence!