Des albums de littérature enfantine à proposer aux bébés dès 1 an, parce qu’ils aiment déjà les histoires, chansons, imagiers. Il n’est jamais trop tôt pour leur proposer un éveil au livre.
Dans tes bras, Marion Traoré, Cépages, 2023, 13€90
Dans la tradition de la littérature enfantine qui accompagne les petits vers le sommeil Dans tes bras est un album aux pages cartonnées, à la narration simple et aux images contrastées, tout à fait adapté aux plus jeunes des mouflets.
Il commence par le sommeil qui ne vient pas, situation bien trop connue des petits et des grands.
Mais la petite narratrice ne subit pas ce temps entre veille et sommeil, elle l’utilise pour se remémorer ses plus jolis souvenirs.
Ils sont doux, joyeux, peuplés de personnes aimantes. Membres de sa familles pour beaucoup mais aussi amis, voisins.
Tous les souvenirs mettent en avant les liens qui unissent les protagonistes entre eux ou à la fillette.
Les enfants ont besoin d’être ancrés dans un tissus de relation sociale, sans doute est-ce la conscience de ce fort attachement aux autres qui permet à la fillette de trouver le sommeil. Elle est sereine, reliée en pensée à ses proche et serrant son doudou dans ses bras, sur la dernière page. Le bleu qui l’entoure est un peu plus sombre qu’en début d’album, il est temps de dormir.
A la première lecture j’ai été gênée par l’absence d’yeux et de bouche des personnages, d’autant que je connais l’attrait des bébés pour les représentations de visages.
Mais c’est un livre avec lequel je travaille depuis des mois et les bébés à qui je le lis le regardent avec la même intensité que d’autres, ils l’apprécient visiblement.
Les parents, quant à eux, sont (comme moi d’ailleurs) sensibles à la diversité des la famille représentée.
1, 2, 3… sommeil ! Bernadette Gervais, les grandes personnes, 2024, 16€50
1, 2, 3… Le soleil se couche couche couche. 1, 2, 3… la lune monte monte monte. 1, 2, 3… La nuit tombe tombe tombe.
À chaque page le texte répété s’estompe, comme s’efface peu à peu le réel derrière les petites paupières qui irrésistiblement se ferment ferment ferment, malgré la volonté de l’enfant qui lute pour rester éveiller encore un peu.
Chaque page est comme une petite marche qui rapproche le jeune lecteur du moment où il va réellement perdre contact avec son environnement pour glisser vers le sommeil.
Ce n’est pas toujours aussi facile de lâcher prise, mais dans cet album tout nous conduit en douceur vers le monde des rêves, sans heurts ni rupture.
Alors que la nature au dehors passe du jour à la nuit, à l’intérieur les rituels quotidiens sont accomplis dans une totale quiétude.
Le pyjama enfilé, les dents brossées, le doudou enlacé.
Les images au pochoir sont rassurantes, elles disent la chaleur du foyer, tout en faisant un focus sur les objets bien connus des enfants, façon imagier un brin rétro.
On le sait, les tout-petits sont sensibles aux rythmes, aux sonorités, ils sont attirés par la prosodie d’un texte peut-être plus encore que par son sens.
À la lecture de cet album, une petite musique se joue, dans laquelle les images font pleinement partie de la partition et contribuent au rythme.
On se dirige tranquillement vers l’endormissement, à tout petits pas, plus sereinement que jamais.
Alors on ferme l’album et on ferme les yeux, 1, 2, 3… sommeil , nous voilà apaisés, prêts pour une bonne nuit.
C’est beau, c’est doux, et ça berce les bébés aussi sûrement qu’une chanson.
Le meilleur de tous les papas, Peter Horn, Jessica Meserve, Didier jeunesse, 2024, 13€90
Un peu de tendresse, ça peut pas faire de mal. Surtout en automne (j’aime pas l’automne, c’est une saison qui créé chez moi un gros besoin de réconfort). Ici la douceur s’exprime dès la couverture, ce bisou de nez entre papa tortue et son petit respire la complicité.
Le texte est un dialogue entre eux. Seb, le petit, demande à son père ce que savent faire les papas. Mais tous sont différents et ont leurs propres aptitudes.
Au gré d’une promenade dans le jardin, ils observent ensemble, dans un jeu de devinette, les dyades père/enfant. « Un papa ça peut gazouiller, et dire à ses petits qu’il est temps d’apprendre à voler »
« Ce papa là, quand ses petits savent marcher, il leur montre comment sautiller et faire des bonds. Qui c’est? »
Ça fourmille dans ce jardin, et les familles sont souvent nombreuses. Une ribambelle de chauves-souris, une nuée de lucioles et une chorale de grenouilles côtoient lapins, ou mille-pattes.
Des images pleines pages pour les plans d’ensemble ou des petites vignettes pour faire un focus sur une des familles nous montre des animaux souriants, aux bouilles expressives.
L’air de rien, on se dirige vers la fin de journée, papa tortue et son petit Seb vont s’installer pour dormir dans une sérénité totale. Car sans surprise aux yeux de son petit, le meilleur de tous les papas, c’est bien celui-là !
Le chat est trop, Bastien Contraire, Caroline Cruzinha, la partie, 2024, 13€90
Dans la catégorie petit livre cartonné pour les petites mains des jeunes enfants, on trouve parfois d’étonnantes pépites, qui allient la simplicité à l’ingéniosité. Des livres qui se prêteront à la découverte joyeuse des enfants, qui les amuseront, les étonneront et qui en même temps invitent à la réflexion.
Le chat est trop, sans le moindre doute, est de ceux là. Le dessin naturaliste de Caroline Cruzinha est d’une extrême précision et d’une grande lisibilité. Il pourrait laisser présager un livre plutôt sérieux mais le cadrage même de la couverture, qui met en avant les fesses du chat, nous indique une certaine fantaisie.
A l’intérieur, on découvre des animaux qui ne sont pas tout à fait représentés. L’escargot est trop lent, il n’est pas encore arrivé au centre de la page. L’éléphant est trop gros, de lui on ne voit que le pied.
J’aime toujours assez les images qui laissent une partie hors champ, le petit lecteur doit alors imaginer ce qui n’est pas représenté. Les enfants très tôt sont capables de reconnaitre un animal dont ils ne voient qu’une petite partie, ils sont épatants!
Au bout de quelques pages, le système change les animaux sont représentés en entier, mais ils ont toujours un petit quelque chose de trop (parfois contestable, le lecteur peut parfaitement estimer que non, la fourmi n’est pas trop petite ni le crocodile trop effrayant, c’est son droit).
Et le chat? Le chat est trop… Trop quoi? Regardez-le dormir on ne saurait lui adresser le moindre reproche, il est parfait bien sûr. mais il dort, et si on le réveillait un peu?
Hop, on incite le petit lecteur à interagir avec le livre (les mouflets adorent généralement) et hop, c’est déjà fini, avec une petite surprise en fin d’album.
Mais c’était trop rapide, en général dès la lecture terminée une petite voix s’élève « encore, encore ». Allez, on recommence!
Viens! Ramona Badescu, les grandes personnes, 20€ 2024
Avec cet album l’autrice et photographe Ramona Badescu nous invite à partager avec pudeur et délicatesse l’intimité de trois familles. Trois familles qui accueillent un nouveau-né, qu’elle a rencontrées tous les mois pendant un an.
C’est à l’occasion d’une résidence d’auteur à Manosque, proposée par l’association éclat de lire, qu’elle a pu mener ce travail. Les photos des bébés, de leurs aînés et de leur environnement sont mises en relation avec celles de la région.
Viens! L’invitation est répétée à intervalle régulier dans le texte et c’est bien volontiers que nous nous laissons prendre par la main, pour visiter le monde. Grâce à la focale de la photo nous posons un regard émerveillé sur les beautés, même les plus minuscules, qui nous entourent. L’arc-en-ciel éphémère, la fragilité d’une fleur sauvage, la texture granuleuse du lichen nous sont offerts en gros plan, on se surprend à caresser le papier, on voudrait éprouver chaque sensation.
Au fil des pages, les saisons se succèdent et les enfants grandissent. Leurs gestes sont plus sûrs, leur sourire plus affirmé. Bientôt sans doute, ils feront leurs premiers pas.
Les photos sont très maîtrisées, elles disent l’intime et l’universel et ancrent chaque bébé dans le monde qui l’entoure.
Le texte ne décrit pas les images, les photos ne montrent pas ce qui est écrit. L’un et l’autre se répondent avec un décalage juste suffisant pour laisser de la place à l’imagination du petit lecteur.
Un album coup de cœur, qui peut aussi bien être lu avec des bébés qu’offert en cadeau de naissance.
L’autrice poursuit sa série d’albums poétiques et délicats autour des grands phénomènes naturels, cette fois elle réussi le tour de force de m’enchanter avec un album sur la pluie.
Je déteste la pluie. Mais la première double page montre de magnifiques lupins en fleurs et il n’en faut pas plus pour me ravir. Comme dans les autres titres, elle met en scène des enfants épanouis et joyeux, qui se passent fort bien de la présence d’adulte, et jouent à l’extérieur. Il s’en dégage un profond sentiment de liberté, surtout quand les gouttes en tombant transforment le potager en gadoue, plaisir sensoriel suprême.
On retrouve comme dans les autres opus le vernis sélectif sur certains éléments de l’image, qui convient particulièrement pour mettre l’eau en valeur. Le texte qui est un véritable poème à hauteur de tout petit. Les pages cartonnées aux bords arrondis. Et en prime plein d’animaux adorables.
Ce sont vraiment des albums qui se sont imposés dans mon travail auprès des bébés, ils sont faciles à utiliser et séduisent autant parents et professionnels que les enfants eux-même.
Au point que j’espère qu’Anaïs Brunet va poursuivre la série (ce qui, a priori n’est pas dans ses projets). Je verrais bien un titre sur la brume. C’est joli aussi la brume, et ça permet d’amusants jeux de cache-cache. Oui, un titre sur la brume, ce serait bien.
Pon pan, Katsumi Komagata, les grandes personnes, 2024, 10€50 En vue d’une conférence sur les livres d’artistes que je prépare pour fin mars dont le programme est ici, je lis beaucoup de livres assez atypiques aux enfants en ce moment. Je vais donc faire plusieurs articles les concernant en axant mon propos sur la façon dont les enfants les reçoivent, puisque telle était la demande pour ma conférence. Pon Pan est de ceux-là.
Des points orange sur la page blanche, parfois des trous, une onomatopée qui se répète de pages en pages. Voilà les éléments qui composent cet album. On ne peut pas faire plus simple.
D’abord un point orange dans l’exact centre de la page. En lettres noires il y a juste écrit « pon ». Ok. Puis à la page suivante il y a deux points et le mot est répété deux fois. Logique. Quand ils sont trois deux d’entre eux sont en réalité des trous qui laissent apparaitre les ronds de la plage suivante. Tiens, ça surprend. Puis il y a des variations de taille des ronds qui correspondent à un changement de taille de police. Logiquement, quand c’est écrit plus gros, on lit plus fort.
L’auteur, Katsumi Komagata, adresse ses livres aux enfants très jeunes, il cherche à créer chez eux surprise et émerveillement.
Quand je montre Pon Pan à un bébé, je mesure que l’effet est réussi. Les yeux s’ouvrent en grand, la bouche aussi souvent, je vois l’amusement sur les petits visages.
Je ne sais pas ce qu’ils en comprennent. Je ne suis pas sûre que la question soit pertinente. C’est un livre qui s’éprouve, se ressent plus qu’il ne se comprend.
Sur le site de l’éditeur, on peut lire « Un petit rond, nommé PON, se transforme et se multiplie au gré des pages et des découpes, faisant naître un jeu malicieux sur les sonorités ! »
C’est marrant, ce n’est pas du tout comme ça que j’avais interprété ce livre.
Pour moi le rond n’est pas un personnage, il est l’incarnation d’un bruit qui se multiplie, se répercute, explose pour devenir pan.
Pour moi ce livre est la représentation d’un feu d’artifice à portée de bébé.
Et mon interprétation est tout à fait valable. Je ne prétends pas qu’elle est « juste » et encore moins qu’elle est préférable à celle de l’éditeur.
Mais en tant que lectrice de ce livre, j’ai le droit de l’interpréter comme je l’entends (c’est même la seule chose que je peux en faire).
Et les enfants ont ce droit aussi, comme toute personne qui ouvre cet album.
Au relais d’assistantes maternelles, je l’ai lu à un petit garçon de 2 ans et demis. Je tournais les pages rapidement, ma lecture était très rythmée, presque chantante, avec des accélérations et des moments plus calmes, qui me semblent induits par l’image elle même. Mais lors de la lecture suivante, il a prit le livre en main et a tourné les pages lui même. Le rythme était beaucoup plus lent, il prenait le temps de passer les doigts sur les ronds, dans les trous, faisait parfois des allers retours entre les pages. Parfois, pointant un des ronds il disait « il est là ». Puis, quand les points forment un cercle il m’a dit « c’est la ronde ». Visiblement il a lui aussi sa propre interprétation de cet album, et c’est très bien comme ça!
Et vous, vous le comprenez comment ce livre? N’hésitez pas à me raconter, ça m’intéresse beaucoup.
Livre magique 4: Le bonbon, Fanette Mellier, MéMo, 2023, 16€ En vue d’une conférence sur les livres d’artistes que je prépare pour fin mars dont le programme est ici, je lis beaucoup de livres assez atypiques aux enfants en ce moment. Je vais donc faire plusieurs articles les concernant en axant mon propos sur la façon dont les enfants les reçoivent, puisque telle était la demande pour ma conférence. Un livre magique est de ceux-là.
Quand je l’ai amené au relais d’assistantes maternelles, j’ai annoncé que j’étais curieuse de la réception de cet album, autant par les adultes que par les enfants.
D’emblée, la couverture est attractive, avec cette forme de bonbon qui brille. Mais l’intérieur, une simple forme verte qui prend d’abord toute la page, disparait petit à petit dans le pli central du livre puis revient en différentes couleurs, peut déstabiliser.
Le livre est d’abord passé de mains en mains auprès des assistantes maternelles présentes. Elles ont fait des suppositions (« c’est un poisson? Ah non, un bonbon plutôt »), ont feuilleté, ont noté la surprise quand les pages au centre de l’album deviennent vides, puis le contraste entre la couleur un peu terne du début et celles, très vives, de la seconde partie du livre.
Puis, une première petite fille, qui avait un peu moins de deux ans, s’est approchée pour voir. Debout aux côtés de son assistante maternelle, elle a observé la forme changer au fil des pages, puis, pointant l’image, a prononcé « petit ? » Voyant la forme rétrécir encore à la page suivante elle a répété : « Petit, Petit ! » et quand soudain la page est toute vide elle a pointé le centre, là où la forme a disparue, comme engloutie par le pli du livre elle l’a montré en s’exclamant « Oh ! Oh ! », son regard allait du livre au visage de son assistante maternelle, elle manifestait une vive surprise en sautillant sur place d’excitation.
On se demande parfois si les enfants vont comprendre le propos du livre. Ici la fillette a parfaitement saisi le jeu d’apparition/disparition, et visiblement l’aspect tour de magie recherché par l’autrice est parfaitement passé. Contrairement à nous adultes, elle n’a pas eu besoin de lire les indices (se fier au titre ou à l’image du chapeau haut de forme présent sur la couverture) pour ressentir plus que comprendre ce qu’on lui proposait dans ce livre.
Au cours de la même séance j’ai également montré ce livre à un bébé de 6 mois qui l’a observé avec une grande attention, les sourcils froncés comme en proie à une réflexion intense. Puis à un autre presque du même âge qui l’a regardé en riant qui a tapé de ces petites mains sur les pages puis a voulu l’attraper pour le porter à la bouche, histoire de voir s’il est savoureux sans doute.
Je ne sais pas ce qu’il s’est passé dans la tête de chacun d’eux. Est-ce que cette expérience de lecture a participé à leur compréhension de la permanence de l’objet ? Est-ce qu’ils ont reconnu la forme du bonbon dans des couleurs différentes ? Mais je ne doute pas que ce moment leur a apporté quelque chose. Quelque chose qui leur appartient et qu’il n’est pas nécessaire d’analyser.
Birds, Damien Poulain, éditions du livre, 2023, 15€
Qu’est-ce qui permet de reconnaître à coup sûr un oiseau? Faut-il des ailes? Des plumes?
Par quelles inférences les enfants sont-ils capables très tôt d’en identifier un qui leur est montré de façon très parcellaire?
Dans ce petit pèle mêle aux pages cartonnées, les bambins ne s’y trompent pas, ils savent dès les premières pages qu’on leur montre des yeux et rapidement identifient également le bec et peuvent nous dire, en pointant fièrement les pages: « C’est un oiseau ». Ce qui n’était pas donné par le titre, puisque la plupart des enfants avec lesquels je travaille ne parlent pas l’anglais.
On le sait depuis longtemps, les bébés reconnaissent une représentation stylisée d’un visage dès leur naissance. Ils ont un attrait particulier pour tout ce qui leur évoque les yeux. Aussi les formes colorées proposées ici par Damien Poulain leur semblent-elles d’emblée familières et attractives.
Les mouflets un peu plus grands cherchent parfois la précision: C’est une chouette, à n’en pas douter! Une fois un enfant de 5 ans, féru de documentaires animaliers m’a dit sa mère, m’a expliqué doctement que sur l’une des pages il s’agit incontestablement d’une mouche et non d’un oiseau.
Libre à lui de le penser, d’ailleurs, à bien y regarder, je suis assez d’accord avec lui. Tout comme je partage le point de vue de cette fillette de 3 ans qui en tournant les pages me disait pour chaque oiseau formé « Il est content » ou au contraire « il est fâché » et, dans un souci de nuance sans doute, a également annoncé « il est pas très content ».
J’aime les albums qui incitent les enfants à parler, à penser, et qui attirent le regard des bébés. J’aime aussi cette première expérience artistique que font les enfants avec ce livre aux formes épurées qui nécessitent une interprétation personnelle.
7 comptines d’oiselles et d’oiseaux, Sarah Cheveau, Thierry Magnier, 2023
Quand on lit des albums à des bébés depuis des années, on devient naturellement très sensible à la musicalité des textes.
On sait ce qui va agréablement chatouiller les oreilles des tout-petits. Les assonances ou allitérations, les sons inhabituels, les répétitions et un rythme travaillé, pensé pour l’oralité sont les ingrédients qui ont généralement du succès.
Côté image, ils aiment souvent les couleurs vives, les contrastes.
Et l’histoire? Avec les bébés elle est d’abord secondaire, ils cherchent le plaisir du son avant celui de la compréhension. Mais au fil des relectures, ils finissent par déceler le sens du récit, en tisser la signification.
L’autrice Sara Cheveau a pensé cette petite série de 7 livres pour les tout-petits. Elle a minutieusement réfléchi à chaque syllabe, à la place de chacune des images, à la palette de couleurs, vives bien sûr, et restreinte pour plus de lisibilité sans doute. On peut y lire que « le coucou fait coucou à la poulette qui caquette cot cot codec », et les réactions des bébés ne manquent pas d’être saisissantes.
Mais, mine de rien, ces livres racontent aussi des choses. Une histoire pour grandir, une autre poétique, un soupçon de peur, une histoire qui décoiffe, une autre sur les formes, chacun son style et selon leurs goûts ou leur âge les enfants auront leur préférence.
Ces sept petits livres se présentent comme des objets précieux dans un écrin, un coffret qui les réuni, lui aussi très travaillé, jusqu’aux petits oiseaux en fond de boite qui n’échappent pas à l’œil attentif des bébés.
Ils se prêtent à une lecture intime, incitent à une complicité avec l’adulte qui lit et offrent de nombreuses possibilités d’exploitation par les petites menottes.